Apocalypse Simulator 2013
Ce n'est pas un secret : aujourd'hui, il y a au moins un jeu de zombie qui sort par semaine. Il suffit de faire un tour sur l'App Store pour se rendre compte du nombre hallucinant de jeux insipides et sans ambition sur ce sujet qui se repompent tous entre eux.
Mais quand on essaye de trouver un véritable survival-horror dans le tas, ça devient tout de suite plus délicat. Je ne suis pas non plus un grand fan des univers de zombies, mais s'il y a un aspect que j'aime bien dedans, c'est justement cet aspect de survie qui reste souvent trop mal exploité. Pourtant, il y a vraiment de quoi faire à la fois au niveau du visuel, de la narration ou bien sûr du gameplay, mais la plupart des jeux se résument souvent à des actions bêtes et méchantes où on se contente d'aligner des mecs moches qui crient "cerveaaaux..." C'est bon quoi, même Plants VS Zombies sait faire ça.
J'avais toujours en tête du coup un jeu open-world sur l'univers de zombies qui se base principalement sur la survie, mélangeant à la fois exploration, gestion, entre-aides, affrontements... Un truc bien ambitieux en gros. Et State of Decay, c'est un peu ça. Il y a encore beaucoup de choses à revoir, mais pour un "petit" jeu dématérialisé il y a plein de bonnes idées et de volontés.
On se retrouve au milieu d'une campagne américaine post-apocalyptique, où les quelques humains luttent pour leur survie. On doit fouiller dans chaque bâtiment pour trouver des ressources, barricader les issus, aider les autres survivants, régler des conflits internes, améliorer la base en posant des tours de garde... On peut contrôler plusieurs personnages qui s'améliorent au fil des expériences, leur permettant de courir plus longtemps, frapper plus fort, fouiller plus vite etc... Un zombie isolé ne fait pas tellement peur, mais la discrétion est tout de même recommandée, on peut facilement se retrouver encerclé par une horde de zombies. Et la mort d'un personnage est définitive.
State of Decay est du coup un jeu de survie assez immersif, et même si l'aspect narratif n'est pas très poussé (on est encore très loin d'un Walking Dead à ce niveau-là), il est plaisant de voir notre petit groupe de survivants lutter chaque jour.
Malheureusement, on sent qu'Undead Labs reste un petit studio indépendant. Ce n'est pas non plus un projet bricolé au fond d'une cave, mais le concept paraît trop ambitieux par rapport à leur moyens. La réalisation très faiblarde ne met pas en valeur les bonnes idées du soft, on voit du clipping toutes les 2 secondes, le rendu de l'éclairage n'est pas très agréable à regarder et il reste encore beaucoup de bugs et de problèmes de stabilité. Les voitures ont le mérite d'être là, mais la conduite est franchement bof. Bien entendu je ne m'attendais pas à une véritable simulation, mais on dirait quand même un peu des voitures télécommandées.
De plus, le scénario fait surtout acte de présence et on n'est pas tellement impliqué par les péripéties, ce qui cause obligatoirement une certaine forme de lassitude au fil des missions. Au final, on est plus impliqué dans le jeu quand on essaye d'explorer les recoins et trouver des loots, plutôt que pendant les missions scénarisées qui arrivent moyennement à nous passionner.
Un mode multijoueur aurait collé parfaitement avec le concept et aurait pu rallonger considérablement sa durée de vie, mais ça reste un jeu exclusivement solo.
Signalons enfin que la musique est signée Jesper Kyd, compositeur notamment des Hitman, Assassin's Creed... ce qui est plutôt étonnant pour un petit jeu XBLA/Steam. Alors, ce n'est clairement pas ce qu'il a fait de mieux dans sa carrière, mais on a néanmoins droit à quelques pistes sympathiques qui collent parfaitement avec les actions à l'écran.
Il y a donc des défauts et des maladresses dans State of Decay, mais son approche survival est intéressante et il arrive à suffisamment se démarquer des autres jeux de zombies qui se veulent souvent trop action et second degré. A voir ce que le prochain projet d'Undead Labs "Class4" nous réserve.