Sonic est connu pour sa vitesse légendaire, une caractéristique qui a défini le gameplay des jeux depuis le début. Pourtant, chez SEGA, cela ne semble pas suffisant. L’éditeur va demander aux développeurs de la Sonic Team de mettre Sonic et ses compagnons sur des hoverboards futuristes. Le concept est intriguant sur le papier, mais il s’éloigne du charme naturel de Sonic. Pourquoi avoir besoin d’un hoverboard pour un personnage qui incarne déjà la vitesse ?
Le 17 mars 2006, Sonic Riders débarque sur GameCube, XBOX, PlayStation 2 et PC en Europe.
Le récit oppose la Team Sonic (Sonic, Tails, Knuckles et Amy) à la Team Babylon (Jet, Storm et Wave). Le tout est une ruse orchestrée par Eggman pour s’emparer des Chaos Emeralds et d’un mystérieux trésor. Si le scénario est basique, il remplit son rôle en donnant un contexte aux courses, bien que le tout reste prévisible pour un habitué de la franchise. Les nouveaux venus, comme la Team Babylon, apportent une fraîcheur bienvenue et ajoutent un peu de rivalité.
Les courses sont un mélange explosif de vitesse, de virages serrés et de mécanismes complexes. Le dynamisme frôle l’excès : tout va vite, parfois trop vite. La lisibilité en pâtit, et les joueurs doivent investir énormément de temps pour maîtriser les circuits. Si l’intention est de transmettre une sensation d’adrénaline, elle se transforme rapidement en frustration pour les moins aguerris.
Un des aspects uniques du gameplay est la gestion de l’air, qui agit comme une jauge de carburant. Ce système pourrait apporter une profondeur stratégique intéressante, mais il alourdit une interface déjà encombrée. Le HUD regorge d’informations : vitesse, jauges, raccourcis, classement, temps… Tout cela devient vite indigeste, surtout dans des courses aussi rapides.
Comme beaucoup de jeux Sonic récents, celui-ci propose deux campagnes : celle de la Team Sonic et celle de la Team Babylon. Terminer les deux est nécessaire pour débloquer la vraie fin. Bien que cela ajoute de la durée de vie, la structure narrative reste prévisible et manque d’originalité. Cela devient une mécanique redondante pour les fans de la franchise.
Le jeu offre plusieurs modes pour enrichir l’expérience et rallonger sa durée de vie : contre-la-montre, batailles multi-joueurs, et bien sûr, le plaisir de débloquer de nouveaux personnages. Ces derniers incluent non seulement des figures emblématiques de l’univers Sonic (Shadow, Eggman, Rouge, Cream, des droïdes), mais aussi des invités spéciaux issus de l’univers SEGA, comme Ulala, Nights ou Aiai. Ce fan-service séduira sans doute les nostalgiques (et moi).
Chaque personnage appartient à une catégorie spécifique : Speed (vitesse pure), Power (force brute pour briser les obstacles) et Fly (maîtrise des portails aériens). Ce système encourage à adapter sa stratégie selon le circuit et le style de jeu. Les nouveaux arrivants, comme Jet, Storm et Wave, apportent un design cool et charismatique qui se démarque.
Avec 16 circuits au total, on pourrait s’attendre à une diversité plaisante. Malheureusement, cette richesse est ternie par leur nature chaotique. Si les tracés sont visuellement impressionnants, leur lisibilité en souffre, ce qui complique la prise en main. On a l’impression de subir le circuit plutôt que de le maîtriser.
Sonic Riders est un titre audacieux qui tente de réinventer la formule Sonic avec un concept atypique. Si son esthétique et son univers riche séduisent, son gameplay souffre d’un excès d’ambition. Entre des courses trop rapides, un HUD surchargé et des mécaniques superflues, le jeu exige un investissement énorme pour en tirer du plaisir. Il plaira aux fans hardcore de Sonic et de défis techniques, mais pourrait rebuter les joueurs occasionnels. Une expérience mitigée qui symbolise bien les risques pris par Sonic Team.