Les apparences sont parfois trompeuses

Returnal est pour l’instant la bonne surprise de l’année 2023 pour moi, n’ayant pas encore joué à Resident Evil 4 Remake ni au dernier Zelda sur Switch. Ravi de voir que cette exclusivité confidentielle de la Playstation 5 est atterrie sur PC. Peu connu, dont la sortie fut relativement discrète sur Steam, Returnal est un rogue like à la troisième personne vous mettant dans la peau de Sélène, une femme au passé trouble qui se retrouve sur une planète extraterrestre en quête de vérité. Au-delà de l’excellent gameplay, fondamental pour un jeu du genre, Returnal surprend aussi grâce à son ambiance et à un scénario de haute volée. Voici en quelques points les aspects positifs et négatifs du titre selon moi.

Points positifs :

- La toute première chose qui m’a fait dire à haute voix que le jeu était cool, c’est sa bande originale réalisée par Bobby Krlic. Une tuerie ! Telle une ritournelle, le thème principal revenant régulièrement au cours de votre aventure est sublime. L’ambiance sonore et musicale colle parfaitement à l’univers visuel déployée par les développeurs de chez Housemarque.

- Les effets visuels colorés provenant des attaques des monstres rappellent les jeux de Shoot’Em Up arcade 2D des années 80-90. C’est une idée diablement efficace de reproduire cette typologie de jeu mais en mode rogue like et vue à la troisième personne. Pour survivre, il vous faudra une bonne dose de sang-froid afin de naviguer entre les projectiles.

- Returnal est bien réalisé techniquement. Encore une fois, les effets visuels sont irréprochables, l’ambiance qui se dégage des environnements est de très bonne facture, les effets de brouillard, les jeux de lumière, la lisibilité du décor, la fluidité des déplacements, l’absence de bug permettent d’affirmer un haut degré de réalisation et de finition pour ce titre.

- Le scénario est dingue ! Si au départ, on achète Returnal pour ses visuels et son gameplay, sachez que le scénario est digne des plus grands thrillers. L’histoire se révèlera au fur et à mesure de vos parties. Rogue like oblige, vous ne parviendrez pas au bout de l’aventure en un coup, il vous faudra lancer et relancer des parties pour monter en puissance et parvenir à la conclusion. Une trentaine d’heures minimum et beaucoup d’abnégation seront obligatoires pour en voir le bout.

- L’ambiance est folle ! A cheval entre l’exploration/aventure et l’épouvante. Certaines phases scénarisées m’ont mis des frissons dans le dos. La mise en scène est également de très bonne facture, cela va de pair avec le point positif attribué au scénario.

- Le gameplay bien entendu. Nerveux et addictif, on prend plaisir à parcourir les différents niveaux aux commandes de Sélène. Il s’agit d’un TPS relativement classique mais dynamique car la mobilité pendant les combats est fondamentale. On peut sauter, parcourir certaines zones en combat et hors combat avec un grappin (un peu comme dans Doom), taper au corps à corps (obligatoire parfois pour désactiver un bouclier adverse), utiliser des objets à usage unique ramassés au cours de votre run, recharger rapidement via un système à double tranchant (une jauge de rechargement qu'il faut maîtriser sous peine de rallonger la manipulation) et bien entendu courir en tirant afin de naviguer entre les projectiles ou pour ramasser des soins. Je recommande vivement le jeu au clavier/souris pour une plus grande précision.

- Profondeur et rejouabilité certaine avec une progression et une montée en puissance jouissive. Plus vous jouez une arme plus celle-ci monte en compétence et donc devient puissante. Chaque arme possède deux traits uniques qui se débloqueront au fur et à mesure de son utilisation. Les armes possèdent aussi deux modes de tirs. Enfin des statistiques plus ou moins aléatoires orienteront le choix du joueur pour chaque arme ramassée, celles-ci en possèdent trois correspondant à la typologie de l’arme : dégâts supplémentaires, projectiles de surcharge, cadence de tir, limite de surchauffe, vitesse des projectiles, rayon d’explosion, vitesse de rechargement, portée pratique, puissance de vacillement etc. Par ailleurs, des objets, liés au scénario ou corrélés à votre progression, resteront dans votre inventaire définitivement comme le grapin mais aussi la longueur de votre barre de vie, le nombre d’objets à ramasser au cours d’une session. Bref, vous l’aurez compris leReturnal possède une stratification avancée de ses boucles de gameplay grâce à un millefeuilles de micro-progressions satisfaisantes.

- Les boss sont magistraux.

- La Tour de Sisyphe est un mode à part inséré dans le jeu où vous devez survivre à des épreuves, des arènes dans une tour ascensionnelle. Ce mode complète l’histoire principale et permet de débloquer de nouveaux items.

Points négatifs :

- Les armes sont variées mais peu peuvent vous mener à la victoire finale. Pour ma part, je tournais avec les mêmes trois ou quatre armes (dont les caractéristiques changeaient car celles-ci sont aléatoires) mais dont j’appréciais particulièrement la cadence de tir.

- La difficulté devient tendue lorsqu’on approche de la trentaine d’heures. Les monstres sont bien plus agressifs. Pour être franc, à la fin je n’arrivais même plus à passer les deux premiers mondes. Ce qui était particulièrement frustrant…

- Le mode coopération très bancal selon moi. Le joueur qui rejoint votre partie ne débloque rien sur sa partie à lui. Beaucoup de déconnexions intempestives quand on jouait avec un pote vers février/mars 2023. Gardez en tête que Returnal est un jeu solo et se suffit à lui-même ainsi.

- Un scénario mystérieux qui met beaucoup de temps à se dévoiler. Il va falloir en buter des extraterrestres avant d’obtenir les réponses à vos nombreuses questions.

- Il faut une belle bécane pour le faire tourner à fond sur PC. Attention aux chutes de FPS !

- Le prix hors solde : 59,99 € sur Steam. C’est non. Attendez les soldes et achetez-le à 30 €, il les vaut.

En conclusion, Returnal c’est un grand oui ! Enfin un jeu original, enfin une direction artistique et une réalisation technique convaincante digne des jeux nouvelle génération. Pour une fois que Playstation propose autre chose que de la merde, ça fait plaisir ! Et ce n’est pas les derniers God of War, The Last of Us 2 ou Final Fantasy XVI qui me feront dire le contraire. Returnal est un jeu possédant une rejouabilité et une profondeur (sans mauvais jeu de mot) appréciables pour le genre. Le scénario, gratifié d’une ambiance visuelle et sonore de toute beauté, participe énormément à l’immersion et à l’envie de relancer une session. Si un deuxième opus venait à sortir à l’avenir, je serais clairement client. Beau, addictif, intelligent, qu’attendez-vous pour vous procurer ce Returnal ?