C'est franchement agréable de voir une licence respectée et honorée de belle manière par ses développeurs/éditeurs car cela n'a pas toujours été le cas dans le monde du jeu vidéo. Mais Le Bâton de la Vérité retranscrit parfaitement l'univers graphique, sonore et bien sûr outrancier de South Park. De ce côté là le jeu est une totale réussite, on retrouve les codes graphiques ainsi que l'animation si particulière de la série. Il y a par dessus une couche de dérision à l'encontre des réseaux sociaux ainsi qu'un environnement heroic fantasy bien introduit (c'est à dire de manière absurde) dans l'univers de la bande à Cartman.
Le jeu à la bonne idée de se reposer sur une base d'action RPG qui fera furieusement penser à la série des Paper Mario (les traditionnels en tout cas) même si les subtilités et l'équilibrage du jeu posent problème. En effet pour avoir joué avec un mage, il m'a suffit en difficulté moyenne de lancer mon attaque de feu (dont j'ai malgré tout oublié le nom) à chaque fois sur tous les ennemis pour tranquillement arriver au générique. Les morts ont été rares et les moments de tension inexistant, tout autant que les dilemmes en matière de choix. Le fait de pouvoir utiliser un objet puis attaquer est aussi un drôle de choix rendant l'approche des combats non angoissante. On pourrait ajouter à cela les aides de personnages craquées (mais elles sont facultatives donc on passera rapidement dessus) ainsi que la grande quantité et utilité des objets de soin/boost/défense.
Le challenge n'est donc pas là (en "normal" je le répète) mais après tout un Paper Mario n'est pas non plus anxiogène, même si l'équilibre des combats et du système me paraît plus assuré (dans les épisodes 64 et GC en tout cas). A côté de cela on évolue dans une ville assez grande avec quelques quêtes annexes tordantes mais qui sur la longueur décevra un brin par le fait que toutes les habitations sont identiques dans leur aménagement, avec une salle de bain toujours disposée de la même façon, une cuisine aux éléments de décor semblables... il n'y a guère de surprises et la lassitude vient vite.
Mais l'autre gros problème en terme de level design est qu'il n'y a pas de donjons ou structures apparentées qui soient plus étoffées que quelques pièces reliées par des couloirs ou étages. Pas de cheminement labyrinthique, très peu d'énigmes requérant d'user de capacités spéciales et une durée d'exploration au ras des pâquerettes.
On passe donc un bon moment si l'on aime South Park, on suit un épisode de bonne facture, drôle, qui va parfois très loin en terme d’irrévérence et qui offre un mélange des genres plaisant ; mais certains choix dans le système de combats ou l'absence de réel effort dans la construction des niveaux font que le gameplay ne décolle jamais vraiment et que l'on a l'impression de jouer de la même façon du début à la fin, dans un jeu à la durée de vie finalement peu étendue.
Peut-être que la suite parviendra à faire de ce qui est une bonne adaptation un grand jeu vidéo ?