Duke Nukem 3D fut une excellente surprise pour moi. Un FPS nerveux, drôle et bourré de secrets, que demander de plus ? Shadow Warrior pousse le délire encore plus loin.
Il s’agit donc d’incarner Lo Wang, adepte d’arts martiaux et de gros flingues qui se fait déranger dans son dojo par des genres de guerriers démons ninjas. Ce sont les séides du vil Zilla, qui vient d’assassiner le maitre de Lo Wang. Celui-ci entame alors sa quête de vengeance…
Comme je l’ai dit, Shadow Warrior c’est avant tout un gros délire. Mélangeant avec humour et provocation tous les stéréotypes sur les cultures asiatiques, en particulier la Chine et le Japon, l’on ramasse des biscuits chinois contenant des prédictions insensées rédigées dans un anglais approximatif, l’on manie le katana et l’uzi, l’on subit des répliques proprement hilarantes et les cris perçants d’un Lo Wang complètement surexcité. Personnage qui m’a plu dès les premiers instants, par ailleurs, tant sa personnalité débile prend de la place.
Qui plus est, l’on a ici un jeu encore plus ambitieux que Duke Nukem 3D : niveaux plus grands, véhicules, arsenal plus varié, ennemis plus variés, le tout dans cette ambiance parodique qui fait de 3D Realms un studio doté d’une identité unique. Vous aurez l’occasion d’employer une tête de démon comme lance-flammes, d’invoquer un double au moyen d’un cœur que vous écraserez dans votre main, et la plupart des armes se déclinent en outre en plusieurs modes : ainsi vous pouvez utiliser un ou deux uzis en même temps mais également produire un triple tir de fusil à pompe, lancer des missiles à tête chercheuse voire une mini-tête nucléaire. Vous avez même le choix au corps à corps entre le katana ou les mains nues. C’est sans compter le joli nombre d’objets secondaires, parmi lesquels des grenades fumigènes ou flash ou des piques à disposer par terre afin de piéger vos ennemis. Tout cela dans des niveaux longs et labyrinthiques, mais également plutôt difficiles comparés à ceux de Duke Nukem 3D. D’ailleurs, l’ensemble du jeu est plus difficile, les ennemis plus rapides, plus retors, beaucoup plus puissants (les ennemis de base consumeront vite votre vie, ne parlons même pas des malades équipés de bazookas ou les tarés qui vous noient sous un torrent de flammes), bref, vous devrez montrer d’excellents réflexes mais également une certaine prudence sous peine de vous ramasser un kamikaze sur le coin de la figure. Les énigmes sont également moins simples, même parfois un peu absurdes d’ailleurs, il n’est pas rare ainsi de passer un bon quart d’heure à tourner en rond simplement parce que l’interrupteur se trouve soigneusement planqué sur le côté d’une marche derrière un pot de fleurs, ou parce que, contrairement à la logique habituelle du jeu, telle vitre normalement incassable doit l’être. Un peu frustrant, ces passages d’ailleurs, ça m’a dérangé. J’aime les énigmes, mais quand elles font sens.
Aucune raison de ne pas recommander Shadow Warrior aux fans du Duke. Personnellement, j’ai même trouvé Lo Wang encore plus drôle et charismatique. Tous les adeptes d’un humour décomplexé de manière générale devraient y trouver leur compte, de même que les gamers qui aspirent à un FPS nerveux et exigent.