Arrêté après 4 heures de jeu (eh oui ! Tu vas faire quoi de toute façon ?).
Je ne m'attendais pas à ce que Stardew Valley soit fait pour moi, mais j'ai quand même eu envie d'essayer, de lui donner sa chance… je n'aurais pas dû.
Le titre nous fait contrôler un paysan dans une sorte de monde rural fantasmé, un capitalisme heureux, mais sans racisme, suicide, et sans les Allemands ni l'Union européenne pour nous y pousser. Curieusement, le jeu désigne une grande corporation comme le grand méchant… bon OSEF de ça à la limite, c'est juste un prétexte scénaristique lambda, m'enfin, le jeu est un peu ce qu'il dénonce quoi.
Bref, c'est surtout au niveau de sa boucle de gameplay que j'ai trouvé Stardew Valley ultra-angoissant (je ne plaisante pas) puisqu'on remplace métro-boulot-dodo par juste boulot-dodo (c'est donc ça la via negativa ?). Ici, on fait tout le temps la même chose, on plante puis on récolte, on pêche, on améliore sa ferme ; il semblerait qu'il y ait aussi un côté plus orienté combat/exploration, m'enfin le jeu m'a assommé avant que je découvre cette feature du coup, je n'ai pas eu envie de tester (ce serait la pire feature du jeu askip). Pour le peu que j'y ai joué, j'ai vraiment eu l'impression d'avoir affaire à un assemblage d'une multitude de mécaniques pas bien intéressantes, une sorte de buffet chinois à volonté qu'on aurait laissé à l'air libre plusieurs jours durant. Pour le dire d'une autre manière, le titre m'a fait penser à un croisement entre un RPG japonais neurasthénique (c'est un pléonasme), et la version café américano décaféiné de Getting Over It. Je vais passer pour un vieux con (à raison), mais à 30 ans passé et avec des centaines de jeux derrière moi, j'ai autre chose à foutre que de jouer à ce genre de connerie.
Heureusement… ou plutôt malheureusement dans ce cas-là, lorsque je n'apprécie vraiment pas un jeu, comme ce fut le cas ici (no shit Sherlock ?), je me mets à mater des vidéos YouTube ou lire des critiques pour me « motiver » à y jouer, pour me faire voir le potentiel que le titre peut atteindre… pas de chance pour Stardew Valley, cela a davantage agit comme un couperet, un aller gratuit en Sibérie pour les 30 prochaines années (et encore, je crois que je préfère l'aller en Sibérie). Parce que ouai, en regardant ces quelques vidéos et en lisant ces critiques, j'ai eu l'impression d'avoir en face de moi des gens aliénés, me parlant premier degré d'optimisation et de rentabilité. Une sorte de secte, les témoins de Jéhovah ou la scientologie au choix, des personnes qui se seraient enfermées d'elles-mêmes dans leur propre caverne, se contentant de voir passer les ombres passant devant elles toute la journée.
Cette vision fut celle d'un cauchemar (et là pour le coup, je suis très sérieux). Dommage qu'on ne puisse pas se suicider, c'est tout dont ce que le jeu manquait en fin de compte : du speedrun et un retour à la réalité en somme (à défaut de pouvoir tuer les PNJ).
À noter qu'à aucun moment ça ne parle à aucun moment de collectiviser les terres. Et en plus, il y a un système de relation avec les villageois ! Bordel ! Si j'ai décidé de devenir un anachorète, ce n'est pas pour entretenir des relations avec des PNJ à la con. Au moins, laissez-moi seul dans mon champ, une bière dans la main gauche, un fusil dans la main droite !
Note pour moi-même : ne pas jouer à ce jeu en écoutant du Yasmin Williams, ça ne fait qu'accentuer les effets négatifs. Ça m'a donné des relans d'A Kingdom for Keflings et je n'avais pas besoin de ça.