La structure du jeu est bonne si l'on considère que l'intérêt du jeu se base sur les choix : il y a suffisamment de choses à construire pour que l'on se torture la tête à ordonner les ordres de construction, et il faudra même faire l'impasse sur certaines choses qui demeurent malgré tout utiles. Comme les merveilles du monde. Hélas, ces dernières seront quasiment inaccessibles (notamment celles des premières ères où l'on ramera à coup sûr dans les niveaux de difficulté supérieurs), ce qui peut donc sembler inutile pour le joueur d'un point de vue du gameplay, sans considérer bien évidemment la possibilité de les conquérir. (mais il faut avoir de la chance, car si Notre Dame par exemple est construite dans un "pays lointain", il est fort probable qu'au moment de sa conquête le jeu soit plié)
Je déplore également la complexité du méta-jeu, qui m'a vu bloquer et rager durant de longues années. En fait, les règles sont très simples, peut-être trop, mais l'ensemble ressemble à un casse-tête chinois. En effet, plusieurs choses paraissent rédhibitoires selon le joueur et le mode de difficulté : le bonheur global se veut souvent plus limitant que les capacités de croissance, d'expansion ou de conquête (décalage réellement frustrant, surtout pour les anciens accros de la série), sinon limitant tout court (on a beau faire tout ce qui conseillé dans les forums, on court après le bonheur pendant tout le jeu, pour finir dans le négatif (une astuce pour remédier à cela est de systématiquement chercher à placer nos nouvelles villes près de ressources de luxe que l'on n'a pas encore, c'est tout bête mais c'est beaucoup mieux ainsi)) ;
Les combats sont biaisés par la présence plus que discutable des unités de mêlée quasiment inutiles (une fois qu'on a compris qu'il suffit de spammer des unités à distance, cela va beaucoup mieux contre l'IA qui ne l'a pas compris, elle -- et moi non plus pendant longtemps lol) ;
La toute-puissance financière des IAs dans les niveaux de difficulté maximums : si vous leur faites la guerre, elles pourront soudoyer facilement une Cité-Etat à l'opposé du front (là où vous avez 0 unités), qui pourront ainsi prendre une ou deux villes facilement, ce qui est un facteur d'abandon évident ;
Certaines civilisations sont cheatées et vous donneront du fil à retordre (j'entends par là vous feront abandonner) si elles se trouvent être des voisins proches (notamment à cause de leurs unités de mêlée qu'ils spamment et laissent près de leurs villes, de sorte que lorsque vous les prenez, ils la reprennent aussitôt, tuant votre unité de mêlée à l'intérieur (quand vous n'avez pas la chance de pouvoir bouger après avoir attaqué), ceci plusieurs fois et votre plan est par terre. (l'idéal est une unité montée, qui peut généralement bouger après l'attaque, sauf que les unités montée sont faibles contre les villes, sauf que une fois réduite à 0 l'énergie d'une ville, n'importe quelle unité avec 1 point de vie minimum sur 100 peut prendre ladite ville à coup sûr... petite astuce qui fait de grandes choses, mais pas vraiment instinctif hélas) Oui oui, Shaka, Attila et Asurbanipal, ne faites pas semblant de ne pas entendre...) ;
Dans les niveaux de difficulté élevés, l'IA n'est virtuellement pas limitée par le bonheur (super-empires) et peut caracoler en tête de façon exagérée. Il faut donc veiller à limiter ces empires par la force. Le hic, c'est quand ce genre d'empire apparaît à l'autre bout de la carte : le temps que vous conquériez toutes les villes vous séparant, il peut gagner, surtout si vous commencez vos conquêtes sur le tard. Il est donc préférable, pour ne pas se baser uniquement sur la chance et pour éviter les mauvaises surprises, de conquérir vos voisins régulièrement, vers une éventuelle victoire par conquête. En fait, les seules fois où vous n'aurez pas à gagner par conquête seront les fois où vous aurez réussi à gagner plus vite que de cette manière. Mais il faudra toujours conquérir par sûreté. La base du jeu est donc la conquête. (d'autant plus que les conquêtes accroissent dramatiquement votre puissance scientifique !) Et c'est bien à cause de cette omniprésence de la conquête (et son caractère forcé, obligatoire) que le système imparfait et frustrant du bonheur global a été mis en place : il part du principe que vous pouvez choisir entre croissance verticale (l'accroissement de la population) et horizontale (l'accroissement du nombre de villes), pour ainsi choisir de mener une "vie tranquille" loin des guerres (dans le cas de la croissance verticale), mais dans les faits du système de jeu, les conquêtes sont toujours indispensables. Donc retour à zéro, balle au centre. (pour Civ6 croisons les doigts -- je ne suis pas pacifiste, mais je n'aime pas le bonheur global) ;
J'en oublie certainement d'autres, mais ce jeu est un vrai vivier. Peut-être qu'il est simplement trop difficile pour dire les choses de manière générale, mais on se rend compte que compte tenu de la simplicité de ses règles, qui nécessitent peu sinon pas d'explications (oui bon, surtout pour les vétérans) , il sera nécessaire d'user d'astuces purement humaines qui n'étaient pas nécessaires dans les précédent opus. C'est cette nécessité qui me fait dire que oui, les développeurs auraient eu tout à gagner à proposer un jeu moins difficile, ou à clarifier d'emblée le méta-jeu avec un didacticiel adapté.
