Resident Evil 7
7.3
Resident Evil 7

Jeu de Capcom (2017PC)

Les premières minutes de ce Resident Evil VII m'ont un peu fait peur… mais pas dans le bon sens du terme (pour rappel, je n'ai jamais peur, car je suis un mâle alpha). En effet, si ce Resident Evil VII m'a fait “peur” c'est parce que *sors sa liste* :

  • La voix et les sous-titres peuvent complètement partir en vrille, notamment lors de la scène du diner chez les Baker (pas de chance, ce fut le cas pour moi lors de ma première partie). Ça la fout un peu mal pour une scène introduisant ses antagonistes.
  • La synchro labiale est aux fraises.
  • Les courses poursuites entre Ethan et Jack ressemblent beaucoup trop à du sous Alien Isolation (et je ne suis pas forcément non plus fan de ce jeu).
  • Le (seul) flic que l'on rencontre est forcément un giga-débile (logique il est flic), et vu qu'il est noir, il meurt forcément en premier. Certains clichés ont la vie dure.
  • Et finalement, on se fait un peu chier.

Voilà, ça, c'est pour le tout début du jeu, du moins sa première heure, celle qui a probablement été conçue pour le public de Twitch et pour que ses streamers à la con puissent sursauter au moindre bruit. C'est d'ailleurs l'image que je m'étais fait du jeu lors de son annonce et après avoir joué à sa démo plutôt ratée (bon après mon expérience avec la démo date d'il y a plus de 6 ans, peut-être que la mémoire me fait défaut).


Maintenant, mettons de côté ces premières minutes pas forcément très attrayantes et attardons-nous sur le reste du jeu. Est-ce que ça s'améliore ? Oh que oui ! Je serais tenté de dire que ce Resident Evil VII a réellement débuté, pour moi, avec l'énigme du fusil à pompe. Une énigme simple, certes, mais une énigme « à la Resident Evil »… ce qui ne fait pas de mal après deux épisodes clairement oubliables (le navet Resident Evil 5 et le nanar Resident Evil 6) qui donnaient l'impression de jouer soit à une parodie, soit à une contrefaçon ratée de Resident Evil 4.

En fait, l'une des forces de ce Resident Evil VII, c'est qu'il sait alterner entre l'horreur, l'action et les énigmes… sans pour autant briller malheureusement. J'ai beau ne pas être un grand fan d'énigmes, ce n'est pas cette partie-là que réussie le plus ce REVII, et les phases orientées actions finissent par perdre en intérêt à cause du bestiaire limité et de l'absence de loot sur les cadavres ennemis. Quoi qu'il en soit, on retrouve ce qui fait l'ADN de la saga : ses allers-retours et raccourcis à débloquer, son inventaire (pour la faire courte, mieux que celui du 5, mais moins bien que celui du 4) et la combinaison de certains éléments, ces nombreux bonus à débloquer. Une fois le jeu terminé une première fois, on débloque même un mode “survie” rappelant fortement le premier épisode de la série : notre barre de vie étant encore plus faible, les checkpoints beaucoup moins nombreux, et surtout, les sauvegardes disponibles en nombre limité, les cassettes remplaçant alors les rubans de ce même premier épisode.

À partir de là, après être passé par de la troisième personne avec une caméra fixe, puis à de la troisième personne mais avec une caméra dans le dos du protagoniste par la suite, le passage à la première personne prend tout son sens et ne jure pas avec ce que la série a pu produire par le passé, inaugurant alors ce qu'on pourrait jurer être une nouvelle ère pour la franchise.


J'évoquais Alien Isolation un peu plus haut, et là où ce dernier commençait sur les chapeaux de roues pour perdre de plus en plus en intérêt au fil des heures, c'est tout l'inverse pour ce Resident Evil VII qui arrive à trouver de nouveaux trucs, de nouvelles idées, afin de redonner du panache à son aventure… à l'exception de son choix qui se fait à la fin de son second tiers et du passage sur un bateau qui s'ensuit.

