Persona 3 fut une expérience vidéo-ludique unique, une ode à l'immersion et à l'originalité doublée d'une ambiance sombre et dérangeante.
Persona 4 reprend les éléments qui ont fait la force du 3 pour ensuite y ajouter le plus qui rend Persona 4 plus proche de la perfection que le 3.
Sorti en 2008 au Japon sur une PS2 en fin de vie, Persona 4 est un nouveau témoignage de la qualité de développement vidéo-ludique chez Atlus.
Ici, l'utilisation du mot Persona est encore plus adéquate que dans le 3, en précisant que je n'ai pas joué aux deux premiers persona. La persona était le masque que portaient les acteurs de théâtre et qui avait pour principal but de leur donner l'apparence du rôle qu'ils jouaient. Ce terme fut repris par Carl Jung de manière fort judicieuse, la p' ersona devenant le masque que l'on porte en société et qui peut ne pas refléter notre véritable personnalité. Le terme Shadow du jeu prend tout son sens lorsqu'il symbolise pour Jung le reflet de notre véritable personnalité, cette personnalité cachée que nous ne montrons point au monde extérieur. Et ici, c'est de ça dont il est véritablement question, les personnages rejetant ce Shadow qu'ils doivent malgré eux confronter dans une mise en scène des plus brillantes et réalistes, abordant parfois des sujets fondamentaux de notre existence même et des sujets délicats de notre société actuelle. Après tout, Persona est un Jeu de Rôle moderne.
Les musiques sont plus variées, pop, techno, classiques, plus mélancoliques peut-être pour certaines. Le seul défaut reste le doublage, parfois atroce mais dans l'ensemble supportable. ( le fait d'avoir mis les voix lors des scènes de "Social Link" est une mauvaise idée).
Les combats sont dans l'ensemble plus faciles, surtout grâce à la possibilité de contrôler tous les personnages à notre guise. Ce qui est dommageable c'est la disparition des Evokers, ces sortes de revolvers permettant d'invoquer ses Personas en simulant un suicide et qui avaient fait jaser au Japon.
La véritable force de Persona 4 réside dans ses protagonistes, je n'aurais jamais cru pouvoir m'attacher autant aux personnages, tous excellents. Ces personnages, même les PnJ, nous apparaissent plus humains que jamais, troublés, préoccupés par leurs propres problèmes, chacun étant en quête d'une identité propre à laquelle se rattacher. Les résolutions des uns, le découragement des autres, toutes ces situations sont chargées d'émotions et témoignent d'une force narratrice de premier plan de la part d'Atlus.
On se sent faire partie du cercle, de l'algorithme, on est immergé dans la vie de tous ces personnages pour lesquels on tient une place importante. Rares sont les jeux vidéos qui sont parvenus à me procurer de telles sensations. Jamais auparavant n'ai-je pu aimer autant de personnages d'un même jeu, chose est désormais faite.
Concernant l'histoire, elle s'avère être assez farfelue au départ mais est moins profonde que celle de Persona 3. Cependant, l'histoire étant une enquête, elle se suit sans lassitude et est porteuse de beaucoup plus de cinématiques et cela bénéficie sans doute aux relations entre les personnages principaux qui s'en voient grandies indéniablement. Le chemin qui mène à la véritable fin du jeu est assez compliqué et sans aide il est impossible d'arriver au dernier boss du jeu. La fin de l'histoire est à l'image du reste du jeu, superbe et dotée d'une puissance émotionnelle sans égale. (true ending)
Bref, Persona 4 reprend beaucoup des points forts de son prédécesseur pour en faire un chef d'œuvre incontestable du jeu vidéo en y ajoutant ce qu'il manquait au 3, une aventure plus humaine et plus chargée en émotions. Ce fut un grand moment dans ma vie de gamer que de conclure ce jeu, la larme à l'œil sous l'effet poignant de la musique du générique de fin.
PS : je viens de voir tous les ajouts auxquels auront droit ceux qui se le procureront sur PS Vita et je suis franchement vert de jalousie...Monde cruel.