Il était temps que la firme reine dans le domaine des coups de maître financiers expérimente la mode du format épisodique, par le biais de l'une de ses sagas phares. Resident Evil Revelations 2 se compose ainsi de quatre épisodes, possédant chacun deux duos et deux parties distinctes. Bilan assez décevant.
Je préfère le dire tout de suite, je trouve cette mode des formats épisodiques assez détestable. Je ne comprend pas comment on peut prétendre vendre un jeu en kit, et même l'argument de "on commence par vous vendre le début afin de mieux préparer la suite" m'énerve au plus haut point. Alors oui, des fois je veux bien reconnaître que ça marche, mais quand on s'appelle Capcom et qu'on balance quatre épisodes en moins de deux mois, avec en plus au final deux DLC et une version boîte avec l'aventure complète, moi j'appelle ça du foutage de gueule. Mais encore une fois, c'est un avis perso :p.
Passons au jeu. Niveau scénario, tout comme le premier Resident Evil Revelations, le jeu ne vous apportera pas la moindre once d'une quelconque réponse sur d'éventuelles questions restées en suspend dans la saga principale. Il s'agit vraiment d'une histoire complètement à part et indépendante. Seul point intéressant, on retrouve la légendaire Claire Redfield et l'inusable Barry Burton. Pour le reste, ben c'est du gros nanar residentevilesque : un virus, un méchant très méchant, des zombies pas beaux, des flingues, des trahisons, une fin bâclée. Sur ce dernier point, sachez que la fin est tout simplement nulle, et que les deux DLC ("The Struggle" et "Little Miss") n'apportent pas grand chose et font même tâche tant leur mise en scène est pitoyable. EDIT : Ok, apparemment il y a une bonne fin et une mauvaise fin, et avoir l'une ou l'autre dépend d'un unique événement, soit un pauvre QTE vous offrant un choix entre deux solutions. Ce choix se fait... au milieu de l'épisode 3 ! Mais rassurez-vous si vous l'avez raté, vous n'avez qu'à revenir dans le temps via la sélection d'épisodes, changer votre choix, puis refaire le dernier épisode qui dure des plombes. Sérieux Capcom, allez vous faire foutre :p. Au passage, si vous avez la mauvaise fin, vous ne serez pas raccord avec les DLC, bien joué les gars.
Niveau ambiance, vous vous doutez bien que le jeu ne fait pas très peur, étant donné l'arsenal délirant que vous vous trimbalez. Les lieux visités sont toujours aussi glauques mais peu diversifiés, d'autant qu'on les visite généralement deux fois. En effet, la première partie d'un épisode vous mettra dans la peau de Claire et de Moïra Burton, notre premier duo ; puis la deuxième partie vous fera incarner Barry et Natalia. De manière générale, Barry et Natalia revisiteront les lieux vus par Claire et Moïra, six mois après. Ça a le mérite d'économiser du level design. C'est d'ailleurs l'un des gros soucis du jeu, tout a été déjà vu, revu et rerevu des dizaines de fois dans tous les jeux de la saga. Je vais encore être obligé de reparler de Resident Evil 4 :p, qui même aujourd'hui encore possède un level design bien plus intelligent que ce que propose Resident Evil Revelations 2.
Niveau gameplay, il y a du très bon (heureusement) et du moins bon. Le jeu reprend le système de duo de Resident Evil 6, à ceci près que les rôles de chaque personnage sont bien distincts. Claire et Barry possèdent toutes les armes à feu et permettront de dézinguer du zombie à la chaîne ; tandis que Moïra et Natalia ont plus un rôle de soutien. Avec sa lampe torche, Moïra peut éblouir les ennemis et trouver des objets cachés, tandis que Natalia peut assommer les ennemis à coup de briques et surtout révéler leurs positions. Ainsi, excepté pour les passages scriptés, les phases Claire/Moïra relèvent plus de l'action-réflexion, tandis qu'avec Barry/Natalia on aura plus tendance à jouer la carte de l'infiltration. Bien entendu, le joueur peut switcher entre ses deux persos, et l'intelligence artificielle est plutôt réussie. Il est simplement dommage que certaines capacités semblant basiques doivent se débloquer avec des points de compétence, comme par exemple donner la possibilité à votre compagnon d'attaquer quand vous ne le contrôlez pas ! Bref, jouer en solo ne pose pas de problème, et certaines phases de jeu sont assez cool.
Un dernier mot sur l'aspect coop local en écran splitté, étant donné que j'avais fait deux épisodes avec un camarade avant de le recommencer tout seul. Si on s'était arrêter en plein milieu, et bien c'était tout simplement parce que le joueur contrôlant Moïra ou Natalia se faisait un peu chier. C'est d'autant plus le cas lorsque l'on a pas débloqué toutes les compétences utiles, et la progression tombe vite dans une certaine routine : "tu peux éblouir ce zombie STP ? Pan. Cool merci, oh, en voilà un autre. Pan". En plus, pour peu que le joueur qui joue Moïra ou Natalia soit un temps soit peu perfectionniste, il va passer tout son temps à chercher les objets cachés, et les parties peuvent vraiment s'éterniser :p.
Bref, Resident Evil Revelations 2 n'est encore une fois pas un mauvais jeu, mais la progression ultra-classique et le format épisodique honteux destiné à cacher une durée de vie ridicule en découragera plus d'un. En plus de la narration residentevilesque qui commence gravement à sentir le réchauffé. Non vraiment les gars, Resident Evil 4 :p.