(Cette critique concerne la version "enhanced edition", qui inclut DLC et de nombreux patches)
Seven: the days long gone est, comme mon titre l'indique, un jeu d'aventure/exploration/infiltration en monde ouvert en 3D isométrique, un peu comme un Assassin Creed en vue du dessus. Nous jouons Teriel, un voleur expert, qui se fait malencontreusement trahir, capturer, et envoyer sur Peh, une sorte d'île prison où se mêlent toutes sortes de criminels, soldats, religieux, ainsi même que quelques uns venus volontairement à la recherche d'artifacts et de richesse. Île dont il est impossible de s'échapper.
Peh est découpée en 7 zones distinctes, chaque zone n'étant accessible qu'à condition de posséder un certain visa (qu'on pourra obtenir grâce à l'exploration et à la violation des points de contrôle). Dans chaque zone, on rencontrera divers civils, marchands, gardes, monstres, et zones interdites où il faudra utiliser de nos capacités d'infiltration si on souhaite les traverser. L'exploration tient une énorme part dans ce jeu, car c'est à nous qu'incombera de nous balader pour trouver de nouvelles quêtes, de nouvelles armes et armures, d'upgrades pour notre matériel, ainsi que de nouvelles compétences à activer ensuite pour taper plus fort, courir plus vite, etc (tous les classiques auxquels vous pouvez penser). On aura aussi l'aide d'une sorte de fantôme qui se retrouve implanté dans notre esprit dès le début de l'aventure, et qui apportera divers commentaires et détails sur le monde qui nous entoure, et qui aura une part importante dans la résolution de l'histoire.
Le gameplay reste classique : on court, on saute pour escalader à peu près tous les éléments du décor et de l'environnement, on se baisse pour se faufiler discrètement ou se cacher dans les buissons, et on tape sur les ennemis avec une poignée de sortes d'armes. Chaque arme a un feeling suffisamment différent pour vraiment donner une façon de jouer différente, et chaque arme possède une attaque secondaire spécifique (les dagues sont plus rapides et font moins de dégâts, mais permettent de sauter en avant vers l'ennemi; l'épée a une vitesse et des dégâts moyens, et permet de donner un grand coup pour repousser tous les ennemis devant soi en faisant de gros dégâts; la lance est plus lente mais plus douloureuse, et permet de tourner sur soi-même en agitant sa lance pour éloigner tous les ennemis autour de nous à plusieurs mètres sans pour autant faire trop de mal, et puis il y a la hache, la double épée, les fusils...). On aura aussi la possibilité de se déguiser en récupérant les armures des ennemis (avec une utilité limitée, car n'importe quel ennemi deviendra suspicieux si on s'approche trop), ainsi que pas mal de craft en ramassant toutes les merdes qui traînent un peu partout.
Mais j'en oublie presque l'histoire. Sur l'île de Peh, au milieu de tous les autres habitants, deux factions s'affrontent en arrière plan pour le contrôle de l'île et pour le contrôle de l'arche mystique qui s'y trouve : les Technomagi et les Biomancer (respectivement les militaires technophiles et les fanatiques religieux). Et à de nombreuses reprises, nous allons devoir nous pointer dans des zones interdites sur leurs territoires (les Technomagi sont notamment les gardes de cette prison, les Biomancer gèrent plusieurs lieux importants de l'île où l'histoire nous amènera) et soit trouver le moyen de se faufiler, soit foncer dans le tas (le faufilage étant recommandé car notre personnage est plus proche de Garrett que de Rambo). L'histoire va nous faire parcourir Peh en long et en large, pour en apprendre sur l'histoire du monde et des deux factions, tout en prenant quelques décisions au passage qui influeront sur le dénouement final (principalement grâce à des quêtes secondaires).
L'histoire est intéressante sans être longue ou répétitive (en réalité la quête principale est même assez courte, et la majorité des événements peuvent être terminés sans forcément d'upgrade ou sans avoir besoin d'une super arme ou armure), les quêtes secondaires sont très variées (et on aura toujours un pointeur encerclant la zone de notre objectif pour ne jamais être complètement perdus, tout en ne donnant pas non plus exactement l'emplacement de notre objectif au pixel près comme depuis Skyrim), et les personnages sont eux aussi intéressants et variés. Aucune quête n'est limitée dans le temps, et on aura la possibilité de démarrer vingt-cinq sous-quêtes en parallèle et les traiter lorsque ça nous arrange, sans pénalité, ce qui est somme toute appréciable.
Mais. Parce qu'évidemment, il fallait un mais. Si la majorité des gros bugs présents à la sortie du jeu ont depuis été corrigés (je n'ai rencontré aucun bug bloquant qui ne puisse être résolu simplement en rechargeant la dernière sauvegarde), le jeu n'est pas parfait. Tout d'abord, le choix de la 3D isométrique est régulièrement handicapant pour l'exploration dans un jeu où l'environnement est très verticalisé. Lorsque la carte nous indique que notre objectif se trouve devant nous mais plus haut que nous, il faudra souvent aller au pied de la montagne pour pouvoir voir par quel bout il serait possible d'escalader ladite montagne, alors qu'une vue à la troisième personne avec une caméra libre aurait permis bien plus de simplicité et de visibilité.
Au niveau du gameplay, on a aussi régulièrement le syndrome du saut d'Assassin Creed : on saute en appuyant dans une direction pour que le personnage escalade le mur en face de nous, et parfois le personnage va sauter sans comprendre qu'il peut s'accrocher, ou simplement sauter légèrement en diagonale et sauter dans le vide. Heureusement ça n'arrive pas souvent, mais c'est toujours bien pénible lorsque ça arrive et qu'on a oublié de sauvegarder depuis le dernier checkpoint il y a dix minutes.
Le crafting est lui aussi un peu lourdingue. Partout dans les décors, sur les monstres et autres cadavres, on trouvera toutes sortes de merdes à ramasser et à entasser dans notre inventaire très limité. Et il est toujours particulièrement ennuyeux de devoir se taper des aller-retours entre la zone de notre objectif et notre sanctuaire pour mettre de coté des bidules ou un marchand parce que notre inventaire est plein ou au contraire parce qu'un objectif nécessite un bitoniau qu'on ne sait pas où trouver. Surtout quand comme moi, on a passé les premières heures du jeu à tout ramasser sans distinction et à tout recycler en matière premières, pour plus tard galérer à fouiller des dizaines de caisses vites en espérant trouver un bout de scotch pour fabriquer un upgrade pour une arme, ou une plaque métallique pour réparer un truc pour un PNJ.
Au final, un jeu plaisant, avec un gameplay classique mais sympathique, mais qui aurait probablement mérité d'être en vraie 3D pour rendre l'exploration plus agréable.
Temps de jeu : 70h pour finir le jeu à 99%