Oui. Elle l'a fait. Evidemment. Cette question n'a lieu d'être que dans l'esprit d'un naïf qui se laisse facilement subjuguer par une veuve noire de la pire espèce. L'empoisonnement lent mais sûr des deux cas, l'envoi d'argent à l'étranger, le refus outré et catégorique de se marier après s'être offerte la veille (alors que tout mariage annulerait l'héritage), etc. L'auteur ne parvient pas à nous laisser emporter par le jugement quelque peu débile du protagoniste. Le fait que l'autre femme se mette au doute (l'autre est gay, il n'y a rien d'accablant dans la chambre de la veuve) vient trop tard, la naïveté maladive du riche exploitant est mise au jour dès le début. Et comme c'est agaçant ! Ennuyeux, même. Le film se traîne, l'interrogation principale, formulée dès le début, a une réponse claire et évidente au bout de quelques minutes, et tous les plans crient : coupable ! (les gros plans sur les tasses, le jeu de l'actrice d'où transparaît un doute à générer, etc.) Et au final, bah au final... coupable, quoi. Le fait libérateur n'est pas une circonstance atténuante, sauf encore une fois dans un esprit impressionnable. Échec total du réalisateur de nous faire rentrer dans cette naïveté juvénile. Peut-être le livre y arrive-t-il mieux, surtout avec un ton épistolaire qui est souvent plus naïf que des dialogues sonores ?