Silent Hill 2 c'est un peu la suite que rêve de faire tout développeur de jeu vidéo après avoir sorti un jeu ayant bénéficié d'un succès critique et populaire assez important : on s'éloigne du jeu précédent tout en gardant certains traits en commun, et cet éloignement permet une nouvelle fois d'aller tutoyer les sommets, mais sans se répéter.
Car Silent Hill 2 oublie le côté crade du premier opus, et verse à la place dans une ambiance plus feutrée, où l'horreur et l'oppression sont certes toujours présentes, mais de manière bien plus nuancée, ce qui va permettre de développer considérablement le volet psychologique de l’œuvre.
J'ai beau préférer l'ambiance cra-cra du premier, ce deuxième opus est si finement ciselé qu'il est fascinant à parcourir. Le symbolisme de tous les instants vous invite à réfléchir à la signification des évènements auxquels James est confronté, et on pourrait passer des heures à décortiquer les sens cachés du jeu.
On ressent également ce doux virage mélancolique dans la musique, plus rêveuse et moins cauchemardesque que celle du premier. Elle n'est plus là pour vous vriller le cerveau comme une perceuse, mais plutôt pour souligner l'onirisme du voyage de James dans les ténèbres de la ville de Silent Hill.
Les clefs de la compréhension de l’œuvre sont cette fois-ci fournies à tous les joueurs, car l'histoire est bien plus limpide et, si des zones d'ombre subsisteront dans l'esprit de ceux finissant le jeu pour la première fois, ils auront une bien meilleure compréhension globale des évènements. On est loin de la vision fragmentée et opaque de l'intrigue qu'offrait Silent Hill premier du nom, et c'est pas plus mal.
Un véritable chef-d’œuvre d'horreur, et un immense jeu.
20/20