Shady Part of Me me rappelle un peu le cas Contrast, autre jeu français arty, basé sur l'utilisation de l'ombre et la lumière dans le game design et (de mémoire) sensiblement plus intéressé par la narration que le gameplay.
On se retrouve ici à diriger notre jeune héroïne (en 3D) et son alter ego sous forme d'ombre (projetée en 2D) et progresser de conserve en résolvant de petites puzzles, passant librement d'une forme à l'autre pour activer divers mécanismes et débloquer la voie pour les deux personnages.
La réalisation est sommaire mais fait le boulot et l'univers graphique, plus onirique qu'inquiétant, se révèle efficace à défaut d'être très original. La narration joue sur les peurs enfantines et se déploie au gré de mots qui s'affichent sur les décors (et qui, comme tout dans le jeu, a un petit air de déjà vu) et d'un dialogue morcelé entre les deux personnages et une voix off. La dimension psychologique ne me convainc guère, à mon avis plus cosmétique que pleine de sens. Ce qui ne me poserait aucun problème si le doublage n'était pas aussi mauvais : sans grande conviction et avec cette manie détestable qu'ont certains adultes de geindre pour prendre une voix d'enfant.
L'ensemble est quand même assez poussif : les puzzles sont simplistes (à part quelques solutions retorses pour de rares origamis - les collectibles du jeu) et le jeu paraît laborieux, plus long qu'il n'est réellement (cela tient à la fois aux passages et décors un peu vides à parcourir et à une maniabilité un peu pataude, même si on ne lutte pas spécialement contre les contrôles). Pour poursuivre dans l'originalité une option de rembobinage est présente.
Un titre moyen, pas particulièrement raté mais sans grand inspiration non plus et qui semble davantage porté par une envie artistique que ludique (disons que si comme certains le prétendent la créativité c'est cacher ses sources Shady Part of Me ne s'en donne pas la peine ou y parvient mal).