Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu un jeu Star Wars digne de ce nom. Certes, on pouvait compter sur Battlefront II et son multijoueur pour s'occuper mais ce jeu avait souffert d'un développement et d'une sortie désastreuse qu'il a mis du temps à corriger. Il offrait une campagne solo mais très anecdotique. Ici, exit les lootbox qui avaient fait la controverse de Battlefront II, les DLC et les mises à jour au compte goutte. Ici, le jeu est entièrement solo, livré d'un seul tenant.


Si l'histoire est assez classique, elle réserve quelques rebondissements de tailles, des caméo, des références, et des planètes illustres de l'univers. Le scénario suit une trame peu originale par rapport aux films et même s'inspire des jeux passés : un padawan doit survivre à l'Empire qui extermine les rares survivants jedi de l'ancienne République.


Le jeune Cal avait réussi à devenir un ferrailleur anonyme avant de devoir révéler ses pouvoirs et sa nature pour sauver un ami. Voilà que la traque face à la redoutable Inquisition de l'empire est lancée. La seconde et la neuvième soeurs, deux des inquisitrices se lancent à sa poursuite. Mais Cal pourra compter sur l'aide d'amis qui souhaitent rétablir l'ordre jedi et comptent sur lui pour y parvenir. Pour se faire, un mystérieux message d'un ancien maître jedi menant jusqu'à un artefact jedi permettant la formation d'une future académie jedi. Seule trace de ce maître, un petit droide, qui deviendra votre compagnon de route.


Le jeu est en réalité deux jeux en un. Il y a des parties scriptées, dans des lieux uniques où vous ne passerez qu'une fois, que ce soit le début ou la fin de l'histoire mais aussi des flash-back (lorsque le héros était encore un novice avec son ancien maître), et des parties d'explorations, à savoir cinq planètes où vous pourrez librement aller et venir au fur et à mesure de l'histoire. Chaque planète possède des secrets et des items qu'il faut récupérer, des zones accessibles qu'après avoir acquis plusieurs compétences. Car, le padawan progresse : un arbre de compétence assez complet, des pouvoirs, des items personnalisables (l'entièreté du sabre, voire même du double sabre !, jusqu'à sa couleur, les vêtements, le vaisseau, le droide. Les niveaux sont truffés d'ennemis variés, de la créature aux sbires de l'empire en passant par des boss et des monstres. Il y en a pour tous les goûts et les développeurs se sont fait plaisirs en rendant hommage à toute la saga : flamme troopers, purge troopers, droides impériaux aperçus dans Rogue One, des véhicules, des vaisseaux, et mêmes des chasseurs de primes qui eux aussi vous traquent !


Les planètes sont assez variées, y compris celles où on ne passe qu'une fois pour les besoins de l'histoire.


(Bogado, Kashyyk (la plus connue de toutes), Ilun (ceux qui aiment l'univers étendue la connaissent), Dathomir (le monde natal de Dark Maul), Zeffo). Au début (Bracca), la planète finale (Nur, siège de l'Inquisition et visiblement voisine de Mustafar) et même un croiseur de la République.


Sur chacune d'entre elles donc, items, puzzles et énigmes à compléter, secrets et créatures à trouver. Vous en aurez pour des heures. Il faudra escalader, utiliser votre droide, explorer comme dans Tomb Raider et enchainer avec des combats dantesques au sabre.


Le jeu n'est pas sans défaut : déjà, son scénario, s'il réserve des moments assez forts est parfois brouillon et convenu. Il peut compter sur des personnages sympathiques pour remonter la pente, notamment l'équipage de votre vaisseau qui vous permet de voguer à votre guise de planètes en planètes. Mention au pilote et au droide qui apportent une touche d'humour à l'histoire. On assiste bien sûr encore à une histoire de filiation, et à des secrets passés. Plus encore, le héros, assez fade, doit affronter ses démons. On a déjà vu cela, mais c'est agréable à suivre. La fin du jeu est selon moi trop vite expédiée alors que le final est absolument dantesque (Infiltration d'une énorme prison de l'empire, pléthore d'ennemis, un combat final magistral, parfaitement mis en scène).


Avec un caméo de Vador, toujours aussi invincible et classe.


Surtout, des questions restent sans réponse. Pire, il y a des incohérences je trouve avec l'univers (trop de jedis survivants à l'ordre 66...) C'est dommage pour un titre sans extension prévue.


On a aussi deux autres personnages apparaissant dans les films : Tarful, le chef Wookie, et Saw Gerrera) ou d'autres de l'univers étendu (les Soeurs de la Nuit). Des moments de flash back sont également très forts (notamment ceux avec l'ancien maître de Cal lors de l'Ordre 66).


