Roger Ebert a soulevé une polémique extraordinaire sur ces derniers mois en affirmant que les jeux vidéos ne pourraient jamais être de l'art. Il est revenu sur ces propos pour les nuancer, mais pour ma part un des premiers jeux qui me vient à l'esprit pour contrer ces raisonnement rétrogrades est Soul Bubbles.
Soigné dans son esthétique shamanique tribale, très rapide à prendre en main, doté d'un concept enchanteur au possible, Soul Bubbles est un jeu zen, auquel on joue avec plaisir pour sa mimitude de haut vol qui ne bascule jamais dans l'abus sucré.
Jamais à un seul moment le joueur n'est pris pour un con, les commandes répondent au quart de tour et il y a presque quelque chose de philosophique dans la manière de gérer les embûches que posent les niveaux.
A noter un point absolument essentiel: ce jeu a un univers sonore extraordinairement bien développé. Tirant parti du fait que l'oreille repère très bien son entourage spatial sans besoin des yeux, Soul Bubbles a soigné sa stéréo dans tous les plus infimes détails des bruits que fait le monde... Et ca change tout. On peut jouer tranquillement et repérer d'instinct ce qui se trame juste à coté à la fois, sans stresser comme un gros âne sur la paranoïa usuelle du gamer à l'affut des dangers.
Un jeu, donc, à lire de toute urgence, mais obligatoirement avec un casque ou des écouteurs.