De la poésie terrifiante !

(Re)Découvert beaucoup trop tard, " Silent Hill " est pourtant un titre majeur dans le monde du jeu vidéo. Je l'avais fait à l'époque, et j'étais jeune ( très jeune ) et je préférais l'ambiance d'un " Resident Evil " que de cette ville hantée. Qu'est ce que j'ai pu être bête. C'est une fois plus âgé qu'on se rend compte de toute la symbolique de cet œuvre. Une ambiance assez indescriptible, on erre dans cette ville sans rien savoir sur celle-ci. De la "neige" tombe, les rues semblent mortes, et pourtant nous basculons dans l'obscurité et c'est bien ici qu'elle semble vivante. Le bestiaire et les décors possèdent tous une symbolique si on veut essayer d'en interpréter la portée. L'ambiance est oppressante et le joueur devra faire souvent des pauses pour que l'angoisse redescende. C'est un jeu physique, le plus physique qui m'ait été donné de faire. Ce n'est pas de la peur facile comme on peut en voir souvent. Non, elle est viscérale. Cette peur nous hante même après avoir lâché le pad. Car ce monde, pourrait être le notre. Notre monde de cauchemars. Sauf que celui-ci ne nous appartiens pas, ce qui rend ce que l'on va découvrir davantage imprévisible et effrayant. Cette ambiance est sublimé et c'est un doux euphémisme par une bande son à glacer le sang. Des bruitages incroyables, et notamment la radio qui est une trouvaille merveilleuse. Elle indique la présence à proximité d'un monstre. Mais comme le gameplay n'est pas du tout taillé pour le combat ( je ne sais pas si c'est un défaut du coup ), il vaut mieux fuir à l'entente des fameux grésillements. Et que dire des mélodies d'Akira Yamaoka, à la fois mélancolique et terrifiante, un assemblage qui colle parfaitement à " Silent Hill ". Le scénario est fichtrement bien foutu. Ici pas de facilité de narration avec un gros twist final. Tout est subtilement amené, de la poésie macabre. C'est vraiment dommage que les jeux de la PSone vieillissent aussi mal, car honnêtement, même avec ce gameplay devenu obsolète et ses graphismes datés, " Silent Hill " n'en reste pas moins un chef d’œuvre.