Délicieusement hors-norme
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le 21 déc. 2012
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Etonnamment, après avoir fini Persona 4G, j’ai été davantage intéressé par Persona 2 que le 3, et après malgré tout deux mises en pause plus ou moins longues, je peux confirmer que mes soupçons étaient bons.
Persona 2 est un jeu à la base sorti sur PSone en 1999, un jeu qui était déjà daté visuellement à sa sortie puisque comparer celui-ci à un FF VIII, c’est tirer sur l’ambulance. Ceci dit il prend le parti pris d’une vue en 3D isométrique qui lui donne un charme certain. Le portage PSP affinant d’ailleurs les sprites, le jeu reste tout de même assez lisible est sympa à regarder. Mais est-il bon pour autant ?
A force d’entendre toujours les mêmes choses, on finit par y croire
Le scénario de Persona 2 IS commence sur une base solide : Un être surnommé le Joker est capable de réaliser les souhaits d’une personne qui l’appelle au travers d’un jeu avec son téléphone portable. Evidemment ce Joker n’est en rien un génie, au contraire il s’empare de la force vitale des personnes l’ayant appelé, les transformant en légume. Les 5 héros, réunis malgré eux s’incombent donc la tâche d’arrêter ce fou dangereux et également de stopper ce mystère qui consiste à ce que toutes les rumeurs les plus amplifiés se réalisent, en effet on saura rapidement que tout est lié à cette entité qu’est le Joker.
Le scénario se montre donc rapidement compliqué, exploitant énormément de thèmes suivant la personnalité de chaque personnage (amis ou ennemis), malgré tout le plot principal ne se dévoile que dans les derniers donjons. On peut donc considérer les premiers chapitres comme étant des HS, si et seulement si la psyché des personnages n’était pas aussi importantes et développées.
En effet tous les héros ont finalement plus de choses en commun qu’ils n’auraient pu l’imaginer au début du jeu, et c’est tout un sous scénario qui se développe sous nos yeux. Cette sous intrigue étant d’ailleurs d’une importance capitale pour la compréhension du reste. J’ai trouvé tout l’arc lié au passé des héros excellent. D’autant plus que la narration du jeu est quasi parfaite. Les donjons (qui sont un point sur lequel je reviendrai) ont tous des salles « break » qui proposent une scène narrative (ou comique) qui cassent finalement le trop de gameplay pour continuer de nous raconter l’histoire sans nous faire oublier pourquoi on était là. Je trouve ce principe excellent, et c’est dommage que si peu de jeux l’ont repris ensuite, nous forçant à terminer ou au max à aller à la moitié du donjon pour nous dévoiler une partie de l’intrigue.
Finalement, que ce soit scénario, et surtout personnages, il n’y a rien à jeter à ce niveau dans le jeu. Malgré son visuel daté il parvient quand même à nous raconter une des meilleures histoires qu’un JRPG peut donner, déjà parce que l’univers moderne est très peu exploité dans ce genre, et ensuite parce que jouer avec la psyché des personnages et leurs complexes est une chose toujours intéressante quand elle est bien racontée, et c’est le cas.
Loué soit le triangle
Persona 2, comme l’ensemble de la série spin off de SMT, est un JRPG de type DRPG au tour par tour, avec un système de recrutement de Persona qui lanceront des sorts à nos côtés. Ceci dit le système de combat est bien loin des Persona moderne. Ici les démons ne se recrutent pas aussi simplement que par un tirage de carte. Il faut établir un contact avec eux en combat, quitte à aller jusqu’à les soudoyer pour qu’ils nous distribuent un certain nombre de cartes de tarot, qu’on échangera à Igor dans la Velvet Room contre des Persona bien à nous. C’est bien plus complexe qu’aujourd’hui, ceci dit c’est aussi bien plus intéressant, même si on finit par répéter les même actions sur les mêmes démons, ce qui rend le tout assez répétitif et finalement pas plus difficile.
