Spec Ops: The Line par Remy Moza
The Line ne paye pas de mine au premier abord. Ne vous y fiez pas. Furieux, âpre et noir, c'est un jeu audacieux et une expérience puissante.
Dans un premier temps, on peste devant son aspect générique. On râle quand surviennent les premiers choix, parce qu'on n'a pas bien compris ce qu'il fallait faire, ni comment. On se sent dépossédé de ses habitudes, de son confort d'assisté. On se dit que c'est brouillon, que ça gueule de tous les côtés, qu'on ne comprend pas grand-chose. On se dit beaucoup de choses peu engageantes en somme.
Et puis, petit à petit, le doute s'installe. On se rend compte que les développeurs ont le sens du détail, que, peut-être, des tas de choses qui nous agaçaient il y a une heure encore ont une raison d'être, et ça, ça change tout. On commence à se dire qu'on tient-là quelque chose de différent.
Vient enfin l'ambiguité. On est saisi par certains tableaux, on a envie de connaître le fin mot de l'histoire, mais on est fatigué par cette boucherie sans fin, on se sent presque mal de relancer la partie.
Au moment du rideau, on se rend compte que sans se la jouer, Spec Ops : The Line a, par son propos, tiré le jeu vidéo vers le haut et qu'il mériterait une plus grande reconnaissance.