Assassin 2 la galère

SCUM, c'est comme Day Z, mais plus. Plus détaillé, plus complexe, plus galère. Ce qui était déjà compliqué dans son père spirituel l'est encore plus ici : plus de composants à chaque arme, un déplacement plus lent, un système de faim plus détaillé...

Et alors attention. Quand je dis détaillé, c'est détaillé. Vous trouvez que les jeux où il faut manger régulièrement poussent le réalisme ? Ici il faut non seulement se nourrir, mais se nourrir bien. Il faut équilibrer ses macronutriments (protéine, carbohydrates, lipides), s'assurer d'avoir les bons niveaux de vitamines (13 vitamines différentes) et de minéraux (9 minéraux. Oui, c'est un jeu où il faut réguler son niveau de sélénium). Le jeu keep track de tout ça, des dépenses calorifiques en fonctions de diverses activités, de la température corporelle, de la VO2 max et j'en passe. Voyez ce screenshot de l'écran de métabolisme pour vous donner une idée.

Et donc toute cette complexité confère au jeu une incroyable subtilité, sûrement ? Il s'agit pas seulement de manger, il faut aussi trouver les bons trucs, tout ça ? On peut pas juste avaler une barre de beurre entière et 25 choux et roulez jeunesse ?

Et bien en fait, si. Ou on peut aussi ne rien manger, ça marche très bien. Dans les quelques heures où on a joué, un pote et moi avons fait justement ces deux techniques. J'étais à 400% de lipides et 0% de protéines, il était à 10 000 kcal de sortie pour 5 000 kcal d'alimentation. Conséquences : rien du tout. On se déplaçait normalement, régénérait de la vie de façon identique, aucun prob. Il est possible que ce soit le genre de truc qui devient important sur le long terme (car bon dans la vraie vie aussi, on peut manger n'imp ou faire la grève de la faim et continuer à fonctionner normalement pendant un moment), mais comme on le verra plus tard, ça n'importe finalement peu.

Un autre aspect du jeu bien complexe (et où la complexité a des conséquences, pour le coup), c'est les armes. Y'a une douzaine d'armes dans le jeu, et quasiment chaque arme a son type de munition unique. Donc ok, vous trouvez une arme (rare), maintenant il faut trouver les munitions qui correspondent (aussi rare). Ou vous pouvez les crafter, mais à son tour ça demande une palanquée de composants pas forcément courants. Mais ok. Vous avez votre AK47 (par example), et une poignée de munitions homologuées. Vous pouvez... charger une balle dans la chambre. Car oui, innocents que vous êtes, vous n'avez pas de chargeur ! Et bien sûr, le chargeur est spécifique à l'arme, et est également rare. Vous avez pas fini de fouiller des caisses, j'aime autant vous le dire.

Et tout est à l'avenant. Vous trouvez une lunette pour fusil ? Ça devrait bien marcher avec l'AK, non ? Oui, bien sûr monsieur. Mais il vous faudra un rail (vendu séparément). Le système de chargeur fait que recharger une arme est toute une opération, où il faut détacher le chargeur, le remplir, le remettre dans l'arme, etc. C'est fastidieux mais faisable hors combat. Mais dès que les choses se chauffent, bonne chance.

Mais au final, le problème fatal, le HAMARTIA de ce jeu, et de Day Z par la même occasion, c'est le manque de but. Dans la partie de 5h avec mon pote, on a looté un village (trois fois), trouvé pas mal de trucs, nous sommes infiltrés dans une base gardé par des robots, et c'était fun mais... et après ? On a fini par aller à l'aéroport, qui, comme dans DayZ, est un hotspot pour joueurs blindés et où nous nous sommes promptement fait crever. Mais si on avait gagné, quelle était la suite ? C'était à notre tour d'occuper l'aéroport en attendant qu'un prétendant au trône se pointe ? Le jeu a un système de fame qui permet de déclencher des tournois (c'est censé être un show de télé réalité), mais avec une map gigantesque et que quelques joueurs par serveur, les chances de voir d'autres joueurs sont minces. Et une fois de plus, à quel but une fois qu'on a déjà le meilleur matos ?

Les 5h qu'on a passé étaient chouettes. C'est top de partir de rien et d'améliorer progressivement son équipement au fur et à mesure des trouvailles, et l'infiltration de la base étaient tendu et plaisant. Mais malgré le nombre considérable de batons que le jeu essaye de nous mettre dans les roues, il arrive un point où on a essentiellement le meilleur matos possible. Et là, l'intérêt s'évapore.