Les Splinter Cell font partie de ces jeux d’infiltration scénarisés et s’inspirant de notre société moderne aux cotés des Hitman et MGS pour ne citer qu’eux. Sagas qui ont bien évolué dans la forme mais tout en gardant leur propre personnalité. D’où l’intérêt d’évoquer le cas Conviction. 5ème épisode de la série de l’oncle Sam, voulant complètement ébranler les bases solides de ses prédécesseurs. Un changement fait dans la douleur, mais à quel prix ?
Bien plus qu’une simple suite, cet opus marque un renouveau dans la série. Bye bye l’infiltration exigeante d’antan, et place maintenant à une orientation action qui aura révolté de nombreux fans. Moi le 1er.
Suivant les événements de l’épisode Double Agent, Sam Fisher cherchera le responsable de la mort de la personne qui était la plus chère à ses yeux, aidé par le peu d’alliés qui lui reste. Dont Anna Grímsdóttir (« Grim » pour les intimes), son ancienne coéquipière à Echelon 3. Groupe avec lequel il a coupé les ponts afin de se focaliser sur sa vengeance. Esprit qui sera assez bien retranscrit dans le jeu.
Moins discret, mais pas moins dangereux.
Comme dit plus haut, l'infiltration « à l'ancienne » n'est plus. La petite jauge de furtivité visuelle ou sonore qui faisait la fierté des 1ers SP, le fait de planquer les corps et de faire diversion avec un objet, c'est du passé.
Dans ce jeu pour agir dans l'ombre, il faudra se cacher dans un coin sombre suite à quoi l'écran se teintera en noir et blanc. Ainsi, Sam sera invisible aux yeux des ennemis pas trop proches. Il peut aussi se planquer derrière un mur et changer d'obstacle en visant la zone désiré. Un mouvement inspiré des Gears of War, utile pour se mouvoir ou s'échapper sans encombre.
Ce changement a laissé place à un Gameplay plus dynamique, la fonction « Marquer & Exécuter » le montre à elle seule. Pour l'utiliser, il suffit d'abord de tuer un ennemi au corps à corps afin de l'activer, ensuite verrouiller autant d'ennemis que possible et enfin place à l'exécution. Dans un mouvement classieux de caméra, Sam enchainera les tirs à la tête sans que les malheureux aient le temps de comprendre ce qui se passe. Il est possible de marquer dans de multiples circonstances. Avec le fibroscope, suspendu, grâce aux lunettes de vision, ou même enchaîner un meurtre à main nues et une exécution en ayant au préalable marqué les ennemis.
Les mouvements de Sam sont moins nombreux qu’avant mais demeurent plus réalistes. On peut toujours surprendre un ennemi d’en haut, le balancer par-dessus bord, s'en servir comme bouclier humain et l’interroger. D’ailleurs dans les anciens opus, la plupart des PNJ pouvaient nous révéler des infos utiles sur la mission en cours. Ici, non seulement ca en concerne très peu, mais ces interrogatoires musclés sont scriptés. On peut se servir du décor pour se montrer plus ou moins dissuasif, mais le résultat sera le même…
Pour tuer, on peut y aller par 4 chemins
Conviction est peut être dirigiste, mais force est de constater que les environnements eux sont assez vastes. Les objectifs sont uniques. Pas de missions annexes ou d'équivalents. Mais pour les remplir, plusieurs chemins sont praticables. Neutraliser les gardes ou les éviter, escalader une poutre, interagir avec le décor environnant et ainsi de suite...
En parlant d'objectifs, ceux-ci sont joliment projetés dans le décor. Dans le même effet il y a les projections vidéo, affichant l'objectif à venir mais aussi les pensés de Sam. Ce qui donne un ton plutôt sombre à l'histoire.
L'efficacité avant tout
Il ya moins de gadgets aussi. Mais on retrouvera avec plaisir la caméra glu, les grenades, le fibroscope pour regarder sous les portes, et d'autres disponibles au fur et à mesure. À l’image des indémodables lunettes de vision emblématiques de la série. Qui ont été complètement remaniées elles aussi.
Fini donc la vision nocturne ou thermique., place au sonar. Qui comme son nom l'indique, permet de voir à travers les murs. À condition d'être immobile sinon l'image se brouillera. Mais certains ennemis en sont aussi équipés. Les voir équivaut à être vu.
Autre nouveauté dans l'équipement, les dépôts d'armes. Ce sont des valises où on pourra y améliorer tout l’équipement en échanges de points correspondant à des « succès » dans le jeu. Pour par exemple augmenter la portée, la puissance et même le nombre de marquages possibles. Les armes de poing ont des munitions illimitées, ce qui n'est pas le cas du reste.
Dans ce jeu, il faudra compter 3 secondes maximum pour échapper à la vision de l'ennemi (qui peut voir d'assez loin), avant de se remettre à couvert. Sans quoi il donnera l'alerte et les renforts rappliqueront. La dernière position connue s'affichera comme une ombre de vous-même, vers laquelle vos ennemis se focaliseront. Parfait pour les prendre à revers.
En vrac
Graphiquement le jeu s'en sortait bien pour l’époque. Surtout qu'il y a des missions ou on se ballade carrément au milieu de foules entières. Les contrôles eux sont bons, Sam se manie parfaitement et sans saccades.
Concernant la durée de vie, j'ai mis 9h pour en venir à bout avec 11 chapitres dont la plupart se déroulant à Washington D.C. Ce qui fait de ce Splinter Cell l'opus le plus court auquel j’ai joué de toute la série. Blacklist inclus.
L'IA quant à elle est parfois correcte, souvent aux fraises. On notera que les ennemis se placent rarement aux mêmes endroits. Ce qui rend plus difficile l'exploration du terrain.
Et pour finir, le mode Opérations Confidentielles peut être considéré comme « un jeu dans le jeu ». Jouable en solo ou en coop, plusieurs missions demanderont de nettoyer une zone d’ ennemis pour avancer. Les armes améliorées dans ce mode ont une influence sur le solo et réciproquement. Des combinaisons sont déblocables, avec des caractéristiques elle aussi améliorables.
Verdict
La prise de risque fut payante, mais ne risque pas de plaire à tout le monde. Moi-même j’en ai eu une très mauvaise première impression. Mais à force d’y jouer, j’ai fini par reconnaître des qualités malgré tout.
Conviction fait table rase du passé en proposant une infiltration certes moins technique, mais compensé avec un gameplay vif et efficace, s'inspirant des films Jason Bourne. La narration est toujours aussi présente et le jeu est plutôt propre visuellement. Un bon jeu mais un Splinter Cell « différent »