Difficile de rester objectif : ceux qui ont été "touchés" par Shadow of The Colossus n'en sont pas sortis indemnes.
Si on a vu des titres d'une grande poésie fleurir sur nos machines, Flower, The Journey etc., jamais je crois nous n'avons été aussi proches de l'oeuvre d'art. Le lyrisme associé à la simplicité, la narration efficace alliée à une jouabilité aisée font de ce titre une référence absolue de la PS2.
Le postulat de départ est simplissime : un jeune garçon souhaite ramener à la vie sa bien-aimée qui visiblement a été sacrifiée. Pour cela, il doit réaliser un rituel interdit et vaincre 16 colosses sur un gigantesque territoire désertique.
Rien de plus à faire si ce n'est un ou deux détails (les fruits et les lézards à récupérer) et c'est sans doute ça qui a frustré un grand nombre de joueurs. Pourtant c'est à mon sens une des choses qui font la force de ce jeu.
Tout est basé sur la démesure. Un tout petit bonhomme face à des géants titanesques ; un territoire incroyablement vaste et néanmoins désespérément vide ; le silence des grands espaces face au vacarme et la puissance des colosses. Ce vide crée l'ambiance du jeu. Tout n'est que ruine sur le territoire interdit, et les colosses les vestiges d'une antique civilisation disparue.
Tout comme la raison qui a poussé notre héros et son fidèle canasson à se rendre ici, l'histoire des colosses est triste. Ils n'existent en réalité que pour être détruits et chaque victoire sur l'un d'entre eux sera dramatiquement mise en scène, superbe musique à l'appui, résonnant comme une funeste fatalité. Le destin tragique se répercutant sur le héros, chaque victoire l'assombrissant physiquement de plus en plus. Car non, notre héros n'est pas venu pour tuer, mais il fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire revenir son amour.
Je vais m’arrêter la, les critiques étant nombreuses sur le net (et faites par des pros) toutefois je me replonge volontiers régulièrement dans Shadow of the Colossus, avec la même émotion, frissonnant devant les décors majestueux, tremblant à chaque entrée en scène des colosses. Bordel, c'est beau !!