Au final je trouve que le jeu s'avère assez court en mode facile. Seul point fort : la collecte de l'ensemble des secrets et items peut occuper des dizaines d'heures.


Les graphismes sont bons, parfois un peu moyens (tous les design ne sont pas réussis) mais ça en jette pas mal. Les planètes ont une identité forte. Sur Kashyyk notamment, il y a quelques séquences somptueuses.


Certains mondes sont également assez pénibles et difficiles, notamment Dathomir. On y meurt à l'infini. L'ambiance y est horrifique, alors que d'autres planètes offrent des atmosphères plus variées (tombes, nature luxuriante presque poétique, ou industrie impériale). Une planète sort du lot : Zeffo, absolument immense. Les phases d'escalades, les niveaux labyrinthiques peuvent aussi lasser par instants. Le fait de repasser parfois aux mêmes endroits peut ennuyer car parfois la narration vous laisse trop libre de vos mouvements. A certains moments, l'histoire est dans un ventre mou et parfois les séquences d'actions dynamiques manquent un peu (on aurait aimé plus de vaisseaux, de véhicules par exemple, pour ponctuer l'exploration).


Il y a également des beugs sur certaines versions du jeu : textures notamment. La caméra parfois fait des siennes et certains combats manquent de lisibilité sans parler d'ennemis qui semblent difficiles à tuer à cause des mouvements du héros.


Le jeu finalement coche un peu toutes les cases pour être un vrai jeu Star Wars, avec tout ce que ça implique : de la mythologie (force), des Aliens, des vaisseaux, des combats de sabre laser (avec tous les pouvoirs qu'on aime), un saut de puce de planètes en planètes (très bien fait d'ailleurs, sans temps de chargement). Il offre des méchants, des jedis repentis, des créatures, des types de sabre laser à l'infini (un double sabre violet, manche en cuivre et lanières en cuir ça claque), des chasseurs de prime, de la musique aussi (bien qu'oubliable sauf à la fin). Sans être révolutionnaire dans le monde du jeu vidéo ou de Star Wars, voilà un opus équilibré et respectueux de son sujet. Star Wars is back !

Tom_Ab
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs jeux de l'univers Star Wars

Créée

le 18 nov. 2019

Critique lue 474 fois

1 j'aime

Tom_Ab

Écrit par

Critique lue 474 fois

1

D'autres avis sur Star Wars Jedi: Fallen Order

Star Wars Jedi: Fallen Order
Mac-Aroni
4

Quel ennuie !

Une véritable et soudaine impression de contrôler un tétraplégique sans charisme. Les mouvements du personnage sont mécaniques, robotiques, lourds, lents, ... . Il n'y a aucune souplesse dans les...

le 15 nov. 2019

24 j'aime

10

Star Wars Jedi: Fallen Order
Alexis_Bourdesien
4

Ersatz vidéoludique

Ce n’est pas peu dire que long est le chemin qui mène à l’apprentissage de la force. Mais tentant est aussi l’envie de passer du côté obscur en jouant à Jedi Fallen Order tant l’ennui et la...

le 10 févr. 2020

23 j'aime

3

Star Wars Jedi: Fallen Order
AdrienClaeys
7

Critique de Star Wars Jedi: Fallen Order par Adrien Claeys

Ce star wars est beau sans scotcher la rétine, le gameplay est sympa sans être jouissif, l'histoire se suit sans véritablement être passionnante. J'ai lu sur une critique que c'était un très bon '...

le 17 nov. 2019

21 j'aime

5

Du même critique

La Passion du Christ
Tom_Ab
8

Le temporel et le spirituel

Le film se veut réaliste. Mais pour un film sur le mysticisme, sur un personnage aussi mythique, mystérieux et divin que Jésus, il y a rapidement un problème. Le réel se heurte à l'indicible. Pour...

le 26 déc. 2013

64 j'aime

4

The Woman King
Tom_Ab
5

Les amazones priment

Le film augurait une promesse, celle de parler enfin de l’histoire africaine, pas celle rêvée du Wakanda, pas celle difficile de sa diaspora, l’histoire avec un grand H où des stars afro-américaines...

le 7 juil. 2023

52 j'aime

5

Silvio et les autres
Tom_Ab
7

Vanité des vanités

Paolo Sorrentino est influencé par deux philosophies artistiques en apparence contradictoires : la comedia dell'arte d'une part, avec des personnages clownesques, bouffons, des situations loufoques,...

le 31 oct. 2018

30 j'aime

4