Soma reprend à peu de choses près la formule d'Amnesia : The Dark Descent, à savoir de l'exploration dans un environnement toujours plus angoissant et repoussant où s'installe une atmosphère terrifiante, favorisant l'imagination et la tension soutenue.
Cette histoire-ci nous emmène, après une brève introduction, dans une plateforme sous-marine sur le point de rompre, où la structure métallique contraste avec une infestation à l'allure biomécanique répugnante. Très vite, l'identité même de notre avatar est remise en question, et s'ensuit une aventure narrative ponctuée de dialogues et de lecture de journaux et d'emails et où transhumanisme, clonage, existence de l'âme et définition de l'être humain cohabitent pour produire une expérience aussi touchante que dérangeante.
Comme on pouvait s'y attendre, Soma offre ces moments de malaise, de dégoût et de peur dont les développeurs de Frictional ont désormais le secret, même si l'expérience dans sa globalité est largement moins tétanisante que celle d'Amnesia : la tension n'est pas omniprésente , il y a des phases de repos, à mon avis trop nombreuses en milieu de jeu.
Trois passages m'ont vraiment marqué :
les petites courses-poursuites dans les laboratoires de Théta, l'arrivée à Tau (avec l'apparition brillante du monstre, et on est prévenus en plus !) et l'intégralité de la traversée dans les Abysses.
Soma n'est peut-être pas aussi crispant qu'Amnesia (encore que, il y a quelques pièges, je me souviendrai longtemps de ce passage dans les tunnels abyssaux, bande de fumiers !), mais son histoire m'a paru bien plus intéressante, grâce aux thèmes abordés et au traitement de certains sujets, par exemple, la façon dont l'esprit humain traite les contradictions, et recherche de l'espoir, ayant peur de réfléchir, jusqu'à l'instant où la logique lui est imposée de force et le met face à son trépas (ou à son isolation… ce qui semble être bien pire). Enfin, les personnages principaux sont attachants, même s'ils paraissent assez peu gênés par l'horreur qui les entoure.