Risque de moussons de sel dans votre région

Critique écrite dans le cadre de mon article « ET TOI, À QUOI T’AS JOUÉ ? #2020 » sur mon blog Journalist Scum .


Après un premier épisode réussi, les petits gars de chez Hopoo Games délaissent la 2D de ce qui était à la base un projet étudiant pour explorer les méandres de la 3D. Un accès anticipé de 15 mois plus tard, Risk of Rain 2 a débarqué dans ma page d’accueil Steam et sous les multiples menaces ou conseils suivant l'angle de mon colocataire et futur partenaire de survie, j’ai lancé le jeu. Si j’avais su ce qui m’attendait.


Le but de Risk of Rain 2 reste similaire au premier. Dans ce rogue-lite où la mort peut venir récupérer son dû littéralement à chaque instant et sous toutes les formes, vous incarnez un survivant bazardé sur une planète hostile. Pour survivre et espérer s’enfuir de cet enfer, il vous faudra tuer des pelletées d’ennemis des plus variés, ramasser du loot pour améliorer son personnage et charger un téléporteur pour avancer à l’environnement suivant. Réitérer cela jusqu’au boss final et voilà le concept de Risk of Rain 2. Une théorie simple sur le papier donc, mais diablement efficace et ardue en pratique.


Pour votre périple, vous n’incarnez pas n’importe quel clampin. Enfin si. Durant vos premières parties, un seul personnage sera disponible. Neuf autres seront à débloquer en remplissant certains objectifs au cours de vos sorties dans ce monde hostile. Il en va de même pour certains objets. Chaque personnage possède son gameplay propre avec ses points forts et ses faiblesses. Si la chasseresse est extrêmement mobile, elle tombera comme une mouche si elle se voit infliger de trop gros dégâts. L’ingénieur fera un ravage avec ses tourelles, mais se retrouva fort dépourvu quand elles se sont tues. Et ainsi de suite.


Chaque personnage possède aussi de nouvelles compétences, la aussi à débloquer en remplissant certains succès, rajoutant encore une fois une couche supplémentaire de gameplay et des synergies intéressantes.
Des synergies qui comme dans tout bon rogue-like trouvent tout leur sel dans les objets à récupérer. Si la mécanique est connue, rodée depuis dans des Binding of Isaac, Dead Cells, Enter the Gungeon etc; ici les effets peuvent être vite dévastateurs pour vos ennemis et votre vision. En cause, la possibilité de les accumuler.


Ainsi une seringue qui augmente votre vitesse d’attaque de 15%, gagnera 15% par pile supplémentaire. Le fameux Ukulélé aura une chance d’électrifier un ennemi proche de votre cible. Une chance et un nombre d’ennemis là aussi augmenté à chaque exemplaire récupéré et fièrement arboré sur votre personnage. Sachant que le jeu n’est pas avare en coffres et que des imprimantes 3D vous permettent d’accumuler des dizaines d’exemplaires d’un objet en particulier. Vous avez saisi l’idée ?
En plus des synergies fortes appréciables entre les objets, les accumulations finissent rapidement par transformer votre personnage en véritable dieu de la destruction, semant la mort sous forme de milliers de chiffres à l’écran.


Cela ne rend pas pour autant le jeu facile. Oh non loin de là. Risk of Rain 2 est avant tout une course contre la montre. Une course-poursuite perpétuelle entre votre capacité à prendre et infliger des dégâts, et le jeu qui met les bouchées doubles pour vous rattraper. En plus d’une difficulté choisie en début de partie, un compteur situé en haut vous informe du temps passé dans la partie. Au bout d’un moment, le niveau de difficulté augmente et passe un cran. À chaque échelon, la santé et les dégâts des ennemis augmentent, tout comme leur apparition et leur type. Vous ne faisiez qu’une bouchée de ce scarabée le niveau dernier, have you met la version glace qui peut littéralement vous condamner à mort si vous n’êtes pas assez rapide. On passe très vite d’un « Facile » « Normal » à un sombre avertissement du jeu : I SEE YOU, I’M COMING FOR YOU jusqu’au HAHAHAHA qui ne s’arrête jamais…
«On est trop en retard» sera une litanie qui sortira de votre bouche ou de celle de votre coéquipier qui vient de se faire one-shot par une méduse un peu trop gourmande.


Déjà incroyable en solo, le jeu prend tout son sens en multijoueur. Jouable en coop à 4 en ligne, Risk of Rain 2 se déguste et se vit pour ces moments de pure adrénaline lorsque vous et vos compagnons d’infortune n’arriviez presque plus à distinguer les ennemis tant il y a de chiffres à l’écran, ou même l’inverse. La coopération devient primordiale lorsqu’il faut se partager les objets et la victoire n’en sera que plus belle, lorsque l’on arrive au bout de chaque boss, sur les rotules, le BPM qui s’affole et les doigts encore tremblants.


Avec une rejouabilité nécessaire et appréciée, la possibilité de faire des Loop pour faire durer encore plus le calvaire plaisir, ou encore des artefacts qui à débloquer qui viennent changer les options d’une partie (« Et ça serait marrant si on activait le tir ami non ? » – Personne), ROR 2 n’a jamais fini de nous surprendre.


Pourvu d’une bande-son psychédélique composée par Chris Christodoulou (déjà à l’oeuvre sur le premier opus), on enchaîne les parties en se stuffant toujours plus dans l’espoir de mettre une mandale au boss final, en repartant souvent bredouille.


Addictif au possible, Risk of Rain 2 hantera encore longtemps mes soirées et j’espère les vôtres tant sa simplicité complexe et son côté shoot d’adrénaline psychédélique sont d’une efficacité redoutable.

MartinNolibé
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le 10 janv. 2021

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