Space Channel 5: Ulala's Cosmic Attack
4.3
Space Channel 5: Ulala's Cosmic Attack

Jeu de Sega et THQ (2004Game Boy Advance)

Quand Sega décida d’arrêter ses activités en tant que constructeur de consoles un bon nombre de ses licences sur Dreamcast furent transférés vers d’autres consoles « concurrentes ». Un aspect plus méconnu de ces conversions consiste dans celles sur consoles portables, sur la petite GBA de Nintendo.


C’est ainsi que la portable a bénéficié de trois conversions, chacune réalisée par un développeur tiers à savoir Crazy Taxi, Space Channel 5 et Jet Set Radio. C’est l'adaptation portable des aventures de la belle Ulala qui nous intéresse ici, qui, malgré ce que pourrait faire croire l’ajout d’un sous titre, est une adaptation la plus fidèle possible de l’original. Oui mais compte tenu des spécificités du support, dans quelle mesure cette transposition est-elle bonne?


Space Channel 5 est un jeu musical qui peut rappeler l’antique Simon, à savoir que le jeu nous demande de répéter des séquences musicales en respectant le tempo à base de up, down, left, right, chu (bouton A ou B). Le concept n’a en soi rien de bien attrayant mais SC5 bénéfice pour lui d’une ambiance musicale excellente, très jazz et funky dans un univers soap-opera façon 50’s mais très coloré. Et le tout avec le charme du personnage principale, la sexy Ulala et ses chorégraphies délirantes. C’est une série de deux jeux et d'un spin-off amusante et pêchue, un petit régal.


Les déplacements de Ulala et de sa petite troupe étant guidés sur des décors fixes et le gameplay ne demandant que peu de boutons, l’adaptation GBA a pu se faire sans trop de dégâts. Contrairement aux autres conversions citées précédemment, dont les versions originales étaient tout en 3D ce qui n’a jamais été le point fort de la GBA. L’adaptation s’est donc faite au prix de détails cosmétiques avec des arrière-plans pixelisés, la plupart des voix originelles supprimées pour n’en laisser que quelques unes et les cinématiques le plus souvent réduites à une succession d’images fixes. Ce ne sont que des éléments minimes, mais pour le fan de la version originale, c’est un petit peu de l’ambiance qui s’en va avec. C’était certainement le prix à payer pour rentrer dans le format d’une cartouche GBA.


Heureusement, ce qui fait le principal intérêt de SC5 reste. Le pire était à craindre concernant l’excellente bande-son, les capacités sonores de la portable étant ce qu’elles sont. Pourtant, la conversion reste d’excellente qualité. Contrairement par exemple à Jet Set Radio où certaines des chansons grésillaient. Celles-ci étant sous licences, Sega n’avait pas le droit de les réarranger. Ce qui n’est pas le cas de SC5 où toutes les musiques appartenaient à la maison de Sonic et qui a donc pu laisser le studio responsable de la console procéder à quelques réarrangements qui s’intègrent bien.


Étrangement, cette conversion se révèle un petit peu plus facile, mais il faut avoir beaucoup joué à l‘original pour le remarquer. Y’a-t-il eu une plus grande tolérance dans le respect des timings? Ou bien le support aide légèrement, le joueur ayant l’écran et les enceintes plus près de lui que devant une télévision? Difficile de le déterminer, d’autant plus que cette petite baisse de la difficulté est à peine perceptible.


Finalement, le plus grand reproche que l’on pourrait faire à cette conversion c’est qu’il s’agit d’une conversion. Rien de bien neuf à se mettre sous les pouces, le contenu reste le même et avec la même durée de vie un peu faible. Donc ceux qui n’auraient pas accrochés sur la série ne risquent pas de le faire devant leur écran de portable. Enfin, malgré tout le respect dû à Space Channel 5, sa suite la surpasse sur tous les points. Sega a misé gros en commandant la conversion du premier épisode, inférieur au suivant. Peut-être prévoyait-il de commander la conversion de la suite si bonnes ventes il y aurait eu mais il ne semble pas que cela fût le cas.


Quoiqu’il en soit, SC5 GBA est une excellente conversion, certes plus facile à réaliser que ne le fût celle de Crazy Taxi et Jet Set Radio. Les éléments en moins de la version portable n’enlèvent rien au plaisir de jouer et l’on retrouve les mélodies entraînantes de l’original. Cette conversion possède de plus un avantage par rapport à son modèle sur Dreamcast, celui de pouvoir jouer avec Ulala où on veut, rien qu’en sortant la GBA de la poche.

SimplySmackkk
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le 21 déc. 2010

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