Aux approximations de la caméra et de la physique d'Ico, s'ajoute un frame-rate à la ramasse dans cette nouvelle itération du monde incaginaire de Fumito Ueda.
Mais ce futé damoiseau y conserve également son concept de maintien de gâchette, non-plus pour tendre la main à Yorda mais pour s'agripper à des montagnes vivantes.
De là naît une véritable sensation d'escalade, d'où se dégage une tension certaine, le temps de seize escales colossales dans des affrontements dignes au départ de celui de David contre Goliath.
Au départ l'on ne réfléchit qu'au moyen de terrasser ces colosses mais peu à peu vient nous titiller, par à coups de modifications faciales morbides sur l'avatar que l'on incarne, le bien fondé de ce qui devient rapidement un massacre et qui nous conduit subitement à un bien plus subtil combat, celui de Nietzsche face à l'Abîme.
Là où le bât blesse, dans ce jeu vidéo prétendument artistique dont la volonté de conférer non-seulement un semblant d'âme aux amas de polygones que l'on affronte mais surtout de faire naître également un sentiment de culpabilité chez le joueur lorsqu'il en vient à achever certains de ces amas pourtant parfaitement inoffensifs; Là où le bât blesse, dis-je, c'est que de peur de manquer de contenu, n'assumant pas pleinement l'épure de son idée, le jeu propose d'octroyer moult objets facilitant sa progression (un parachute sobrement intitulé étoffe du désespoir, et autres objets augmentant notre force de frappe) en échange d'affrontements contre-la-montre de colosses précédemment vaincus, quelle vaste blague, quel gâchis.
Une autre blague ? les succès qui se débloquent en concert avec l'agonie de ces pauvres bêtes sur 3èmes et 4èmes monolythes soniques.