La même inventivité visuelle que Inside, la même cohabitation ingénieuse entre gameplay et narration mais malheureusement pas la même fluidité de l'action et les mécaniques de jeu intuitives.


Dès le commencement de ce périple crépusculaire, il y a une certaine hésitation dans les commandes à effectuer, les tâches à accomplir et ce constat se réitérera à plusieurs reprises durant l'aventure; qu'il s'agisse des objets utilisables dans le décor, des obstacles à franchir dans un Level Design qui paraît souvent trop cloisonné ou de la progression globale du récit, il y a un manque de clarté évident en comparaison de son illustre prédécesseur et il est difficile de cerner à quel point cette confusion résulte d'une maladresse de conception ou d'une volonté consciente de rendre sa démarche plus nébuleuse; en témoigne un final particulièrement cryptique où une idée visuelle dantesque se voit quelque peu malmenée par un choix de Design franchement hasardeux.


Qu'à cela ne tienne car en dépit de cette interactivité un peu cahoteuse, Somerville demeure une belle œuvre de science fiction qui évoque les classiques ancrés dans l'inconscient collectif en entremêlant habillement le parcours intimiste d'un homme à la recherche des siens avec la destruction globale d'un monde qui n'est pas juste qu'une toile de fond; comme les productions renommées de PlayDead, le jeu parvient efficacement à associer la résolution de ses énigmes avec sa narration environnementale et s'il est un point sur lequel il s'efforce d'aller de l'avant, c'est bien dans la folle ambition de sa mise en scène qui alterne travellings et changements d'échelle pour mieux dépeindre la désolation qui entoure notre protagoniste, quitte à empiéter parfois sur la lisibilité de l'action, il est vrai.


De son prédécesseur (et inspiration évidente), Somerville partage également sa direction artistique de haute volée et un sound design ahurissant, à peine entaché par une représentation assez quelconque des entités extraterrestres, mais surtout sa volonté de s'émanciper des formes de narration traditionnelles : ici pas de dialogues intelligibles et le minimum d'informations visuelles à l'écran, Somerville est un titre qui nous raconte beaucoup sans prononcer le moindre mot.


Un jeu bien trop abscons pour son propre bien.


Mais qui n'en demeure pas moins brillant malgré tout.

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le 23 nov. 2022

Critique lue 192 fois

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Leon9000

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