Tu brilles aussi fort qu’un miroir de bordel

Le pitch m’avait convaincu, j’avais acheté et lancé le jeu dans la foulée, je l’avais apprécié, avant d'être un peu déçu…

Un point résume assez bien le gameplay : lorsqu’on rate une mission, on perd de l’argent, et on la retente. C’est tout. Il n’y a pas de décès à gérer, pas de nouveaux soldats à enrôler, pas de conséquences notables si ce n’est qu’on a perdu un peu de cash (on passe son temps à acheter du matériel, donc on n’en a jamais énormément à perdre).
Le reste du jeu est très lissé de cette manière, en plus d’être story-driven : le nombre de missions est fixe comme le sont les scénarios proposés et on se contente de suivre un tracé jusqu’à la prochaine zone du jeu. De la même manière, on peut seulement recruter neuf mercenaires prédéfinis, et pour du story-driven, côté histoire, ça ne dépasse pas non plus l’entendement.

J’étais donc parti avec un avis assez négatif, mais je me suis accroché. Finalement, j’ai fini par apprécier le jeu pour ce qu’il est, à savoir le fruit des efforts d’un petit studio de passionnés, et pour les erreurs potentielles qu’il a pu éviter en effectuant ce choix du contenu restreint et linéaire mais dans l’ensemble plaisant. Je pense à tous ces jeux en éternel accès anticipé, bacs à sable dispersés, sortis mal équilibrés ou mal finis.

Quelles sont donc les grandes forces de SteamWorld Heist ?

Pour commencer, la variété arrive. Un peu. Les scénarios deviennent un peu plus intéressants, avec de la course contre la montre, des boss fights, de la défense de position, et encouragent à l’utilisation des nouveaux coéquipiers, qui peuvent parfois changer la donne (bloquer un ennemi, le prendre à revers, le pousser à se retrancher…). L’équipe se complète au fur et à mesure, et si les rôles restent assez classiques (sniper, assaut, support, tank…), arriver à constituer l’équipe parfaite est toujours aussi satisfaisant.

Le système de visée manuelle est particulièrement grisant à utiliser (surtout lorsqu’un bon gros échec se transforme en succès critique, ou l’inverse), et technique aussi, surtout lorsqu’on essaye de récolter tous les couvre-chefs, et le gameplay est suffisamment riche en fin de jeu pour appliquer différentes stratégies (détruire rapidement des générateurs de boucliers, se protéger grâce au décor dynamique…).

L’univers de SteamWorld et l’ambiance d’Heist sont géniaux. Merde quoi. On contrôle des robots à vapeur dans l’espace. On pirate du gallon (cohérence de l’open world). On assiste à de véritables déluges de boulons et de tôle. On fait voler du galurin au lance-grenade au cours de slow mos imprévus.
AI-JE BESOIN D’EN AJOUTER PLUS ?

Et bien, il se trouve que la bande son est excellente (en dehors de quelques thèmes trop répétitifs) et laisse parfois la place à des chansons[1] que j’écoute encore régulièrement.

En voici d'ailleurs quelques exemples (la dernière est une reprise et ne fait pas partie de l'OST) :
https://youtu.be/UjeZZYg8sXM
https://youtu.be/cwOg5wI5Gj8
https://youtu.be/tU-VJOzb-10

C’est étrange et un peu perturbant, mais qu’est-ce que c’est cool ! Et même si tout ce travail ne fait pas partie intégrante du jeu, il y a de fortes chances pour que j’y revienne un jour par nostalgie. Et en définitive, je ne peux que le recommander : il n’est pas parfait, mais il est charmant.

[1] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Steam_Powered_Giraffe