J'avoue, j'ai souvent tendance à cracher sur les licences qui démarrent avec une heure d'exposition, que ce soit au ciné ou dans les jeux vidéos. Je trouve que c'est souvent le signe d'une grande paresse intellectuelle.
Heureusement, Starlink : Battle for Atlas (2018), ne tombe pas dans ce piège. Non, pas d'exposition ici. Pas d'histoire non plus. Ou si, une histoire qu'on aurait complètement oublié de nous raconter. On nous largue dans un univers vague avec des personnages flou, et démerde toi. Une séquence d'introduction de 20 secondes par personnage unidimensionnel qu'on débloque dans une quête secondaire. J'étais tellement interloqué que je me suis sincèrement demandé si on était sensé connaître les personnages a priori, si ce jeu n'était qu'un le dernier né d'une franchise éventuellement cross-média passée sous mon radar. Que nenni, c'est un univers original, ce qui au vu de ce que nous propose Ubisoft est diablement ironique. Désolé, je m'attarde là dessus parce que franchement, ça m'a choqué.
Le background est donc au mieux cliché et au pire non-existant, certes. Pour autant, quid de l'histoire elle-même ? Las, le studio nous sert juste une sorte de Mass Effect (2007) édulcoré, convenu et sans rebondissement. Les interactions entre les personnages sont nulles, dans tous les sens du terme. Qu'on ne sorte pas l'excuse du "mais c'est un jeu pour les 8-10 ans à la base", ça ne justifie rien. Et je vais rapidement passer sur l'inclusion forcée de l'équipe de Starfox, sorte de verrue graphique et scénaristique aussi inutile qu’agaçante (parce que j'ai un peu acheté le jeu pour ça et on m'a pris pour un pigeon).
Dans les faits, l'univers est retranscrit dans un système solaire possédant 7 planètes, dont les palettes de couleurs exubérantes façon No Man's Sky (2016) peinent à faire oublier leur manque d'originalité (monde de feu, de glace...). Elles font grosso-modo la même taille, on y retrouve les mêmes points d’interêt et les mêmes quêtes, sympathiques mais rapidement lassantes. Le tout est relié par un espace uniforme saturé en astéroïdes et parsemé d'épaves à piller et de repaires de hors la loi à détruire. C'est donc ni immense, ni foisonnant. J'ai fini l'histoire en 15h seulement en prenant mon temps, sans avoir envie de pousser les quelques quêtes qui me restaient.
Parlons maintenant du gameplay. Il n'est pas désagréable, la prise en main du vaisseau est assez correcte (encore que les différentes spécificités sont pas franchement introduites). La partie en surface (où notre vaisseau lévite) également, même si je vois pas très bien pourquoi on ne volerait pas en permanence.
Là où le bât blesse, c'est qu'on commence avec toutes les armes disponibles. Immédiatement. Et celles qui ne le sont pas (en réalité une moitié) ne peuvent pas être débloquées dans le jeu. Hahaha, non voyons ! Il vous faudra raquer et les acheter ! Foutage de gueule intégral, une fois qu'on a fait le tour de la demi-douzaine d'interactions possibles sur le premier monde, on s'emmerde. Encore une fois, je me sens pris pour un pigeon.
En fait, la seule chose qui fait que je n'ai pas donné 1 ou 2 à ce jeu est que je n'y ai pas joué dans des conditions optimales. En effet, le jeu repose sur une interaction avec des maquettes de vaisseaux à assembler et à connecter à sa manette, ce que l'enfant de 8 ans en moi trouve plutôt cool. Sauf qu'il faillait payer évidemment pour quelques merdes en plastique qui pourriront mon appart par la suite, et ça c'était hors de question.
Bref, Starlink : Battle for Atlas est un jeu foutage de gueule, à oublier. Même soldé à 80%, je regrette la thune que j'y ai mis.