La fachosphère.

Pour son deuxième opus sur Playstation 4, Rebellion se devait de se racheter après le très décevant Sniper Elite 3. Le jeu a pour nouveau cadre l'Italie fasciste de Mussolini, mais cela sera-t-il suffisant pour rendre cet épisode meilleur ou les développeurs ont-ils également amélioré leur recette?

Böhm de Venise.

Avec Sniper Elite, il ne faut pas s'attendre à un scénario recherché, tout juste un prétexte (en plus de la Seconde Guerre mondiale) afin d'enchaîner les missions les unes après les autres, même si des efforts ont été fournis dans le domaine de la narration. En effet entre chaque mission, en plus d'un briefing sommaire, Karl Fairburne le héros que l'on incarne, pourra discuter avec des alliés afin d'en savoir plus sur les prochains objectifs de mission ainsi que sur l'avancé de la situation. Rien de renversant mais c'est un petit plus agréable.

L'action se déroule en Italie avant le débarquement de la Sicile en 1943. Les nazis ont développé une nouvelle arme destructrice: un missile à tête chercheuse capable de renverser le cours de la guerre en leur faveur. Les services secrets britanniques et américains coopèrent ensembles afin d'empêcher les nazis de réussir leur plan. Mais aussi de s'emparer si possible du responsable du projet en n'hésitant pas à faire des alliances douteuses... L'occasion pour Karl de voir du pays. Il faut dire que l'Italie est beaucoup moins monotone d'un point de vue géographique que l'Afrique du nord. Ville, forêt, montagne, plage etc... seront de l'aventure afin de garantir de la variété et du dépaysement pour chacune des huit missions présentes dans le jeu.

Tir de précision chirurgicale.

Sniper Elite 4 conserve sa formule bien rodée de TPS/infiltration où l'on incarne un tireur d'élite. La principale nouveauté réside dans la verticalité des niveaux. Notre héros pourra grimper facilement sur des corniches pour se mettre en hauteur, ou surprendre un ennemi au bord d'une falaise pour le jeter dans le vide façon Nathan Drake. D'ailleurs le corps à corps a été amélioré pour rendre les phases d'infiltrations beaucoup plus agréables. Enfin agréable est un bien grand mot à cause de certains défauts qui n'ont toujours pas été corrigés. A commencer par le système de couverture automatique qui n'est pas des plus optimale. Il faut bien se placer à l'extrémité d'un coin ou d'une porte pour pouvoir être à couvert. Le déplacement en caméra à l'épaule est toujours aussi lent ce qui oblige presque le joueur à se mettre à courir en prenant le risque de se faire remarquer. Autre point critiquable qui commence à dater est l'intelligence artificielle qui nous renvoie quinze années en arrière. On retrouve toujours le syndrome de l'IA qui une fois que sa phase d'alerte est terminée retourne à son poste comme si de rien était, malgré les cadavres alignés par terre. Sans oublier qu'il arrive encore aux nazis de voir à travers les murs... Je sais qu'ils sont supposés être la race supérieure mais là c'est abusé!

En ce qui concerne le gameplay au fusil de sniper, quelques nouveautés font leurs apparitions. En plus de devoir gérer sa respiration et l'effet de Coriolis (gravité de la Terre qui affecte la balle), le vent est à prendre en compte. Après chaque tir réussi se déclenche une kill cam montrant l'impact de la balle dans le corps de la malheureuse victime en vision rayon X. Pour les tirs au-delà de 100 mètres, il sera déterminant d'apprendre à gérer ces paramètres. D'ailleurs la mire pourra être ajustable. Cette fois il sera possible d'utiliser un silencieux pour son fusil. Mais attention ça ne rendra pas le jeu beaucoup plus facile pour autant. D'abord parce qu'il faut des munitions spécifiques qu'on ne trouve que très rarement dans les niveaux et qu'ensuite ces balles sont de plus petits calibres et disposent d'une très faible portée. Il est conseillé d'utiliser les munitions à balles perforantes classiques et de camoufler le son de ses tirs par différents bruits ambiants d'un niveau tel que des bombardements, le passage d'un avion ou la mise en fonction d'un générateur électrique par exemple.

Un sacré barda.

Les niveaux sont ouverts permettant différentes approches pour remplir les objectifs dans l'ordre désiré un peu à la manière d'un Hitman. Contrairement à l'épisode précédent, Sniper Elite 4 dispose d'un level design de qualité et est assez riche en détails. Les décors traversés sont crédibles et les graphismes restent corrects dans l'ensemble malgré un léger alliasing persistant. La qualité sonore est plutôt moyenne. Les bruitages sont mal mixés et la VF est inégale. Là où Sniper Elite 4 fait fort c'est sur son contenu tout simplement gargantuesque! Les huit missions prendront entre une heure et demie à deux heures pour ceux qui rempliront tous les objectifs primaires et secondaires. La campagne solo est jouable également en coop mais en ligne uniquement. Les différents modes de jeu en ligne reprennent les classiques de la licence comme le mode Observation où un joueur incarne un sniper devant protéger son coéquipier s'avançant à travers les lignes ennemies. Bref il y a de quoi faire tant Sniper Elite 4 se montre généreux. Et pour ceux qui possède une TV 3D, sachez que Rebellion continue de soutenir la 3D Stéréoscopique avec sa licence.

Les PLUS:

• Un contenu généreux.


• Le level design.


• La liberté d'action.


• La variété des environnements.

Les MOINS:

• IA obsolète.


• Système de couverture automatique.


• Le mixage sonore.


• Déplacement caméra à l'épaule trop lent.

Sniper Elite 4 fait oublier le mauvais souvenir que fût le troisième épisode. Avec une réalisation de qualité, une variété des missions bienvenue et un gameplay offrant une liberté d'action totale, le dernier jeu de Rebellion propose le meilleur épisode de la série. Surtout qu'il y a de quoi s'occuper un bon moment sur la galette. Pour une éventuelle suite, il serait temps de corriger les défauts inhérents à la franchise qui deviennent difficilement pardonnable.