Avant tout, un mot sur mon expérience de jeu.
J'ai fini le soft une première fois en mode facile, impressionné par la bête et craintif d'avoir les chocottes ! J'ai été étonné des nombreux espaces vides traversés, puis, une fois à la fin, j'ai constaté que bon nombre de monstres ou de séquences manquaient à l'appel dans ce mode (on le voit via la cinématique de fin, qui compile des scènes marquantes du jeu).
Je recommande le mode normal (ou plus difficile encore, pour les amateurs de challenge).
Une fois le bon mode choisi, je suis frappé directement par la qualité numéro 2 du jeu : l'ambiance.
Celle-ci se pose tranquillement, via une longue séquence introductive dénuée de danger (ce que l'on ne sait pas), où la lourdeur des lieux que l'on va visiter, s'imagine tout d'abord, à travers les bribes d'informations que nous transmet James, le héros qu'on incarne.
Quand le jeu avance, avec ses monstres (en particulier et pour la première fois, le croquemitaine effrayant Pyramid-Head), avec la ville de Silent Hill (et sa dualité dans les décors), et avec les personnages secondaires que l'on rencontre, je m'immerge dans ce qui est clairement un hommage à Lovecraft et à ses rêveries cauchemardesques. Et pour ma part : un hommage très réussi.
Tout au long de l'aventure, je suis hypnotisé par ce qui est, pour moi, la qualité numéro 1 de ce Silent Hill : le rythme.
Vraiment j'admire le travail qui a été fait ici, pour accroître progressivement la bascule, entre le monde en dehors de Silent Hill (d'où vient James), et sa destination, à savoir, les tréfonds cauchemardesques de...je n'en dirai pas davantage pour ceux qui aimeraient s'y frotter.
En tout cas il y a un boulot admirable sur les décors, les situations, les musiques, et la difficulté, pour nous balancer dans ce voyage de manière progressive. Pour moi ce point est même exemplaire.
Enfin, le dénouement est variable ce qui est appréciable (il y a plusieurs fins).
Pour ma part j'ai obtenu la fin "Maria", excellente je trouve.
J'ai adoré le combat final.
J'ai adoré la scène où on se cache dans un placard.
Pour terminer, et expliquer ma note, je dirais que les graphismes sont bien fichus mais sans être exceptionnels (en particulier, je trouve certains décors un peu pauvres, et certains ennemis un peu flottants / inconsistants) , et le plaisir de jeu est bon mais sans plus (pour ma part, quand j'y repense, ce point n'est pas inoubliable).
Pour le rythme, l'ambiance très marquée, le dénouement qui prend aux tripes, et le tout qui transpire le cauchemar poisseux introspectif, je dis : merci, James.