Les remasters et les remake s’enchainent de manière prolifique cette année 2023. Après un dead space remake, relativement sympathique mais excessivement trop cher pour ce qu’il apporte, un portage de Tales of Symphonia très discutable notamment sur switch, voici venu le titan, le colosse, j’ai nommé Resident Evil 4. Chef d’oeuvre de Shinji Mikami indiscutable, et qui a ouvert la voie avec Gears of war aux nombreux TPS de la décennie 2010. Nous voici donc sur un remake, 18 ans après, avec le moteur RE Engine, avec le savoir faire des équipes qui ont déjà travaillé sur le 2 remake, bref tout devrait bien se passer, non ?
La première chose a dire est la suivante. J’ai fait le jeu sur PS4 fat et je dois préciser une chose : vous devriez éviter d’y jouer sur ce support. C’est définitivement le jeu, en plus du futur Final Fantasy XVI qui me donne envie d’investir dans la PS5, parce que c’est pas très beau. Les textures sont pas terribles, on est en 900 P, les effets de visée avec la lunette du fusil sont pas terribles, on a de la saccade, bref, même si le jeu reste « jouable » et tourne à 40 fps, il est fortement conseillé de parcourir ce titre à minima sur une PS4 pro ou une Series S, si vous en avez la possibilité.
Depuis 6 ans, Capcom oscille entre remake d’épisodes classiques de la saga (comprenez le 2, le 3, le 4) et notamment d’épisodes reconnus de la saga. Comprenez là que la justification d’un remake pour l’épisode 2 et 3 était compréhensible. Celle du 4, déjà beaucoup moins. Néanmoins, le voici entre nos mains, et la première chose qu’on peut en dire c’est qu’artistiquement, le jeu assure. Cette nouvelle direction artistique fait le boulot et on prend plaisir à redécouvrir l’aventure de Leon, l’agent secret à la recherche de la fille du président américain, dans un petit village espagnol infecté par Las Plagas, un parasite qui « zombifie » son hôte.
Toutes les scènes ou presque que vous avez aimé dans le RE 4 de base, elles sont là, pour le meilleur mais surtout de mon point de vue, pour le pire. Évacuons tout de suite pour moi le second gros défaut du jeu, avec sa technique sur PS4 fat, c’est sa difficulté abusée. Quand vous lancez le jeu, on vous propose le mode normal ( pour ceux qui n’auraient pas fait RE 4 2005) et le mode hardcore (pour ceux qui ont déjà fait RE 4 2005). Ayant fait le jeu sur PC une première fois puis sur PS3 une seconde fois ( dans sa version PS2 demat), j’ai donc opté pour cette option. Et je peux vous dire que j’ai enchaîné les déconvenues. Point positif, la scène du lac avec la créature est moins frustrante que par le passé. Par contre, des moments hallucinants de difficulté et de rage que j’ai eu après cela, je ne les compte plus. Le boss Mendez avec les flammes autour t’empêchant de bouger, la scène dans le château avec les (trop) nombreux insectes qui t’attaquent de partout, Salazar qui est pour moi le pire boss du jeu, et qui a le mérite d’être moins fun que le jeu original, le passage avec la boule de démolition où on t’envoie des vagues d’ennemis incessantes en te donnant quasiment pas de munitions, je peux citer aussi Krauser et surtout, les regenerator qui sont une plaie à combattre.
Resident Evil 4 remake est un chef d’œuvre d’après la presse spécialisée, et honnêtement je ne comprend pas. Pour moi il m’a tellement frustré par moments que je ne peux pas considérér que c’est un chef d’œuvre, parce que objectivement, sur certains passages, l’original fait mieux.
Alors néanmoins rassurez vous, le jeu est bon. J’ai mis 50 euros dans le jeu, et contrairement à un certain Dead Island 2 dont l’intérêt s’estompe au bout de quelques heures à peine, ce Re 4 a tout du jeu de zombies ultime à posséder impérativement dans sa collection. Le jeu est fun, grâce à son gameplay un poil plus dynamique grâce au couteau, qui va vous permettre de parer quasiment n’importe quoi et de one shot certains ganados. On peut aussi clairement souligner le feeling des armes sur les ganados, et la localisation des dégâts, qui permet d’ajuster des tirs stratégiques dans les jambes, pour mieux leur envoyer un coup de pied derrière. C’est toujours aussi fun de trouver des munitions, d’en confectionner (nouveauté héritée de RE 2 remake), de voir le marchand…
C’est donc un remake réussi et qui vaut le coup. Chef d’oeuvre ? Je sais pas. Faudra que je le refasse sur next gen, dans de meilleures conditions. Pour moi le jeu fait moins bien sur certains passages que l’original, et ça m’a un peu refroidi. La faute à sa difficulté hallucinante sur certains passages et quelques erreurs de game design, et à une IA d’Ashley qui je trouve, est à peine mieux que l’original. C’est toujours aussi insupportable, alors qu’on est cerné d’ennemis, d’entendre Ashley crier parce qu’elle se fait enlever par un ganados. C’est assurément le jeu qui m’a le plus frustré de cette année 2023.
Il n’empêche que c’est une valeur sûre de l’action horrifique, pour 50 euros et moins, vous devriez jouer à RE 4 remake. En attendant un hypothétique RE 5 remake déjà plus ou moins teasé par ce jeu, qui à ne pas douter, va vraiment faire avancer le média vidéoludique ! Il serait temps de tourner la page des remake, et de proposer des jeux neufs pour la saga RE. En son temps, en 2014, The Evil Within a redéfini selon moi le survival horror « moderne » japonais, dont ce remake emprunte plusieurs mécaniques ( notamment l’arbalète) et depuis, cet exploit n’a jamais vraiment été reproduit.