Sim City n'a pas si bien vieilli. Histoire de toucher au mythe (et de ne pas mourir con), j'ai lancé avec plein d'espoir le jeu auquel le genre de simulation de construction de ville doit probablement tout. Plus d'un quart de siècle tout de même, c’est qu'il n'est plus tout jeune, et ça se ressent bien.
L'ergonomie bien sur, d'époque, peu intuitive. On jongle entre la map où on fait tout notre chantier et une fenêtre pour les diverses stats sous fond de représentation de la carte. L'ensemble est régi par une logique qu'il faut apprendre (lire le manuel, c’était une question de vie ou de mort à l'époque), sauf que t'as beau connaitre les core mechanics du bordel par cœur, on lutte constamment vu que le jeu va passer son temps à te mettre des bâtons dans les roues. Un bâtiment qui explose d'un coté, un séisme majeur de l'autre, et au milieu les incendies qui restent le pire ennemi du joueur tellement ton équipe de pompiers est aussi peu efficace que la DDE en temps neigeux. Et bien sûr, pendant ce temps-là, la populace t'emmerde parce que les rues sont bouchées, que les taxes sont trop élevés (mais je viens de les baisser bordel !) et pour diverses raisons demandant plus de pognons pour répondre aux attentes. On te demande plus tout en voulant t'en donner moins en retour. Hahaha...
Dans le genre chiantos, tu fais tes travaux pépère, et là l'écran se fige à cause d'un évènement, que ça soit une catastrophe où juste parce qu'il y a des embouteillages. Du coup, la partie de map sur laquelle t'avais zoomé n'est plus la même vu qu'on te montre le problème. Et là, va retrouver ta zone de travail quand c’est une mégalopole surpeuplée...
D'ailleurs le jeu ne laisse que peu de marge de manœuvre. Si la population de ta ville se fait la malle, tu te tapes des années sans budgets, avec tout les problèmes que ça engendrent, et pour se rattraper, ben faut se lever tôt. Du coup, passé la phase découverte et apprentissage des mécaniques du bousin, je me suis plus ennuyé qu’autre chose, le coté fun du concept étant surmonté par les divers soucis liés au caractère punitif du gameplay.
À coté du classique mode où l'on construit des villes de A à Z, les développeurs ont inclus des scénarios pour mettre le joueur à l'épreuve. Une idée sympa qui ajoute un peu de fraicheur, et qui, personnellement, m'a permis de faire joujou avec une vraie cité super bien construite. Ouais, c’est pas demain que je vais devenir architecte. Donc, ça varie de la catastrophe naturelle (et surnaturelle avec ce Tokyo des 50's attaqué par une "amarante" géante à défaut de Godzilla car marque déposée, tout ça) à la restructuration d'une grosse ville mal aménagée. Et avec un temps de mandat de maire limité. Je vous laisse deviner le sort des mauvais gestionnaires. L'histoire ne dit pas si on touche quand même un parachute dorée.
Bref, Sim City, c'était bien à sa sortie, parce que novateur et plein d'idées. Aujourd'hui, t'as l'impression d'avoir affaire une vieille démo d'un jeu pas fini. Dommage, car sur le papier, ça me donne bien envie, mais c’est pas encore le super soft qui va me faire accrocher des heures entières non-stop. Peut-être avec les suites. Je verrais bien. C'est non sans peine que je tourne la petite page avec cet opus fondateur. La vie de maire, c'est pas facile, avec tout ces cons de citadins qui sont jamais contents.