Le nouveau titre de Fumito Ueda ne fera sans doute pas l'unanimité. Comme pour son prédécesseur Ico le gameplay est minimaliste et le concept réduit à son élément irréductible (ici l'affrontement contre les colosses, de véritables séquences épiques qui offrent des perspectives et d'échelle encore jamais vues dans un jeu vidéo). En contrepartie de ses choix radicaux Shadow of the Colossus offre une expérience unique au joueur, empreinte de poésie, grâce à une narration parfaitement maîtrisée, qui puise intelligemment dans les archétypes universels, et à une direction artistique sublime, appuyée de musiques très réussies qui accompagnent idéalement les séquences à cheval et les épisodes contre les colosses. Comme dans Ico on a l'impression de vivre un rêve hors du temps, comme une forme primitive qui se répéterait sans cesse. Le premier bémol vient de nouveau de la maniabilité, pas franchement idéale, et de la frustration qu'elle génère lors de l'approche des géants. De fait la jouabilité perfectible handicape davantage Shadow of the Colossus qu'elle ne le faisait dans Ico. Le second bémol se trouve dans la technique : la PS2 est à l'agonie et le framerate se montre vraiment limite. Ces deux défauts pèsent trop pour ne pas coûter un point sur la note.