Approchez, approchez, Mesdames, Messieurs, entrez dans le manoir des horreurs, la maison des mille morts, perdu dans les territoires lointains des apostats sanguinaires ! Aurez-vous l’audace de vous confronter aux effroyables créatures qui s’abattront sur vos pauvres carcasses ? Réussirez-vous à survivre aux singularités mystérieuses peuplant ce domaine ?
Allez visiter les sordides catacombes des faux raccords. Venez discuter avec le Docteur Frankenplagiat-cinématographique de l’asile psychiatrique du manque d’inspiration. Parcourez le labyrinthe des énigmes niveau BAC-5, la prison abandonnée des jumps scare faciles, ou encore le puits sans fond du scénario sans intérêt.
Explorez la forêt maudite des clichés, pour y entendre les murmures de créatures conjurées : « Elle m’a dit de ne SURTOUT PAS VENIR, j’ai tout lâché dans la seconde. », « Je suis un policier de couleur qui refuse de comprendre la gravité de la situation, devinez comment vais-je finir ? », « J’ai largement le temps de tout t’expliquer, mais je vais plutôt te répéter quarante-cinq fois qu’on verra ça plus tard » …
Bien évidemment, les meilleures nouveautés de 2016 sont aussi à votre disposition, l’église satanique de la mauvaise optimisation, la morgue des derniers niveaux bâclés, le cimetière indien du contenu tronqué pour les futurs DLCs.
Entre deux assauts de créatures horrifiantes, vous pourrez vous reposer dans la salle de torture du craft inutile, puis explorer chambres, couloirs et greniers pour y fouiller les vingt-six armoires normande, les deux-cents-douze tiroirs, et les quarante-trois coffres, et y trouver de quoi vous sustentez.
N’oubliez pas de parler au Héros, combattant en ces lieux pour la gloire du très saint seigneur. Il pourra vous narrer ses incroyables aventures. L’histoire de sa course perdue face à un unijambiste hémiplégique sous Prozac. Le fabuleux récit de l’homme bloqué en plein milieu d’une pièce par un mur invisible. Ou encore, sa confrontation avec le Boss Aveugle et Sourd !
Trêves de billevesées.
Un jeu d’horreur marche avant tout par son ambiance, et c’est là où Resident Evil 7 échoue. Sous une couche de classicisme extrême à première vue solide, les failles apparaissent bien vite. La faute à une mise en scène confinant à l’absurde, abusant de scripts et de jumps scare, et d’incohérences en tout genre.
Si les premiers pas peuvent s’avérer éprouvant, voire effrayant selon la sensibilité de chacun, la compréhension rapide des mécaniques du jeu ne laissera qu’un gameplay volontairement lourd, redondant, et simplement exaspérant par moment. Peinant à se renouveler, le manque de variété dans les confrontations se fait vite sentir.
La difficulté décroit au fur et à mesure que notre inventaire se remplit. Le jeu de survie finit par se transformer en mauvais shooter, sans le moindre intérêt. La paresse progressive du titre sur tous les plans devient de plus en plus visible, jusqu’à un piètre dernier niveau. Le schéma d’attaque binaire des ennemis est facile à appréhender, ne laissant finalement comme challenge que des adversaires bien trop endurcis pour de trop rare balles.
Trop faible dans sa réalisation, trop classique, voir daté, dans son gameplay, loin d'être parfait techniquement, de plus en plus fainéant, le jeu s’embourbe dans la médiocrité. En échouant à instaurer une véritable atmosphère étouffante, Resident Evil 7 s’enlise dans une léthargie où la peur laisse bien vite la place à l’ennui.