Sproggiwood est un petit rogue-like aux graphismes enfantins qu'on a envie d'aimer. Les bases sont là : les classes disponibles laissent peu de place à la surprise mais imposent chacune une approche spécifique, et les niveaux générés aléatoirement s'enchaînent au gré d'une histoire au ton sinistre, contrastant fortement avec le reste du jeu. Seulement… l'évocation de génocides, de conséquences de surpopulations et d'autres thèmes du même genre sont abordés dans des monologues un peu maladroits, parfois même noyés dans des vannes… plates. Le tout sonne faux, et même si ce n'est pas une scénarisation à couper le souffle que l'on recherche dans un rogue-like, je préfère encore une scénarisation absente à une écriture qui casse l'ambiance.
Le point fort de Sproggiwood est bien entendu son gameplay, et de ce côté-là, c'est plutôt réussi : les différentes cartes sont de la bonne taille, ni trop petites, ni trop grandes, la difficulté monte de façon logique (même si certains autels peuvent tout chambouler), le jeu se prend en main rapidement. Il y a malheureusement parfois quelques ratés dans la génération des cartes. Mais il y a encore un bémol : toute la structure du jeu repose sur le farming, la répétition et la remise à zéro.
J'entends par là que chaque donjon est séparé et prévu pour que vous les finissiez tous avec chacune des classes (à débloquer). Une fois un boss éliminé, vous retournerez sur la carte du monde. Vous ne garderez pas l'équipement que vous trouverez. La mort définitive ne vous fera perdre qu'au mieux 15 minutes de votre temps. Et vous devrez retourner dans les donjons précédents avec les différentes classes pour pouvoir débloquer divers bonus et de l'équipement de base au village.
Il n'y a pas d'enjeu, la quintessence de tout rogue-like qui se respecte. On farm, et c'est tout (ou on n'y touche plus, ce que j'ai fait au bout de 8h de jeu).
À réserver pour la pause déjeuner, ou des sessions de jeu courtes en général.