Emotion et bien-être

Dans les années 2010, j’étais fasciné par les jeux d’horreur indépendants et gratuits que l’on trouvait sur les plateformes spécialisées en ligne. Premièrement parce que les jeux faisaient vraiment peur contrairement à la majorité des productions sur console. Deuxièmement parce que j’étais fauché comme les blés et qu’avoir des jeux flippants et gratuits quand on a 20-25 ans, c’est plutôt appréciable. Bref, c’était tout nouveau pour moi. La porte d’entrée vers ce monde étrange fut le vidéaste suédois Pewdiepie qui, déjà à l’époque, s’essayait à ce genre de production pour faire ses vidéos. C’est dans ce contexte qu’un jour j’ai mis la main sur un jeu SCP, sur cet univers fascinant entièrement crée par les internets. Il s’agissait du SCP-173, une sorte de statue ou monstre capable de vous briser la nuque instantanément si vous le quittez du regard ou clignez des yeux. J’en ai fait d’autres notamment le SCP-087 où vous dévalez un escalier sombre et inquiétant à l’infini jusqu’à... Mais vous allez me dire que vous vous en branlez n’est-ce pas ? Je comprends. Tout cela pour dire que je connais l’univers SCP, bien avant les vidéos de FeldUp, bien avant la mode des jeux d’horreur, bien avant la production de ce SCP : Secret Files. Parce que vieillir ce n’est pas facile tous les jours, je me suis donc replongé dans l’univers SCP grâce à ce titre développé en 2022 par GameZoo Studio et Pixmain en mémoire de mes souvenirs de jeunesse. Quelle ne fut pas ma déception ! Bon avant de donner mon avis sur le pourquoi du comment je n’ai pas aimé ce jeu, déjà, il faut dire que les jeux SCP se sont quand même largement améliorés en termes techniques. SCP : Secret Files présente de jolis graphismes, bien fini, avec une ambiance travaillée visuelle ou narrative pour vous immerger dans l’univers. Le fait de communiquer avec des collègues de travail entre les « missions » est intéressant et surtout bien mis en scène. Honnêtement le jeu est loin d’être mauvais mais putain, je me suis fait chier ! Le premier cas paranormal dans le désert ne m’a vraiment pas plu : gameplay inintéressant, histoire nulle. Le deuxième cas tente d’instaurer une ambiance plus immersive et angoissante, j’ai bien aimé l’environnement, quelques effets de sursaut grâce aux mannequins facétieux mais globalement j’ai trouvé l’histoire nulle à chier. Ensuite, l’histoire du petit garçon et les dragons m’a soulé. Oui, c’est mignon, touchant, tout ce que vous voulez mais ce n’est pas ce que l’on cherche quand on joue à SCP. Puis honnêtement l’histoire n’est pas incroyable non plus. L’avant-dernier cas traite d’une société secrète exploitant les pouvoirs télékinétiques/paranormaux d’une petite fille. L’histoire est cool mais rappelle sans hésitation aucune F.E.A.R. sorti en 2005 et la mise en scène touchante et originale balaie toute possibilité d’angoisse. Donc nous sommes dans une sorte de Layers of Fear en fait, un walking simulator narratif développant l’histoire de cette entreprise sans scrupule au travers de deux chercheurs rivaux. Enfin, peut-être le meilleur pour la fin, l’histoire du SCP-426. La mise en scène est originale, le parti pris technique est intéressant, la chute drôle, bref clairement mon cas paranormal préféré même si, encore une fois, absolument pas pensé pour faire flipper.

En conclusion, SCP : Secret Files n’est pas un jeu d’horreur. Le titre de GameZoo Studio raconte au travers de divers cas SCP l’histoire tragique de personnages dont vous devrez comprendre les mésaventures en enquêtant. Personnellement j’ai trouvé les cas ennuyeux, sans intérêt. On sent quand même une volonté de bien faire, de créer une atmosphère propice à l’immersion mais à quoi bon s’il vous plaît ? Faire tout un foin sur la SCP et ses sombres mystères pour vous livrer une histoire de grille-pain meurtrier ! Mettre en introduction du jeu, une histoire d’éboueurs qui pètent des câbles ? Oui c’est drôle, oui certaines anecdotes sont touchantes (le garçon et ses origamis) mais putain, on s’en branle dans un titre comme SCP : Secret Files. Non ? On veut des trucs angoissants. Ou alors je n’ai rien compris à la proposition initiale. Ce qui est possible aussi. En réalité, ce titre s'adresse à la communauté SCP, au noyau dur fasciné par la fondation. A vous de juger !