Soulstice est un jeu d’action développé par Reply Game Studios un studio indépendant italien et qui vient de débarquer sur Steam, PlayStation 5 et sur Xbox Series X|S. Avec son pédigré parfaitement revendiqué et assumé de jeu AA, il fait la part belle aux combats épiques se déroulant dans un monde de Dark Fantasy que Kentarō Miura ne renierait pas s’il était encore
vivant.
On y incarne Briar et Lute, 2 sœurs qui après leurs morts par les Wraiths, des créatures démoniaques, sont revenues à la vie en tant que Chimère.
Les chimères sont des guerriers hybrides nés de l’union de deux âmes et qui sont désormais les seuls à pouvoir protéger l’humanité des créatures venant de l’autre côté du voile.
Soulstice pioche allègrement son inspiration d’œuvres cultes comme Berserk ou Claymore et autres histoires typiques de Dark Fantasy que ce soit au niveau de l’univers, des armes et autres armures mais également des créatures à affronter.
On retrouve par exemple presque toute la panoplie de combattant de Guts ainsi que le côté hybride qui peut perdre le contrôle à tout monde des Claymores du manga éponyme.
Le monde est sale, en déliquescence et aux prises à des assauts et des massacres multiples.
Briar et Lute sont donc envoyées en mission pour libérer une ville complètement ravagée par les Spectres par leur Ordre.
Une nouvelle fois à l’instar de Claymore, elles appartiennent à l’Ordre de la lame cendreuse qui s’occupe d’envoyer des combattants sur le terrain dans le but d’exterminer les menaces qui pèsent sur le royaume sacré de Kaidas.
Comme de bien entendu, on se retrouve pris au piège d’une mission bien plus complexe et dangereuse que prévu avec pas mal d’implication non seulement politique de l’Ordre mais également une menace moins sauvage et irréfléchie qu’on ne le pensait.
Smells like Berserk Spirit
Soulstice se présente donc sous la forme d’un Hack n’ Slash plutôt stylé et qui fera plaisir à tous les amateurs des jeux de la génération Xbox 360 ou PS3 avec de l’action décomplexée et un système de combat qui fait penser aux excellents Devil May Cry ou Bayonetta.
On y retrouve donc des scores qui dépendent de notre efficience au combat, des secrets partout ainsi que des zones spécifiques de défis plus ou moins bien cachées où il faudra éradiquer des adversaires d’une certaine façon et dans un temps limité.
Briar et Lute combattent donc avec plusieurs armes qu’il faudra débloquer au fur et à mesure de notre progression dans la jeu et que l’on pourra améliorer moyennant finance que ce soit dans notre maitrise ou dans l’acquisition de nouvelles compétences liées aux différentes armes.
Il en existe de tous les types et qui conviendront à différents styles de combats et à certains adversaires, rien de bien original là dedans mais l’essentiel est là.
Soulstice dispose également d’un système de parade assez spécial qui prend la forme d’un QTE (toujours la même touche soyez rassuré) lorsque l’on risque de prendre des dommages.
Le timing est serré mais si l’on presse la touche A, on peut éviter de prendre des dégâts mais aussi réussir un contre parfait.
Pour être honnête, j’ai mis énormément de temps à comprendre comment cela fonctionnait et je ne suis même pas certain de la maitriser après avoir terminé le jeu, c’est dire.
On s’amuse pourtant follement à combattre dans ces mini-arènes en utilisant non seulement notre épée surdimensionnée mais aussi en utilisant les capacités de Lute.
En effet, celle-ci dispose de son arbre de compétence propre qu’il conviendra d’améliorer moyennant une autre ressource prenant la forme de cristaux disséminés ici et là dans les niveaux et qu’il faudra trouver en utilisant une capacité de Lute.
Lute dispose de 2 type de champs, un d’évocation et un de bannissement, le premier est bleu et permet de détecter des cristaux améliorant les compétences de Lute tandis que l’autre est rouge et permet de mettre en exergue des cristaux rouges améliorant, eux, Briar.
S(C)lay-more
Bien entendu, tout ceci a un prix et on ne pourra pas utiliser en permanence les pouvoirs de Lute qui ne seront actifs que quelques dizaines de seconde avant de renvoyer Lute se reposer afin qu’elle puisse de nouveau être utilisée.
Soulstice parvient grâce à l’utilisation de Lute à apporter du frais dans la genre avec toute une gestion de Cooldown des capacités de défense et d’alternance des pouvoirs magiques liés à Lute ou à Briar. Le nombre d’armes différentes apportent une certaines fraicheur dans le gameplay et évite le côté parfois répétitif des jeux du genre.
Il faudra souvent jongler entre les différentes champs pour non seulement trouver les cristaux cachés grâce aux champs de Lute mais également pour faire des dommages à certains ennemis spéciaux qui sont uniquement affectés par un des champs de Lute.
Soulstice propose également une sorte de jauge de frénésie qui montera en fonction de nos performances dans les combats et qui nous permettra à certains moments de faire se déchainer Briar dans une puissante montée en puissance qu’il conviendra de maitriser sous peine de perdre le contrôle de notre personnage.
