Peut-on se faire le critique d'un jeu sorti en 2001 en y jouant pour la première fois en 2022, non édulcorée de nostalgie ? Car il est vrai que le jeu vidéo est un média artistique qui vieillit plus mal que les autres, les affres du temps marque celui-ci très nettement. Mais tentons l'expérience :
Silent Hill nous plonge dans la ville éponyme. James, notre héros, doit y retrouver une femme, Mary, qu'il a promis de revoir dans ce lieu apparement si spécial pour eux. L'endroit est nimbé d'une brume épaisse, signe d'une illusion dont nous joueurs, mais également un James assez incrédule, sommes les victimes. Cependant la ville semble envahie de monstres humanoïdes diformes et sans visages. Nous tenterons de nous faufiler à travers rues, bâtiments, hotels, appartements et autres parcs à l'aide de différents objets clés que nous trouverons au cours de l'aventure, dans notre quête pour démêler le vrai du faux et découvrir ce qu'il se trame réellement dans ce lieu malsain.
Car c'est là l'interêt principal du jeu, si le principe de base est classique : exploration à la RE à base de ( très nombreuses ) clés, énigmes pour accéder à tel endroit tout en tuant ou esquivant quelques ennemis dans des couloirs exigus... La récompense recherchée par le joueur se situe plus dans les bribes d'histoire et de narration qui nous sont distillées que par des armes ou pouvoirs.
Ce scénario se distingue plus par la façon dont on y a accès que par sa profondeur et sa qualité, tout comme James nous traversons l'horreur et l'angoisse pour en savoir plus, cette lutte nous aide à nous identifier au personnage. Par le gameplay nous avons accès au psyché en souffrance de notre héros, soulignant ce qui peut parfois faire du JV un média absolument unique par son immersion. J'ai pu voir des critiques dithyrambique sur la qualité exceptionelle de l'histoire mais je n'irais clairement pas jusque là, c'est sympa sans plus. Les cinématiques sont pas trop mal mais elles sont souvent coupées trop tôt et on se retrouve avec des dialogues avec les graphismes in game c'est franchement dégueu. On peut souligner le magnifique voice acting pour le personnage de Mary.
Niveau gameplay, c'est un peu la souffrance. on pilote un tank dans des lieux exigus avec une infinité de portes pour la plupart fermées à jamais de manière très redondante, le design des niveaux est à peu près toujours le même. On a une carte qui nous indique les lieux visités c'est déjà ça. Le bestaire est hyper limité et il n'y a pas spécialement de plaisir à se débarasser des ennemis qui nous bloquent, franchement on veut juste tracer notre route. L'immersion notamment par le sound-design est vraiment pas mal, il faut absolument jouer seul la nuit sinon aucun interêt évidemment.
Silent Hill est un jeu vraiment marquant de par son immersion mais dont le gameplay a mal vieilli. Le genre dont on aimerait avoir pu profiter à l'époque de sa sortie.