Après un peu plus d'une heure sur Skull and Bones, je n'ai déjà plus aucune envie de le relancer.
Le jeu ressemble à un MMO de début 2000, jusque dans l'UI de quêtes, avec la liste des récompenses et le bouton "Accepter". On y trouve aussi le fameux "hub social" où vous consultez vos emails et craftez toutes sortes de merdes dans les stations dédiées.
Les NPC vous donnent des quêtes qu'on qualifiera gentiment de rétro, à base de "tue X ennemis", "collecte X ressources" ou les sempiternelles quêtes FedEx, et tout ça passe par un dialogue sans vie en plan fixe sur un personnage aux animations faciales d'un autre âge.
Puis, vous vous téléportez sur votre bateau, parce que les animateurs étaient en grève, et naviguez sur un océan réalistement vide et chiant, recouvert d'un énorme bordel de HUD. Les premières quêtes consistent à exécuter des QTE boiteux pour collecter du bois ou du métal. Clic Clic Clic et c'est reparti pour 2-3 minutes d'ennui à naviguer en ligne droite. Si encore je pouvais aller me prendre un café, mais le gouvernail est tordu ou mon équipage est incapable de voguer droit.
Les combats se déroulent comme dans Odyssey, amputé de la moitié des fonctionnalités. Vous tirez sur des éléments rouges qui brillent et une fois le navire affaibli et prêt à être abordé, quand je me préparais à un peu d'action sur le pont, sabre au poing... ça ouvre un vieux menu de loot parce qu'il n'y a pas de combat en dehors des tirs de canons. Mais vous pouvez acheter des canons en or dans la boutique, alors tout est pardonné.
À part ça, on coche toutes les cases du gros GaaS qui tâche, truffé de microtransactions et de merdouilles saisonnières, collés sur un jeu à 70€. Et comme le jeu est toujours en ligne, que vous le vouliez ou non, vous verrez sans cesse d'autres bateaux surmontés d'un logo Ubisoft, histoire de bien péter l'immersion. Et est-ce qu'on parle des barbes ? Mieux vaut ne pas en parler.
Oh, j'ai failli oublier de mentionner l'histoire : la motivation de votre personnage est littéralement : "je veux être le plus grand pirate du monde". Alors vous parlez au boss de la mafia locale que vous venez tout juste de rencontrer, mais qui répond "Je vais t'aider à devenir le plus grand pirate des sept mers". Dix minutes plus tard, vous lui apportez des planches craftées à l'huile de QTE et il vous fabrique un bateau. Sur l'écran de célébration, il y a des feux d'artifice et votre personnage applaudit comme un teubé, parce que l'expérience AAAA est subitement devenue un jeu mobile.