Sonic Generations, le jeu d'origine, était à la base un très bon jeu. Le meilleur Sonic 3D ? Je dirais Top 3, mais comme tout les jeux Sonic 3D, il souffre de beaucoup d'approximation en termes de gameplay et level-design, souvent on meurt parce que le saut téléguidé ne marche pas, souvent on meurt parce qu'on ne comprend pas ce qu'il faut faire (notamment contre les boss).
Et ce jeu a été l'occasion... De ne pas corriger ces problèmes. Comme si c'était le jeu de base qui tournait sur Émulateur. Il y a vraiment très peu de différence. Par contre je ne saurai pas dire si les deux bugs que j'ai rencontré venaient du jeu d'origine (une caméra qui ne change pas d'angle au moment où elle le devait et une plateforme qui ne s'est pas affichée).
Les stages sont exactement les mêmes, bon je ne m'attendais pas à ce que l'on remplace Speed Highland par Lost World (le stage de Sonic Adventure, pas le jeu) et Seaside Hill par Casino Park, mais vu qu'on avait Sonic Mania qui se place chronologiquement entre Sonic 3 et Sonic Adventure, et que ça a été un des plus gros succès de la licence, j'aurai bien aimé qu'on se serve de cette excuse pour inclure un nouveau stage par segment, genre Studiopolis de Sonic Mania avec les jeux classic, Music Plant de Sonic Advance 2 avec l'ère Adventure et Dinosaur Jungle de Sonic Secret Ring ou Frozen Factory de Sonic Lost World avec l'ère post-Adventure.
La principale chose qui a changé, ce sont les dialogues. Il y a eu beaucoup d'altérations. Alors parfois c'est plus cohérent, comme le fait que Tails se souvient parfaitement de Chemical Plant contrairement au jeu d'origine, mais très souvent, on remplace des répliques drôles par des commentaires banals, ce qui est très malheureux.
D'ailleurs l'animation des personnages ne changent pas depuis le jeu d'origine, ce qui amène des gestes bizarres dans le contexte, un exemple : dans le jeu d'origine, si Knuckles est sauvé par Sonic Classic, Knuckles lui demande s'il n'a pas grossi et Sonic Classic touche son ventre, dans ce remaster, si Knuckles est sauvé par Sonic Classic, Knuckles lui demande où est passé le reste de son île et Sonic Classic touche son ventre... C'est nul.
Le seul personnage dont on change les animations est Amy, pour atténuer son côté... Harceleuse... Pour être honnête, ce n'est que récemment que la Amy officielle des jeux principaux est devenue un personnage appréciable, notamment depuis les comics IDW qui sont canons, autrement depuis toujours, elle est antipathique dans sa manière de coller Sonic à la limite de l'agression sexuelle. Pour tout dire la première version de Amy vraiment attachante est, tenez vous bien, la version Sonic Boom. Intention louable, mais c'est un peu une faute de goût de nous faire croire qu'elle n'a jamais été comme ça.
J'en parle parce que... Je comprends enfin pourquoi Sonic Adventure 1, 2 et Heroes n'ont pas encore leur remake, c'est à cause de l'obsession malsaine d'Amy dans ces jeux.
Après le jeu reste très réussi, et la quête de recherche de Chao dans les niveaux est un plus assez bien, mais ils ont loupé l'occasion d'améliorer l'expérience.
Sûrement en partie car les développeurs ont tout misé sur le jeu secondaire : Shadow Generations.
Un jeu au scénario plus ambitieux où à cause de l'anomalie temporelle de Sonic Generations, Black Doom revient à la vie et tente de s'emparer du corps de Shadow comme nouveau réceptacle.
Puisqu'on est dans le sujet, le scénario. C'est très difficile de détacher cette écriture à l'aspect Edgy de Shadow. Shadow dans Sonic Adventure 2 était sans doute le dernier personnage de contrepartie obscure au héros réussi avant que cela devienne cliché. Mais quand SEGA fait un jeu sur lui, ils jouent beaucoup sur ces clichés. Avec Shadow The Hedgehog, on a mis l'emphase sur le fait que Shadow il est tellement trop Dark qu'il utilise un flingue et roule sur sa moto noir pour dégommer des aliens. Heureusement Shadow Generations n'est pas aussi caricatural, mais on voit que ça joue sur une psychologie Edgy, puisque l'on doit forcer sur le Drama, au point de devenir un peu déprimant.
