Slipstream
6.7
Slipstream

Jeu de ansdor et BlitWorks (2018PlayStation 4)

Ce test est intégralement écrit en écoutant l’OST du jeu.

Slipstream est donc un jeu de course orienté arcade, très arcade sorti initialement en 2018 sur Windows, Mac et Linux mais qui a connu une sortie sur consoles PS4, Switch et Xbox One le 7 avril 2022 pour un prix initial de 8,99€.



Slipstream est un jeu de ansdor derrière qui se cache, pour ce jeu, deux personnes : Sandro Luiz de Paula pour le code et les graphismes et effoharkay pour l’OST et le sound design. La première chose qui marque lorsqu’on lance le jeu, c’est bien sûr le moteur graphique qui semble être un héritier direct de Power Drift en version ++ : meilleure définition, plus de sprites, animations plus fines, 60 fps… mais tout en gardant une direction artistique old school. Comme si les artistes de l’époque avaient continué leur travail mais avec plus de pixels à leur disposition.

Et ceci contribue à l’impressionnante sensation de vitesse qu’on ressent à la conduite des voitures du jeu. Comme vous pouvez le constater sur la vidéo ci-dessous, quand on fonce à plus de 200km/h dans Monument Valley en passant sous les arches de pierre, on retrouve les sensations des meilleurs jeux SEGA !

Mais il n’y a pas que de Power Drift qu’ansdor s’est inspiré pour bâtir leur jeu. En effet, il y a plusieurs modes de jeu dont un Battle Royale, éliminant le dernier à chaque portion de course ou un Grand Prix enchaînant les courses en comptant les points (avec ou sans la possibilité de faire évoluer sa voiture au fil des courses avec l’argent empoché), des courses uniques et un Time Trial.


Cependant, on notera surtout une belle inspiration de Outrun avec une enchaînement de 5 courses en continu avec le choix entre 2 autres courses à chaque fois en tournant à gauche ou à droite.

Et il reste le cœur du gameplay, la conduite.
Et là, aucune ambiguïté possible : avec son système de dérapage en imprimant une direction puis en freinant et ré-accélérant, c’est clairement Ridge Racer qui est convoqué. On dérape à gauche, on dérape à droite, on manœuvre parfois avec précision mais toujours avec vibrations. En effet, leur intensité se règle mais je l’ai mise à fond et à chaque virage, on dérape et donc la manette vibre. Sachant que presqu’aucun virage ne peut se prendre à pleine vitesse sans déraper, la batterie de votre manette risque d’en prendre un coup ! Et pour ajouter à l’immersion, d’autres options sont disponibles : l’inclinaison de l’écran (enfin, l’écran virtuel seulement… encore qu’avec un bras mécanique…) et un tremblement lors des mouvements brusques ou des accidents. Ce n’est pas révolutionnaire mais quand on les enlève, on sent la différence, tout comme les vibrations, en fait !

Et pour plaire aux casual gamers (mais j’en suis un car je l’utilise souvent), il y a même une fonction Rewind, à l’image de ce qu’on trouve dans des jeux des série GRID, Forza ou Need for Speed. À tout moment, mais on s’en sert surtout lors des accidents, il est possible de revenir en arrière, jusqu’à 5s. La durée de rembobinage est déterminée par le temps de recharge : plus on attend entre deux utilisations, plus la jauge se remplit et plus longtemps on pourra l’utiliser. Ce temps de recharge est une bonne idée pour ajouter une touche de stratégie à cette fonction qui rendrait autrement le jeu trop facile : on n’est pas avec un émulateur ici ! Faut-il que je rembobine maintenant ou attendre encore un peu ? Et si je l’utilise maintenant mais qu’ensuite je me vautre de l’autre côté du virage, je ne pourrai alors plus l’utiliser ! sont le genre de questions que vous vous poserez. Et croyez-moi, ce sont des exemples vécus.

Enfin, il ne faut pas oublier ce qui donne le titre à ce jeu : le slipstream, l’aspiration. Comme dans beaucoup de jeu de courses (même Mario Kart), en se plaçant derrière une voiture, on peut profiter de l’aspiration. Ici, ça se matérialise de façon physiquement incorrecte mais très pratique d’une jauge à remplir qui la déclenche et se prolonge même après avoir dépassé. Ça permet ainsi de continuer à avoir du slipstream en se plaçant derrière la voiture suivante… et ça peut durer plus de 15s (puisqu’il y a un trophée pour avoir tenu pendant cette durée en slipstream). Ça permet d’avoir un boost et donne de l’intérêt au trafic (que l’on peut paramétrer dans certains cas).

En plus des différents modes de jeu, il y a également 5 voitures aux comportements différents mais classique (la plus véloce, la plus maniable, celle avec la meilleure accélération…) et une vingtaine de tracés différents : outre le désert de Monument Valley, on a droit à de la ville avec Morning City, de jolies fleurs dans Marble Garden, de la neige avec Ice Cap ou encore de la plage avec Resort Islands.

Et pour accompagner les tulipes et les palmiers, effoharkay (Aerannis, Meow Sushi Night…) a composé 23 pistes (dont une lors de la sortie de la version 1.1 du jeu) qui donnent toute la pêche !
Une pêche faite d’électro et de synthé qui permettent de facilement s’imaginer cheveux au vent à 200 km/h sur une plage californienne. Et, comme le disait Jorge lors des Retro News, il y a aussi une piste qui lorgne du côté de Drive et je pense qu’il parlait de Final Pass. Mais voilà, tout n’est pas rose et nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours et de barbe à Papa donc il faut parler des défauts. Pour son prix raisonnable, on ne peut pas blâmer son contenu et même si les circuits sont courts (1 minute en moyenne), il y en a 16 plus des courses cachées.

Je regrette par contre que l’évolution des voitures ne soit disponible que dans un seul mode, qu’elle ne soit pas plus mise en avant et pas plus complète. On a presque l’impression que c’est une possibilité ajoutée au dernier moment, d’autant plus que, dans le même mode, on peut carrément faire sans (mais au moins les joueurs ont le choix).

Non, là où le bât blesse vraiment, c’est quand même au niveau du cœur du gameplay. En effet, la conduite basée sur les drifts n’est pas très profonde et même si c’est un jeu d’arcade, on en fait vite le tour. En effet, à partir du moment où on a compris que tous les virages doivent se drifter et même s’il faut parfois être précis, ce qui prend environ 1h, on a fait le tour du gameplay et ce ne sont pas les adversaires qui poseront de gros soucis.

En conclusion, on doit saluer les efforts et le talent de ansdor et effoharkay de nous avoir livrer un jeu hommage, certes très appuyé (parfois trop) mais qui trahit tout l’amour qu’ils ont pour les jeux de courses d’arcade des années 90. Techniquement, ils sont arrivés à un point vraiment impressionnant et qui fait honneur à ses aînés. Il y a plusieurs voitures et une vingtaine de circuits qui mettent assez souvent en avant leur moteur héritier du Super Scaler de SEGA, accompagnés par des musiques hyper entraînantes, le tout pour un prix raisonnable. Maintenant, c'est un jeu tellement typé arcade que le gameplay n'est pas très profond et, s'il poursuit dans la voie de ses illustres ancêtres, il leur rend hommage sans vraiment apporter son grain de sable au genre et je sais que ça va en refroidir certains.

sseb22
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le 20 avr. 2022

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