Et voilà qui est fait ! Je viens de terminer ce fameux Sleeping Dogs ! Longuement recommandé par un pote (coucou Raoh-san) avec qui nous partageons les même gouts à 99%, j'ai fini par craquer sur le GTA-like de Square Enix, grand bien m'en a pris !
Car si j'adore jouer aux jeux de la saga de Rockstar, force est d'avouer que ses "rejetons" et moi, c'est loin d'être une histoire d'amour; et même si j'ai pu jouer à quelques GTA-like depuis le grand essort de GTA 3, à chaque fois j'ai fini par m'y ennuyer très vite, avec une impression de tourner en rond, comme si ce joyeux bordel qui s'offre à moi manquait d'un petit quelque chose, du je ne sais quoi qui fait que la sauce prends chez Rockstar et pas chez les autres. Loin de moi l'envie de faire une liste de mes expériences en monde ouvert, mais grosso modo les Saint Rows m'ont fait chier avec leur coté trop ouvertement WTF, The Getaway était trop rigide, le gameplay de Driv3r manquait de piquant, et True Crimes était chiant comme la mort, répétitif, trop vaste, bâclé... Quand on sait que Sleeping Dogs était, avant son abandon par Activision et son rachat par Square Enix, True Crime 2, j'avoue que je suis sur le cul !
Tout dans Sleeping Dogs respire la réussite du genre et démontre que United Front Games, loin de vouloir singer à tout va le Maître, a pris soin de bien étudier ses leçons et proposer une copie travaillée et soignée. A commencer par la narration, qui s'inspire énormément du cinéma d'action Asiatique pour plonger directement le joueur dans l'ambiance, apportant au titre sa propre identité bienvenue. Le scénario propose quelques rebondissements qui, s'ils peuvent sembler parfois convenus, tiendront les joueurs en haleine, donnant toujours envie d'aller plus loin. Niveau gameplay, c'est également un quasi sans fautes, avec au menu de la conduite purement arcade (particulièrement grisante) et des séquences en TPS qui remplissent le cahier des charges 2012 (cover system, un peu de Bullet Time...) comme dans n'importe quel GTA-like donc; mais là où Sleeping Dogs se montre audacieux et tire son épingle du jeu, c'est dans ses deux features "bien à lui" : un système de combat en corps à corps travaillé et défoulant, un peu comme celui des Batman de Rocksteady, proposant au joueur de jongler entre différents combos, des chopes, des contres et des interractions avec l'environnement (pour des finish moves souvent très classe); et un concept de free run / parkour joliment mis en scène dans des courses poursuites urbaines à faire palir d'envie Luc Besson !
Niveau contenu, rien à redire pour ma part : la map est grande sans en devenir rébarbative à traverser et parcourir, l'histoire principale se compose de deux séries de missions qui se croisent et recoupent à l'envie (une série triade, une série police) et le contenu annexe est conséquent, varié et surtout il porte bien son nom car il est annexe et donc non obligatoire (coucou Saint Rows !) ; on y retrouvera des courses de rue, des missions d'escorte, des bagarres de rue (la réponse réside au coeur du combat !), du karaoké qui se joue comme une version light de Guitar Hero... Il y a de quoi faire pour meubler entre deux missions, et la campagne se permet même de se passer de temps morts. Certains diront que c'est peut être court, mais j'ai trouvé le tout suffisemment bien dosé et rythmé pour proposer une aventure mémorable. De mon expérience du genre (du "sous Rockstar" donc), une plus grande map ou une histoire rallongée m'auraient plus que probablement gavé au point de ne plus toucher au jeu.
Sleeping Dogs est donc une excellente surprises, un jeu comme on aimerait en voir plus souvent, de ceux qui ont l'audace d'avoir une identité propre à une époque où tout copie sur tout (paradoxal quand on voit qu'il s'agit d'un GTA-like d'ailleurs), un véritable condensé d'action et de fraicheur doublé de personnages charismatiques et d'une histoire intéressante, lui offrant une place au panthéon des meilleurs jeux de 2012 ! Bien vu Square Enix de ne pas avoir laissé mourir le projet !