La communication a été assez claire sur ce point, Shadow of the Tomb Raider (SotTR) constitue le dernier segment d’un triptyque dédié aux origines de Lara.
Pour ce dernier voyage, le cap a été mis sur le Pérou, après une brève escale au Mexique. Pour responsabiliser l’héroïne et, à travers elle, le joueur, les développeurs ont souhaité que tout commence à cause d’une action de Lara. Car c’est bien elle, en s’emparant d’une relique, qui va entraîner une succession de catastrophes surnaturelles mortelles. La tonalité est sombre et le choix de la mythologie Maya s’en trouve particulièrement justifiée, avec ce qu’elle implique de rites sacrificiels et décors glauques.
Pour autant, d’un point de vue scénaristique, le tout ne vole pas bien haut et l’introspection ne sera pas spécialement poussée. Pire, les dialogues sonnent faux ; la faute à un doublage peu convaincant et une écriture franchement peu inspirée. Toutefois, l’aventure est suffisamment bien rythmée pour ne pas ennuyer.
Par ailleurs, une option permet de bénéficier des dialogues dans la langue des locaux. Si cette initiative doit être saluée, elle mérite un approfondissement. Car entendre Lara s’exprimer en français/anglais (selon le choix du joueur) et ses interlocuteurs lui répondre dans une autre langue, ça frise le ridicule. Encore un petit effort et nous aurons un héros/une héroïne qui parlera le même dialecte que les locaux, pour une meilleure immersion.
La découverte de la jungle péruvienne, de ses dangers, des tombeaux et cryptes cachés est un véritable plaisir. Véritable point fort de cette trilogie, l’exploration fait mouche. Les décors sont superbes, la faune est dépaysante et de nombreux passages dérobés invitent à s’écarter du chemin balisé de l’aventure principale.
La technique est globalement à la hauteur. Quelques ralentissements ternissent parfois le tableau, mais rien de rédhibitoire. De son côté, la direction artistique fait le taf mais ne surprend pas.
Comme nombre de joueurs, je concluais ma critique de Rise of the Tomb Raider par le souhait que le prochain jeu abandonne le volet gunfight pour tout miser sur l’exploration. Ce souhait a été entendu puisque les séquences d’action ont été revues à la baisse. En proportion, cela semble être du 80-20 en faveur de l’exploration. C’est d’autant plus une réjouissance que les séquences d’action sont ratées.
La campagne de communication avait été axée sur les techniques de camouflage et de combat dans la jungle. On est en droit de se demander pourquoi, tant les séquences d’action obligatoires n’offrent que peu la possibilité de s’en amuser. Si deux ou trois combats se montrent intéressants par la configuration des lieux, les affrontements virent trop souvent à la bataille au corps à corps. Et s’il y a bien un aspect très mal géré dans cet épisode, c’est le corps à corps : brouillon et peu intuitif.
On regrettera à nouveau une intelligence artificielle aux fraises, qui ne nous voit pas quand elle le devrait et devine instantanément notre position lorsqu’on tuera silencieusement un garde à 25 mètres d’une flèche en pleine poire tout étant planquée dans un buisson dans l’ombre. Ça se termine presque toujours par quatre gardes qui rushent directement sur Lara.
Pour finir sur ce sujet, les armes manquent de patate, même si l’arc est lui toujours aussi génial à utiliser, bien que trop puissant.
Un dernier bémol pour les quêtes secondaires et défis, toujours un peu hors sujet, qui nous invitent à des actions sans aucun lien avec l’avenir du monde qui se joue pourtant en toile de fond.
Épisode sans grandes surprises, ce SotTR offre toutefois un voyage suffisamment dépaysant pour mériter la trentaine d’heures qu’il réclame de votre temps. Pour autant, vous êtes prévenus, l’histoire et l’action ne représentent pas des points forts.