StarCraft II: Wings of Liberty par Maali
Starcraft 2... 12 ans après Broodwar, une campagne marketing aux petits oignons, une campagne promo difficile à ne pas subir si on s'intéresse de près ou de loin au monde du jeu vidéo. Et tout ça pour quoi ? Un bien triste constat.
Un jeu très linéaire contrairement aux promesses annoncées lors de son développement, une campagne rigolote mais pas bien folichonne finalement - si on a fait l'effort de jeter un oeil à ce qui se fait dans le domaine depuis quelques années, on retrouvera du repompage assez grossier d'autres gros titres du RTS ou d'autres genre, et des missions directement sorties des campagnes de Starcraft 1 et Warcraft 2 & 3. Le jeu est court, la difficulté très inégale, et simplement inexistante en dessous du mode Hard. Le scénario est mal ficelé et les personnages (une belle brochette de clichés) sont parfois incohérents dans leurs décisions. Comme si une bande de fans avaient reprit la trame et avait tenté de faire une suite qui correspondait à leur vision des choses tout en essayant de rester un peu fidèle à l'original quand même.
Le gameplay n'a pas changé depuis Starcraft 1. On a injecté quelques nouvelles unités, on a bidouillé à droite à gauche pour un résultat identique au premier opus, et ça en dit long sur l'effort de conception qu'on a fourni pour ce produit - que je n'ose plus appeler jeu, tellement la construction du plaisir qu'on peut en tirer relève du calcul arithmétique, de l'expérience scientifique. Par contre on a pas oublié l'intégration Facebook, indispensable, les petits succès qui vont bien pour frimer avec son e-réseau social, tout en s'assurant un maximum de vente en oblitérant totalement les LAN, ces soirées sans fin en petit commité de potes, qui pour tout amateur de jeu PC laisse toujours d'excellents souvenirs.
Mais malgré tout ça, on ne peut pas décemment dire qu'on aime pas Starcraft 2.
Il serait faire preuve de mauvaise foi que de dire que le jeu est mauvais. Il singe si bien son ainé que d'affirmer ne pas aimer Starcraft 2 serait presque affirmer qu'on aime pas Starcraft. Mais si pour de nombreux fans d'hier ou d'aujourd'hui, le simple et grossier lifting qu'apporte cet opus à la licence peut suffire à crier au chef d'oeuvre, pour moi ce n'est juste pas satisfaisant.
L'ambition et le gout du jeu qui nous ont pondu des références comme Diablo ou Warcraft ne sont plus au rendez-vous. On se love désormais dans la com', qui tente de maquiller les buts lucratifs de plus en plus gourmands en esprit de la tradition vidéo-ludique d'un autre âge. Les licences s'enchainent, les jeux n'évoluent plus. Pourtant ils sont vendus toujours aussi cher, voire plus quand on sait qu'il faudra acheter 2 extensions pour bénéficier du jeu complet. Et le public se laisse volontiers embobiner, aveuglé par les souvenirs des prédécesseurs, ou simplement en découvrant le potentiel de jeux vieux de 15 ans.
On fixe des standards, et on s'insurge ensuite de voir des invasions de clones dans les magasins de jeux. Starcraft 2 mérite une mauvaise note pour ce qu'il représente plus que pour ce qu'il est.
Et encore, s'il avait été vendu à 15-20 euros, comme le lifting récent de la saga Monkey Island, j'aurais surement fermé mon clapet.