Car, il faut savoir que c'est en regardant des gens jouer sur internet que j'ai moi-même appris à jouer. Or, je voudrais qu'il ne soit pas nécessaire de ce faire et que l'on puisse gagner par soi-même. Pour tout vous dire, c'est parce que je me fais généralement chier les après-midi de la semaine que j'ai continué à jouer, et que je me suis intéressé aux youtubers. Rien de tel qu'une partie de Civ pour tuer une après-midi. (en facile, même si c'est un peu chiant, pas grave je chante devant mon ordinateur) Maintenant, je viens de perdre une partie en mode de difficulté Immortel à 4 tours près. Rien ne dit que je ne pourrais pas gagner la prochaine.
EDIT : Je n'ai réussi à gagner en difficulté Immortel (l'avant-dernière) qu'une seule fois, donc je suis descendu d'un cran et me revoilà en Empereur. Seulement, je me fais chier. Ma dernière partie, j'ai conquis Asubarnipal assez aisément, mais les autres IA étaient assez loin, donc la flemme d'y aller... surtout que mon bonheur global tirait un peu la tronche, faute au fait que je n'avais plus aucun échange de ressources de luxe avec les autres IA, qui préféraient commercer avec leurs ennemis sans aucun doute... faute au système de non-renouvellement des deals, même si parfois les IA viennent vous voir automatiquement pour ce faire. Mais là, niet, je jouais, puis je me suis rendu compte que mon bonheur global n'était plus que de 4, alors qu'avant il surpassait les 10. J'avais deux deals avec les IA, puis zéro : soit ça marquait qu'ils n'avaient plus qu'un exemplaire de leurs ressources, soit carrément zéro ! Je trouve cela dégueulasse et mal fait. D'autant plus que les IA avec lesquelles elles devaient commercer n'étaient pas leurs meilleurs alliés bien au contraire... c'est purement incompréhensible. Bref, je ne vais m'étaler des heures sur les défauts de ce jeu (une partie = un défaut, généralement l'ennui général dans des modes de difficulté en dessous de Immortel), juste pour dire que je passe la note d'un généreux 7 à 5.
EDIT 2 : Oui en fait je viens de refaire une partie en Divinité et me suis fait attaquer par Alexandre au tour 48. (et il avait plein d'unités, des unités uniques - ses fameux Hoplites - et même des Spadassins) Je n'avais même pas fini mon premier Colon... autant dire que je n'avais AUCUNE chance. Et je rage toujours. Toujours et encore. Ce jeu... bref, tout ça pour dire que je passe la note d'un généreux 5 à 1.
EDIT 3 : Enfin ! Je viens de gagner une partie en Divinité ! (victoire scientifique) OK, c'est bon, je peux arrêter de jouer, pliez tout sortez-moi de cet enfer ! Le end game était chaud patate quand même, tous mes voisins avaient ouate-mille unités, le Brésil complotait régulièrement contre moi même s'il était mon ami (je le soudoyais donc pour qu'il attaque d'autres civilisations quand je voyais un peu trop de ses unités sur ses -mes- frontières), sans parler de la guerre nucléaire qu'il y avait. Comme par miracle, je suis passé entre les gouttes, malgré ma très faible armée (3 infanteries mécanisées et un tank moderne). Je n'avais que 5 villes, mais là encore le bonheur global m'a un peu fait chier pendant toute la partie. (je suis passé à plus de 10 à -3 en un tour, pas compris, juste Askia qui s'est fait rayer de la carte, mais c'est pas comme si il me fournissait plus d'une ressource de luxe en tout, quand à la pression idéologique, elle était nulle)
Pfiou ! Dire que je joue à ce jeu depuis la sortie de la version vanilla... que j'avais achetée sur Steam, elle. Mais, déçu par le multijoueur, je me suis vite fais une raison. Enfin... tout ça pour dire que je remonte la note à un plus honnête 6/10, ce jeu a beau m'avoir occupé de nombreuses après-midi, il ne m'a pas autant satisfait que d'autres moins rejouables. Il m'a surtout fait rager en fait. Et sa suite semble tout aussi imparfaite et frustrante !