J'adore South park mais il faut admettre que les deux dernières saisons de la série ont été plus ou moins merdiques. Et pourtant, je me devais de me mettre au jeu vidéo, dont on a dit tant de bien.
On a la possibilité de personnaliser le héros, avec tous les objets que j'ai récupéré, j'ai réussi à me créer un look vraiment foutraque et marrant, mais il ne dispose pas pour autant d'une personnalité. Il n'a pas de nom et ne parle jamais. J'avais détesté ça dans le jeu Ghostbusters, et même si c'est dommage, ici on pardonne plus aisément cette absence d'identité. Cartman nous laisse choisir notre nom, mais quoi qu'on écrive, il nous appelle "Douchebag".
Autre légère frustration : j'ai dû passer 5mn, littéralement, à essayer de chier. Oui, car on peut chier dans ce jeu. Mais j'ai eu beau appuyer à toute vitesse sur le bouton approprié, mon personnage ne lâchait pas sa merde dans les toilettes ! Jamais je n'ai eu autant de mal à chier ! Heureusement que plus tard j'ai pu trouver une astuce sur internet, puisqu'on peut ramasser la merde pour la balancer ensuite à la gueule de nos ennemis !
Rien que ça, je trouvais ça brillant, et je n’avais encore rien vu.
Le jeu est une parodie hilarante des RPG et des univers de fantasy, où les éléments fantastiques sont ramenés à l’échelle d’un jeu d’enfants, dans une petite ville paumée.
Cartman s’est créé dans son jardin le Royaume de Kupa Keep (en anglais, KKK pour faire court), dont l’histoire nous est contée en intro avec une animation qui rend hommage à Ralph Bakshi.
Le jeu reprend les règles du RPG à l’ancienne, avec des combats au tour par tour. Je redoutais un peu ce fonctionnement, mais finalement j’y ai adhéré, grâce à l’humour dévastateur.
Les armes et les attaques sont absurdes, une des premières choses qu’on peut faire, c’est latter les couilles de l’adversaire. Par contre, nos alliés ont des attaques encore plus puissantes, par exemple Kenny peut chevaucher une licorne, et Butters devenir le professeur Chaos ! Jimmy quant à lui est capable de maîtriser le bruit marron. C’est génial comme les scénaristes ont pensé à tous ces éléments de la série qui pouvaient servir à un jeu de combat.
On a la capacité de faire de la magie, qui consiste à chaque fois en des pets différents. On a besoin de mana pour pouvoir péter, mais si on en prend trop, on se chie dessus.
Il y a également des personnages qu’on peut invoquer, comme Jésus, que j’ai utilisé pour la première fois sur des maternelles (le voir les mitrailler, ouaw…). Mais le must c’est l’invocation de Mr Esclave, qui m’a laissée sur le cul, c’est le cas de le dire.
Les quêtes sont tout aussi débiles. Superbement débiles. On doit notamment trouver Jésus… qui se cache, ou alors aller chercher un colis pour Mr Esclave… un colis qui vibre tout seul…
Comme dans tout RPG, il y a des objets à récupérer un peu partout en ville et à revendre, et bizarrement, on trouve beaucoup de poils pubiens…
Mais même en dehors des combats, il y a des idées de gameplay sympas. On doit parfois choisir notre allié en fonction d’une action spéciale à effectuer, et souvent pour pouvoir avancer il y a des interactions à réaliser avec le décor… comme péter sur des flammes pour faire exploser un obstacle. Rien de vraiment compliqué par contre, on ne s’y perd jamais.
Une idée originale, ça a été d’intégrer un système d’amis sur une réplique de Facebook, qui apporte pas mal de gags via les messages postés sur notre mur.
Autrement, le gameplay s’inspire aussi du style de la série, à savoir que pour chaque décor il n’y a qu’un seul angle de vue, on ne peut pas tourner la caméra. Ca peut sembler handicapant au début, mais on s’y fait vite. Et malgré ça, il y a beaucoup à voir dans les décors, des objets à récupérer, ou des allusions à la série qu’on peut repérer.
Les easter eggs sont très nombreux, et ça fait à chaque fois super plaisir de les découvrir. On peut chier dans un urinoir, on peut avoir la tête de David Hasselhoff, on doit combattre l’homoursporc, …
On revoit aussi de vieux personnages absents des saisons récentes, comme Mr Hankey.
Et sans compter toutes ces références directes à la série, il y a tous ces éléments qui sont tout à fait dans le même esprit que le dessin animé. On retrouve ces parodies qui apportent un propos pertinent sur l’œuvre tournée en dérision ; je pense notamment à tout ce passage dans le vaisseau alien, avec les journaux audio.
Mais surtout, on retrouve l’esprit trash de la série. Au tout début du jeu, on a la possibilité d’ouvrir les portes de n’importe quelle maison… et de tomber sur des scènes random, comme un type qui se masturbe.
Mais plus je progressais, plus j’étais sidéré par tout ce que le jeu se permet !
J’étais au courant pour la censure en Europe des scènes avec les sondes anales, mais quand j’ai vraiment vu ça, j’ai halluciné. Voir son personnage se faire enculer, et devoir faire un QTE pour serrer les fesses… ouaw.
Les codes du jeu vidéo sont bien exploités pour offrir des idées à la fois inventives et trash. Le niveau où l’on rétrécit est génialement trash, mais le jeu n’a cessé de me surprendre, me laissant régulièrement bouche bée. Il y a toutes ces idées tarées, dignes d’un film de Troma.
Le jeu a même réussi à me dégoûter ! Au moment de l’avortement, et durant ce passage où on peut rétrécir pour passer à travers l’abdomen d’un soldat mort, qui fait office de tunnel du coup. Ca paraît tout bête, mais j’ai quand même lâché un râle de dégoût à ce moment-là.
Il y a quelques problèmes, comme des moments de lag, des infos parfois trop nombreuses à l’écran, des sous-titres trop petits, ou des personnages qui nous bloquent la vue en plein combat. Mais à part ça, ce jeu South park est un pur plaisir, un jeu osé, inventif et hilarant, et la preuve que le bon fan-service existe.