SimCity par Alexleserveur
Oui, Sim City 4 et son extension Rush Hour ont laissé des souvenirs impérissables. Tellement impérissables que l'horrible Sim City Sociétés a été tout simplement oublié, évincé de la série, même par la communication officielle d'EA qui clamait haut et fort le retour de Sim City "après dix ans d'absence". Bon, maintenant qu'on a glissé la poussière sous le tapis, que vaut cette nouvelle version ?
S'il y a bien une chose dont on a entendu parler durant la gestation de ce Sim City cru 2013, c'est bien le "tout nouveau moteur révolutionnaire incroyable et formidable", le désormais célèbre Glassbox. Concrètement, qu'est-ce que ça change ? En gros, il s'agit d'un réseau d'agents qui partent d'un émetteur (la centrale pour l'électricité, le château d'eau pour l'eau, etc.) jusqu'aux bâtiments. De la même manière, les services ne fonctionnent plus par aire d'effets, mais selon le réseau routier. C'est plutôt logique, bien imaginé, et déjà présent dans Cities XL pour ceux qui s'en souviennent. Le souci, c'est que Sim City a quand même des soucis de pathfinding. Combien de camion-poubelle n'ai-je pas vus faire des allers-retours incessants sur une portion de route sans raison ? Combien de bus se retrouvent coincés parce qu'on a posé un arrêt du "mauvais" côté ? Alors oui, dans l'ensemble, Glassbox est une bonne idée et fonctionne plutôt bien, mais il y a quand même quelques ratés qui prouvent que le titre manque de quelques finitions, s'il fallait encore le prouver.
On ne va pas tirer sur les serveurs, ça ne sert plus à rien. C'était prévisible, ils n'ont pas prévu, mais au moins ils ont réagi et le jeu devient jouable. Mais le mode multiville, basé sur l'échange de ressources et de services, n'est pas aussi sympa qu'on aurait pu le croire. Déjà parce qu'encore une fois, Cities XL avait fait mieux, même si la bourse internationale n'a pas duré bien longtemps à cause de l'échec commercial du jeu, aussitôt recentré sur le solo offline (bien loin du "toujours online" de Sim City). Et puis il y a le compteur RCI qui devient tout simplement fou dès lors qu'il subit la pression des villes voisines. Indécis, il affiche des demandes faramineuses pour certaines zones, avant de se rétracter complètement. Pis encore : la demande est parfois forte pour un type de zone alors que les bâtiments correspondants dans la ville ne parviennent pas à employer. Certes, l'offre et la demande sont deux choses volatiles, mais là, c'est tout simplement mal maîtrisé.
Autre point qui me chiffone : le zoning. Oui, laisser de côté la fameuse grille qui ne permettait que de construire des villes à l'américaine était une bonne idée. Le traçage des routes dans ce nouveau Sim City est d'ailleurs très agréable, simple, avec des outils efficaces et des guides pratiques. Mais le zoning est mal foutu. Je n'ai pas d'autre mot, je le trouve trop peu pratique, bien loin de l'outil de zoning de Cities XL. Oui, encore une fois Cities XL. Et puis la cerise sur le gâteau, c'est quand même la taille des cartes. On frôle quand même le ridicule. Je veux bien essayer de croire que les calculs imposés par Glassbox nécessitent des efforts colossaux (ou essayer de faire semblant de le croire), qui font qu'il vaut mieux restreindre les villes pour ne pas finir par griller son PC, mais quand on voit qu'on atteint déjà la bordure opposée en deux heures de jeu et qu'on doit commencer à choisir entre le stade ou l'aréoport, on pète un plomb.
Mon article semble peut-être à charge, mais il est simplement à la hauteur de ma déception. Sim City n'est pas un plantage total, il reste assez agréable, mais ne me scotchera pas des centaines d'heures comme ses prédécesseurs. J'avais vraiment apprécié Cities XL, en dépit de ses défauts (je vous invite à lire mon test). Aussi, quand j'ai appris que Sim City revenait, et surtout que c'était Maxis qui était aux commandes, j'étais vraiment impatient de découvrir le résultat. Je me disais qu'avec tout ce qui avait été fait du côté de City Life et de Cities XL, le résultat ne pouvait qu'être à la hauteur. Et non. Dommage. Will Wirght, tu me manques.