Il fallait bien que ça change un jour. Resident Evil commençait à se traîner dans la boue tout seul avec presque un sourire sur le visage. Jeux nanardesques et surréalistes sans être crédible plus d'une heure, voilà ce que devenait la licence en avançant sur les numéros après le titre. De toute façon on est nombreux à le dire. Dire qu'un retour aux sources ferait un bien fou à la saga, loin de tous ces côtés actions injustifiés si ce n'est pour décrédibiliser un univers qui perd déjà de sa saveur. Il fallait attendre des années pour que Capcom se décide de tout balayer et de partir sur de nouvelles bases plus fraîches et plus proche de ce qu'on attend d'un Resident Evil : l'horreur.
Je faisais parti de ceux qui n'étaient pas convaincu par la vue à la première personne parce que je peux citer Outlast qui propose la même vision et une ambiance se rapprochant de celle de RE7, avec la caméra infrarouge en moins. Mais pour être à fond dans cette nouvelle ère de l'horreur chez Capcom, il faut vivre le jeu à travers les yeux de son personnage et je doute fort que l'impact de la mise en scène aurait été le même si on ne jouait pas en vue subjective. Alors cette légère crainte s'envole très vite lors de la première heure où on découvre également les lieux de nos prochaines péripéties : la maison des Baker et ses alentours.
La, notre personnage Ethan plonge dans l'horreur. Une horreur d'un genre presque inconnu tellement les Resident Evil n'osaient pas changer depuis tout ce temps. Il n'y a plus d'Umbrella, plus de membre de tel ou tel service gouvernemental suréquipé et super fort, plus de "zombi" tout classique et peu inspiré... mais on à le droit à des antagonistes très charmant et prometteur qui se dévoile vraiment bien lors d'un repas de famille très amical, quand le papa Baker coupe la main de son fils à table et que tout le monde s'en tape même la vieille qui a l'air de comater mais qui vous suit du regard malgré tout. Oui, le ton est vite donné et ce début d'aventure dans la maison des Bakers est démentiel. Je l'ai beaucoup beaucoup aimé. C'est rempli de moment génial, stressant, intéressant avec des bonnes énigmes et une mise en scène qui en met plein les yeux et vous fait vivre des choses sanglantes au premier plan. Encore une fois, sans la vue FPS, ça aurait moins bien passé.
Pour vite fait parler du gameplay tout ça, parce qu'il faut se mettre dans la tête qu'on joue un homme lambda surement aussi effrayé que nous et à qui on a tranché la main pour lui recoudre après... et qui est parfaitement fonctionnelle (et il s'en tape). J'ai trouvé le jeu plutôt mou, les déplacements sont lents même quand on court j'avais l'impression de presque faire du sur place quand je voulais échapper aux ennemis, mais je dirais que ça colle bien au jeu ? Mais pendant les combats de boss j'ai trouvé ça plutôt problématique parce que pour esquiver un coup, il faut vite se retourner et se barrer dans le sens inverse et quand c'est lent... c'est stressant, mais je dirais que ça colle bien au jeu...? L'inventaire est simple et fluide, le jeu ne se met pas en pause quand on navigue dedans et c'est une bonne chose. Pareil quand on ouvre la map. Les combinaisons d'herbes sont toujours possible avec des produits chimiques, la combinaison de poudre est présente comme dans le nouveau RE2, les places du sac sont limitées et extensibles avec des améliorations à trouver, le coffre fort est de retour dans les lieux sûrs... ouais, comme au bon vieux temps !
Mais cette aventure horrifique perd vite de son charme. Cette maison de la folie, cette satanée famille qui vous ont fait suer à grosses gouttes, ces ambiances différentes et horrifiques que vous ressentiez dans les veilles baraques des Baker, les énigmes qui vont ont fait réfléchir un minimum et fait tourner en rond quelques temps, le sentiment d’inquiétude, d’être perdu !.. disparaît bien assez vite pour laisser place à quelques changements de décors et pour donner un ton plus irrationnel à ce qu’on a découvert lors du début de jeu. Pour parler avec les chiffres, je dirais que les meilleures parties se passent dans les premiers 40% du jeu et que le reste devient moyen, pas décevant mais largement en déca de ce qu’on nous a servi en entrée. Le reste devient trop dirigiste et vouloir explorer ne sert pas à grand chose quand les zones ressemblent à des couloirs remplis de monstres moisis qui n’arrivent pas à varier de tout le jeu. Donc voici le problème de ce RE7 à me yeux : Le début est vraiment bien foutu comme je le disais et on découvre le meilleur bien trop vite. Le jeu balance presque tout ce qu’il a dans le ventre en terme de mise en scène, bestiaire, énigmes trop vite. L’horreur du début se barre trop vite. Alors on joue à plus de la moitié du jeu en attendant que quelque chose de dingue se passe, mais rien ne sera à la hauteur de ce qu’on a déjà vu... trop vite.
Petite déception alors qu'il avait tout pour me plaire. Même si l'univers des RE change d'aspect (comme la tête de Chris...), j'aime la direction qu'il prend et je préfère ce genre d'évolution qu'avoir l'impression de revenir des années en arrière ou de devoir encore me retaper un remake. J'en attend beaucoup de REVIII...