Pour le coup, je ne comprends pas cette partie-là. Déjà, le choix de la personne à sauver, entre Mia et Zoe, n'a aucun intérêt puisqu'il se révèle être un simple good ending/bad ending. Ensuite, même si des « choix » pouvaient déjà être opérés dans les premiers épisodes de la série (le fait de pouvoir sauver certaines personnes dans le premier par exemple), ça n'a clairement plus sa place ici tant le choix en question n'en est finalement pas un : les développeurs ayant choisi à notre place avec le DLC La Fin de Zoe puis avec Resident Evil VIII. Enfin… bah les différences sont quand même vachement maigres en fin de compte : une courte cinématique, un combat supplémentaire… pas de quoi justifier un choix.

Mais l'autre truc qui ne va pas, c'est le passage en bateau, durant lequel on incarne Mia, c'est qu'il n'est pas très bon : les décors que l'on traverse sont assez pauvres, on repart de zéro niveau équipement (mais Ethan arrive quand même à tout récupérer une fois le passage terminé sans que cela ne soit justifié)… En fait, force est de constater que ce passage aurait gagné à se trouver à part, telle la campagne de Ada dans le Resident Evil 4 original.

Et puis bon, moi, quand on me parle de bateau et de Resident Evil, je pense à l'opus Gaiden sur GameBoy Color… et ce n'est certainement pas un jeu dont j'aime me remémorer.


L'univers de ce Resident Evil VII reste tout de même intriguant. L'aura de Massacre à la Tronçonneuse plane au-dessus de la famille des Baker, la scène du dîner en étant une référence très claire. Aussi, le titre arrive à jouer avec les sous-genres de l'horreur, sans pour autant donner l'impression d'avoir affaire à un immense fourre-tout : le côté survival prenant par exemple le dessus lors des phases contre Jack là où on se rapproche du torture porn avec Lucas.

Le titre tombe tout de même dans quelques pièges. Certains inhérents aux jeux à la première personne, le personnage principal, Ethan, manquant de caractère, se révélant plutôt creux ; et d'autres liés à sa manière de nous twister certaines choses, comme l'identité de la vieille que l'on aperçoit de temps à autre durant tout le jeu (spoiler : si on ne peut pas lui tirer dessus c'est qu'il y a bien une raison non ?).

Il est d'ailleurs à noter que ce Resident Evil VII est le premier épisode de la série à avoir été (co)écrit par un occidental : Richard Pearsey ayant déjà travaillé sur les extensions du premier F.E.A.R., mais surtout le désormais culte, pour beaucoup, Spec Ops : The Line. Une manière pour Capcom de « rebooter » la licence ? Pas tant que ça, la fin étant l'occasion pour le joueur de retrouver Chris Redfield et d'ancrer le jeu dans l'univers des précédents épisodes. Reste à voir ce que propose Resident Evil Village donc.


Graphiquement, le titre fait le grand écart : les décors intérieurs s'en sortent très bien, ceux extérieurs font parfois plus penser à de la PS3 qu'à un titre de 2017. Étant donné que Resident Evil VII est le premier à avoir été développé avec le moteur dont il est question ici, le RE Engine, je croise les doigts pour ce ne soit plus le cas avec les autres titres ayant été conçus sous le même moteur. Bon par contre, les paramètres graphiques à la con (aberration chromatique, blur et autres flares), c'est toujours un grand non ! Et c'est un grand non aussi pour le tremblement de la caméra, activé par défaut, sympathique durant quelques minutes, mais rendant en fin de compte l'expérience plus désagréable qu'autre chose.


Bref, j'avais peur que ce Resident Evil VII tombe dans la mode des jeux d'horreur à la première personne, mais il n'en est rien. Certes, le titre possède pas mal de défauts en fin de compte, mais il arrive à se montrer très prenant et à varier ses situations, et surtout, il ne tombe pas dans la facilité dans laquelle tombe beaucoup de jeux d'horreurs aujourd'hui.

Le pire, c'est que ce Resident Evil VII revient de loin. Pas forcément conçus par les développeurs les plus prestigieux de chez Capcom (on retrouve beaucoup de monde ayant bossé sur Resident Evil 5 & 6, mais aussi sur Revelations 2), et ayant même failli être un GaaS à un moment, inutile de vous dire qu'on aurait très bien pu se retrouver en face d'une nouvelle catastrophe et que, bien qu'il n'arrive pas à la cheville d'un Resident Evil 4, qu'on peut sans trop de mal le considérer comme l'épisode ayant sauvé la licence. Et franchement, encore une fois, après des épisodes 5 et 6 désastreux, ça reste très fort.

Créée

le 17 oct. 2023

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MacCAM

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