Après presque trois ans d'esquive intempestive de Resident Evil 7, les soldes du Black Friday m'ont aidé à enfin m'investir dans ce jeu. C'est donc pour dix euros et quelques centimes que j'ai lancé l'aventure horrifique 3.0 version Capcom. Après la trilogie classique PS ONE avec une formule qui a lancé la mode du survival-horror, après cette trilogie PS2/PS3 third-person-shooter tendance action qui est devenue écœurante avec le sixième épisode, nous voici... Dans le FPS.
RE 7 est un jeu à la première personne, qui lorgne beaucoup sur les productions récentes d'épouvante, Outlast et Amnesia mais également la fameuse démo du jeu Silent Hills purement et simplement annulé. RE 7 renouvelle également ses influences cinématographiques. Exit les films de zombies de Georges A. Romero, bonjour l'influence des films « la colline a des yeux », « Massacre à la tronçonneuse » et « Saw ».
Le jeu se déroule en Louisiane, dans un vieux manoir perdu au fin fond du Bayou. On incarne un nouvel héros, Ethan Winters, un mec random, exit les personnages bad-ass à la Leon ou Jill Valentine, vous incarnez des gens « normaux » désormais. Ethan part à la recherche de sa femme Mia, qui a disparu depuis trois ans et qui mystérieusement refait surface, lui demandant de venir la rejoindre dans la résidence des Baker.
Ethan va rapidement se rendre compte que sa femme, et la famille Baker sont cinglés et qu'il aurait mieux fait de s'abstenir de venir. Une mystérieuse femme va l'aider à survivre à travers des coups de fils cryptiques...
Dans la famille Baker, je voudrais...
Un conseil. Ne faites pas l'erreur comme moi de commencer le jeu par la difficulté « Survie/Madhouse » si vous l'avez débloqué via un petit DLC. C'est presque impossible à faire, j'ai abandonné face au troisième combat contre Jack Baker. Pareil que Resident Evil 3 , le jeu devient une sorte de Die and Retry, avec des sauvegardes automatiques moins nombreuses, plus d'ennemis qui sont plus résistants, quelques petites modifications par-ci, par-là et moins de balles.
J'ai donc recommencé mon aventure en mode normal, et c'était déjà bien plus supportable, et pas si facile que cela néanmoins. La première chose à savoir, c'est que le jeu est scripté, et se déroule dans un endroit très confiné ( le manoir et ses alentours) avec relativement peu d'ennemis ( et ce n'est pas des zombies, et ils ne sont pas très variés). Le jeu alterne parfois plusieurs points de vue, avec des cassettes vidéos façon found-footage qui peuvent révéler des informations capitales pour progresser dans l'aventure.
Comme dans les premiers jeux de la licence, des énigmes ( relativement simples, et c'est pas pour me déplaire!), des courses poursuites effrénées, des combats, de l'exploration viendront égayer votre séjour dans la villa des Baker. Ethan est un personnage relativement lent, mais qui peut néanmoins bloquer les attaques. Vous pourrez trouver de quoi améliorer un peu les statistiques du héros au cours du jeu. Son équipement évoluera avec sa progression. Aussi, RE 7 a la volonté de revenir à un arsenal beaucoup plus réaliste avec l'inexpérience du personnage. Couteau, pistolet, fusil à pompe, lance-flammes ou encore lance-grenades seront ainsi vos principaux moyens de défense dans le jeu, avec de temps en temps quelques armes plus exotiques comme un fusil mitrailleur ou un magnum, gimmick récurrent de la série.
Est-ce que le jeu est effrayant ? Il fonctionne relativement bien. RE 7 évite à tout prix les références aux anciens épisodes ( sauf à la fin) pour mieux revenir après un opus 6 catastrophique. Alors on peut se poser la question de savoir si il ne copie pas trop les recettes horrifiques qui ont fait leurs preuves récemment. C'est un RE 7 qui repose moins sur les virus, et plus sur un coté un peu surnaturel, notamment avec le personnage d'Eveline, qui va forcément vous faire penser à Alessa de Silent Hill, Alma dans Fear voir Esther dans le film éponyme. Le jeu va vraiment pas dans l'original. Le coup de la petite fille qui va venir vous effrayer, c'est déjà vu, et revu.
Je danse le Mia Winters
RE est une série qui n'a jamais particulièrement brillé par la qualité de son scénario. RE 7 dans ce domaine précis, a fait des efforts. C'est pas une démonstration de force, mais ça passe bien. Y a des idées dans le scénario, dans le développement de personnage et c'est pas mal.
