Il y avait de quoi attendre World Destruction, rebaptisé Sands of Destruction aux USA. Il suffit d'évoquer les noms à l'origine du projet, le triumvirat Kato / Tanaka / Mitsuda, et son postulat de base, à savoir prendre à rebrousse-poil le classique « et si on sauvait le monde ? ». Comme son nom l'indique, dans World Destruction, le fin mot de l'histoire est de le détruire, le monde. Sauf qu'en fait pas vraiment...
Il se raconte que Kato avait pondu un scénario très sombre, trop sombre pour SEGA, qui visait une audience jeune et encore innocente. En résulte un remaniement de l'aventure qui laisse des séquelles assez dommageables. Si certains passages s'avèrent violents, le tout est enrobé d'une mise en scène non seulement plate, mais également de saynètes mièvres et caractéristiques des dits clichés du JRPG. Attendez, on essayait pas justement de s'en éloigner ?
Les personnages, ni très développés, ni très crédibles, se retrouvent donc à massacrer à tout va les méchants Beastlords qui martyrisent cet univers. Pourquoi pas... Sauf que personne ne semble se poser réellement de questions sur les tenants et les aboutissants de leurs actes. Et quand soudain l'ampoule s'allume au-dessus des têtes, notre groupe se rend compte qu'une fois le monde détruit, la force de l'amitié qui les unit risque de tomber dans la poubelle !?
A cela s'ajoute un système de combats qui paraît plutôt sympathique au départ, mais qui révèle ses failles au fur et à mesure. Avec un peu de jugeote, il est rapidement possible de surbooster ses troupes en les gratifiant de combos sans fin. Pour compenser, la difficulté est horriblement dosée (elle a été retouchée pour la version ricaine), proposant des combats aléatoires torchés en 10 secondes, suivis de boss quasiment imbattables. Inutile de compter suivre l'ordre des tours, pourtant visible en bas de l'écran, il n'est jamais respecté. Pour couronner le tout, les boss ont tendance à posséder des attaques longues, très longues, au point qu'il est souvent conseillé de poser la DS 5 minutes et d'aller faire un tour avant de pouvoir intervenir.
La recette est complétée par des doublages en anglais très moyens, des villages minuscules, des donjons basés sur les allers-retours et pire que tout, d'un Mitsuda fort peu inspiré, qui se contente de nous recracher un remix de ces anciennes pistes (à l'exception de 3-4 titres un poil plus mémorables).
En gros, World Destruction, c'est vraiment très moyen. Si ma déception est grande, elle est sans doute proportionnelle à mon attente, pourtant pas si mirobolante que ça. En l'appréhendant comme un simple petit RPG, il devrait atteindre sa cible de divertissement « pas super, mais pas si nul ». De toute manière, en une vingtaine d'heures, l'affaire sera réglée.