Quant à la difficulté, parlons-en… Les SMT sont des jeux reconnues pour leur difficulté proche de l’arrachage de cheveux, SMT III notamment pour son fameux Matador, démon qui, même si il n’est pas insurmontable, est révélateur du gap de difficulté dans lequel on est plongé à un certain point du jeu, qui se révèle extrêmement tactique. Ici dans Persona 2, je me suis contenté de balancer le maximum de sorts d’attaques avec un léger soin tous les 2/3 tours et ça m’a suffi à terminer le jeu sans aucun problème ni game over sur la deuxième partie. J’ai même battu le boss final à une quinzaine de niveau de retard tant on roule sur le jeu sans aucun problème. C’est d’autant plus dommage qu’on possède ici la majorité des éléments des SMT ainsi que les sorts. En rajoutant le système d’achat de Persona on aurait pu tomber sur un jeu stratégique assez fou, et à la place on nous distribue même les persona Ultime des héros juste avant le dernier donjon, une baffe significative sur le faire que finalement, tous les persona créés jusqu’à maintenant ne serviront à rien puisqu’on a eu gratuitement des persona largement capable de battre le boss final (ce sont loin d’être les meilleures du jeu, c'est sûr, mais quel intérêt d’en créer des mieux si on a déjà ce qu’il faut).
C’est au final ce qui rend les donjons très longs, on se contente de répéter les mêmes actions en boucles sur des démons qui tombent comme des mouches, le tout couplé à un taux de rencontres complètement hallucinant (comme si on avait besoin d’xp d’ailleurs) qui a réussi à me faire détester le thème de combat. Fort heureusement il y a ces fameuses scènes qui viennent casser ce rythme de combats effrénés, pas sûr d’avoir tenu le choc sinon.
"Maintenant enfin"
Persona 2, si jusqu’à ces lignes on peut croire à un jeu ayant le cul entre deux chaises, partagé entre un scénario riche et une difficulté rendant le gameplay (tout aussi riche) inutile à 75%, je ne peux pas ne pas parler de son OST. Meguro ayant repris les mains pour le portage PSP, il n’est cependant pas tombé dans son fanatisme JPOP qu’il aime tant. Fanatisme qui a réussi à démolir la très bonne OST de P1 dans son remake PSP d’ailleurs.
Ici les thèmes originaux sont remis au gout du jour avec des logiciels évidemment plus récents et une qualité sonore de la PSP supérieure. Si certains anciens gardent une touche de nostalgie certaine qui les rend toujours meilleurs, d'autres étaient datés au point d’accrocher sur certaines notes de manière très désagréable. La nouvelle corrige ce problème, et reste également très fidèle.
Les thèmes de donjons et d’ambiance en particulier ont un ton sublime qui est tout à faire cohérent avec l’univers proposé, certains réussissent même à être angoissant tant leur sonorité est spéciale (je pense notamment au thème chanté en Français dans un des derniers donjons qui a réussi à m’opresser).
Un vieux pot pour la meilleure des soupes
Pour terminer, malgré un point faible assez important, je ne peux pas retirer plus d’un point à ce jeu qui se révèle être un Must Have narratif. Le scénario n’étant qu’un prétexte à faire évoluer des personnalités d’une profondeur folle au travers d’un univers riche et cohérent (malgré quelques écarts, cependant tous justifiés). On peut redouter un potentiel cliffhanger à la fin puisqu’une suite est sortie, mais ce n’est heureusement pas le cas (du moins on peut largement se contenter de cette fin-là). Même si il est aujourd’hui assez dur de rentrer dans un jeu au système de combat daté (rencontres aléatoires insupportable, lenteur de l’action, de l’interface), il n’en reste pas moins un excellent jeu vidéo. Peut être même qu’en se forçant un peu à chercher les meilleures combinaisons (et en passant en difficile ?) il est possible d’apprécier l’entièreté du jeu.
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Créée
le 29 sept. 2015
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