RE 7 essaie d'effrayer avec de l'ordinaire. Se faire poursuivre par un Jack Baker, pelle à la main, ça fait stresser. Se battre contre Marguerite Baker en mode exorciste, avec des membres déformés et capable de s'agripper aux murs tel un insecte, ça fonctionne. Lucas Baker, on est vraiment sur un coté Jigsaw avec ses pièges et ses énigmes sordides, c'est clairement l'antagoniste le moins réussi du jeu.
De même, on peut déplorer le coté coquille vide de Ethan Winters, il a pas franchement de personnalité et ses réactions laissent parfois un peu perplexe. Je pense au début du jeu, le moment où il plante sa hachette dans Mia possédée, le personnage ne réagit pas. La relation Ethan/Mia aurait gagné a être un peu plus développé, comme la relation avec Zoe Baker.
Mia Winters est un personnage déjà un poil plus travaillé que Ethan, et que l'on incarne lors d'un chapitre. C'est loin d’être la jeune femme si merveilleuse que l'on peut s'imaginer, et c'est la première fois dans un jeu RE que j'ai eu un peu d'empathie pour l'antagoniste principal du jeu. Eveline, la petite fille que l'on voit sur les jacquettes, qui va faire l'objet d'un twist, je ne vous dis pas lequel mais dès le début on trouve un indice sur le twist de fin.
Après un Derek Simmons pathétique dans RE 6, Eveline est déjà bien plus convaincante dans son rôle de méchante qui finalement, on peut comprendre pourquoi elle agit comme cela. C'est juste une gamine qui cherche une famille et des gens pour l'aimer, or Mia Winters abuse de la confiance de la jeune fille et la rejette violemment parce que elle n'est qu'un cobaye de laboratoire pour elle. Eveline est donc un personnage qui va faire commettre des actes monstrueux à des personnes, mais qui a une motivation parfaitement compréhensible et du coup j'ai apprécié que l'on apporte un peu une nuance dans le jeu. Eveline est méchante, mais elle a des motivations sérieuses, c'est juste une enfant en manque d'affection qui se venge sur les gens qui la rejette.
Mia Winters n'est clairement pas une sainte, et si elle avait fait preuve d'empathie et d'affection maternelle pour Eveline, peut-être que rien ne serait arrivé. Et enfin Ethan est juste le nigaud de passage qui se trouve embarqué dans une histoire qui le concerne pas de base. Pareil pour les Baker, on va changer un peu de point de vue sur eux. Y a vraiment que le fils, Lucas, qui est vraiment un type antipathique à souhait.
Parlons musique, elles sont discrètes mais efficace. Bonne musique de Save room, j'ai rien à redire dessus.
Quelques défauts notables
On peut déplorer le fait que les ennemis, à l'exception des boss, ne sont pas capables d'ouvrir une porte, alors qu'ils peuvent théoriquement passer sous forme liquide et se faufiler sous l'embouchure de la porte.
La rejouabilité du titre est pas non plus exceptionnelle, un ou deux run peuvent suffire. Y a pas de mode mercenaries, y a pleins de DLC dont le jeu fait la pub intrusive à chaque fois que je lance le jeu , et je trouve cela pas correct. Alors on peut néanmoins souligner le fait que oui, y a un DLC gratuit qui vient « conclure » l'histoire de Lucas Baker, et j'en ferais la review rapide prochainement.
Y a pas non plus beaucoup d'environnements, à part la maison Baker, un navire abandonné et des mines de sel, ça s’arrête là. J'ai trouvé le mode de difficulté survie frustrant.
Je pense aussi que le rapport qualité, à la sortie du jeu, était peut-être un peu élevé. Y a des survival-horror bien plus généreux, comme The Evil Within, surtout le 1 et le 2.
J'ai eu aussi à priori un bug, je sais pas si ça vient de ma manette ou du jeu, mais mon personnage se déplaçait parfois légèrement sur la gauche. Est-ce un joystick drift de ma manette PS4 ? Ou propre à ce jeu, je n'en sais rien.
Conclusion
RE 7 pour dix euros est un investissement correct si vous voulez frémir un peu devant votre console. Le jeu est beau, assez maîtrisé et assez fun à jouer. Est-ce un chef d'oeuvre ? Non. Est-ce un bien meilleur produit que RE 6 ? Oui.
Pour vous occuper une dizaine d'heures, RE 7 est le candidat parfait. On le trouve pas cher actuellement, donc n'hésitez pas à vous le procurer, on passe un bon moment, c'est un bon survival-horror à ne pas douter.