Ce qui n'empêche pas d'apprécier l'histoire pour l'évolution de Shadow et notamment grâce aux interactions avec Maria et Gérald Robotnik, revenu du passé grâce à l'anomalie. Cela fait beaucoup de bien d'interagir avec cette Maria qu'on n'a connu qu'à travers les souvenirs de Shadow, on peut enfin légitimement s'attacher à elle. Je vois quand même un loupé. Sans qu'on en parle avant, Maria mentionne le fait que Shadow s'est fait de nouveaux amis, je pense que ça aurait pu ajouter du poids à la mythologie Sonic de voir Maria rencontrer Sonic et ses amis.
Surtout que Rouge est très froide lorsqu'on lui apprend qu'on a retrouvé Maria. Oui il y a d'autres personnages, mais ils ne servent vraiment à rien comme Omega ou le charismatique BIG THE CAT (sérieusement, à ce stade, ça aurait pu être n'importe qui), il y a juste Orbot et Cubot avec qui l'on a une quête (et même si j'ai eu envie de la mener jusqu'au bout, la récompense n'était pas à la hauteur des 4 heures que j'ai passé dessus).
Ça reste toutefois une histoire assez prenante avec des enjeux forts et le sentiment que l'on conclut un arc. Voir Shadow et Maria ensemble fait son petit effet, et la fin ne rend pas dépressif comme celle de Kingdom Hearts 358/2, mais on a de la peine.
Concernant le gameplay, si dans Sonic Générations, on se déplace de gauche à droite pour sélectionner les niveaux sur le hub, ici nous avons un petit monde ouvert où entre chaque niveau, on peut explorer les recoins à la recherche de collectibles en nous aidant de nos capacités. Le level-design est plutôt bien construit et on prend plaisir à atteindre les endroits inaccessibles.
Les capacités de Shadow justement, il a de nouveaux pouvoirs lié à son ADN de Black Doom, et s'ils sont très cools sur le papier, dans les faits, c'est différent. Bon pas de vrais problèmes avec Doom Spear et Doom Blast qui fonctionne très bien, Doom Surf est difficile à manier, je ressens même un temps de latence entre le moment où je clique sur la gâchette et l'action que Shadow effectue et les contrôles de Doom Morph ne sont pas instinctif, et ce sont les deux pouvoirs les plus importants pour explorer. Doom Wing à ses inconvénients, mais on peut s'y habituer vite.
Reste les niveaux et dans l'ensemble, sans rentrer dans le détail il n'y a rien à redire. C'est bien fichu en terme de level-design et on n'a pas la même frustration de mourir sans savoir pourquoi que Sonic Generations. Pareil pour les boss, ils sont plus techniques à combattre, pourtant ils sont vachement plus simple à aborder, là où la difficulté des boss de Sonic Generations vient surtout du fait que tu ne comprends pas ce qu'il faut faire.
On peut visiter des niveaux issus des jeux passés de Shadow : Sonic Adventure 2, Heroes et 2006, et issus de jeux futurs, comme Sonic Forces et Sonic Frontier... Attendez ! Et oui, Shadow n'est pas dans Sonic Frontier, rendant son inclusion assez étrange. Mais ça ne dérange pas, mais si on n'a pas la contrainte de mettre un niveau basé sur un jeu où Shadow est dedans, ça aurait été bien de proposer un niveau basé sur un jeu 2D. Sonic Mania en tête, mais je n'aurai pas dit non à un Emerald Hill, un Hidden Palace ou un Sunset Park. Non seulement ça aurait été fun de voir Shadow dans ces niveaux, mais cela aurait permis de décompresser un peu, un grain de folie et de fantasie dans ce scénario tragique.
Donc bilan ? La partie Sonic Generations n'a malheureusement pas bougé. À l'exception des dialogues, vous jouerez au même jeu qu'il y a 13 ans. Cela reste un bon jeu, mais c'est décevant quand on voit tout ce qui aurait pu être amélioré.
Shadow Generations est un ajout non négligeable qui offre une nouvelle expérience à la série Sonic, qui n'est certes pas parfaite en termes de Gameplay, mais qui reste très bien à jouer. La touche de scénario apporte plus d'écriture autour du personnage de Shadow, donnant la possibilité de conclure un arc sur une note douce amer.
Sonic X Shadow Generation n'est pas le Chef d'œuvre vidéo-ludique qu'il aurait pu être, mais il est ce qui se fait de mieux en jeu Sonic 3D.