On disposera même d’un état dit de Berserker (discrétion j’écris ton nom) lorsque notre vie sera très basse et que notre jauge sera assez haute et qui fera place nette dans les niveaux ou contre les boss dans une sorte de gameplay à part mais néanmoins grisant.
Une nouvelle fois et à l’instar de Berserk, il y aura des passages où Lute remplira le rôle de Schierke à savoir qu’elle devra partir dans les limbes de l’inconscient de Briar et essayer de l’empêcher de se transformer définitivement en démon.
Ce sont ces passages qui apportent un vrai impact émotionnel intéressant dans Soulstice, il faudra explorer une grande zone sombre à la recherche de souvenirs de Briar.
Même s’il s’avère que cette recherche est parfois longue et fastidieuse, les vibrations de la manette seront un bon indicateur du chemin à prendre.
Dead Souls
L’histoire de nos 2 personnage est plutôt intéressante et émotionnellement impactante pour la suite de nos aventures. Je ne m’attendais pas à ce que Soulstice propose une telle narration vu le genre dans lequel il tente de s’imposer.
Non content de proposer une histoire moins linéaire et simpliste qu’escompté, il y a un beau travail fait sur les dialogues entre les personnages amis également avec le cynique mais indispensable Layton, un observateur de l’Ordre qui nous aidera ici et là.
On notera également à ce propose l’excellent travail de la comédienne Stefanie Joosten qui incarne les 2 sœurs à la perfection. Avec un jeu d’acteur moins relevé, on aurait pu facilement passer à côté de la qualité des dialogues entre les 2 sœurs.
Après on ne va pas se mentir, ca reste du grand classique que ce soit dans la thématique ou dans la mise en scène mais je ne m’attendais pas à cela surtout vu le budget limité et le manque cruel de variété en ce qui concerne les décors et autres environnements.
Autre acteur essentiel de Soulstice, l’environnement est très ancré dans les racines et les bases connues de la Dark Fantasy. On y retrouve donc des châteaux lugubres, des villages en ruine, des hommes morts dans tous les coins.
Le théâtre des opérations est donc sombre et crade avec une emphase toute particulière sur la verticalité et des bâtiments ou structures immenses dans lesquels nos combats et autres affrontements paraissent bien anodins.
La palette de couleurs de Soulstice est de fait très orientée vers le gris ou le bleu foncé ce qui fini par lasser au bout d’un moment malgré une certaine variété des situations. On reste dans un cadre très restreint sans jamais exploré tout cet univers pourtant si alléchant.
On a bien droit ici et là à des zones plus ouvertes et variées mais c’est souvent un enchevêtrements de couloirs balisés et autres égouts mal famés que l’on se déplacera.
Camera Obscura de merdia!
Techniquement, Soulstice est franchement réussi avec une réalisation stylée et une fluidité à toute épreuve pour peu que l’on dispose d’une machine disposant d’un chipset graphique dédié récent.
Le jeu est intégralement en français dans les textes et je n’ai pas noté de gros soucis de traduction si ce n’est quelques textes mal traduit au niveau du sens plutôt que dans son sens orthographique. Il n’y qu’une seule piste anglaise pour les voix mais c’est une franche réussite.
Tout aussi jouissif dans son gameplay et maitrisé dans sa narration que soit Soulstice, il reste qu’il n’est pas exempt de gros défauts et de problèmes qui vont au delà de son budget.
Malgré une difficulté très bien dosée en ce qui concerne les affrontements normaux et contre les boss, notre pire ennemi dans Soulstice sera la caméra fixe! Si cela donne un côté cinématographique à l’action cela empêche clairement une bonne lisibilité de l’action.
Rajoutez à cela un système de ciblage à la limite de l’énervant et on obtient un jeu frustrant et où on se demander parfois bien quoi faire dans tous ce bordel ambiant.
J’ai également eu quelques soucis pour repérer où se trouvent les ennemis à certains moments tant ils ressemblent parfois à des éléments du décor au niveau de la colorimétrie, cela rallonge de façon artificielle la durée des affrontements plus que de raison.
Les ennemis de types différents sont partout, les QTE de blocages sont eux-aussi omniprésents à l’écran ce qui rend extrêmement confus certains combats en milieu clos.
En plus il est souvent compliqué de viser le bon adversaire lorsque celui-ci demandera d’être terminé en utilisant un champs spécifique et en trouvant une sorte de corps spectral qui s’en échappe et qu’il faudra détruire pour achever l’ennemi.
Si cette situation est déjà problématique avec des adversaires normaux, je vous laisse imaginer certains boss disposant de plusieurs corps spectraux à éliminer en un laps de temps limité.
Mention spéciale également à la bande son qui est vraiment excellente quoiqu’un peu hors sujet et qui est en vente sur Steam.
Le jeu exploite également des sauvegardes sur le Steam Cloud ce qui est toujours un réel plus. Il y a par ailleurs 40 succès Steam à débloquer.
J’ai énormément aimé jouer à Soulstice car malgré son côté jeu à l’ancienne il parvient à innover avec une narration intéressante et surtout une belle variété dans les situations de combat.
Il est surtout fun à jouer et à maitriser même si l’on a parfois envie de trouver un mod nous permettant d’avoir une caméra plus libre ou moins mal placée.